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monde, livre, homme, etc. On l'appelle encore l'e feminin.

D. Qu'est-ce que l'é fermé?

R. C'est un é sur lequel on met toujours l'accent aigu ('), et qui se prononce comme à la fin de ces mots, café, bonté, charité, etc. On l'appelle encore l'é masculin.

D. Qu'est-ce que l'e ouvert?

R. C'est un e qui se prononce par une ouver ture de bouche plus ou moins grande. Ainsi il y en a de deux sortes; l'e un peu ouvert, et l'e fort

Ouvert.

D. Qu'est-ce que l'e un peu ouvert ?

R. C'est un e qui ne demande qu'une ouverture de bouche un peu plus grande que celle qu'il faut pour la prononciation de l'é fermé, comme au inilieu des mots misere, musette, fidele, tristesse, etc.

D. Qu'est-ce que l'e fort ouvert?

R. C'est un e qui se prononce avec une ouverture de bouche plus considérable, comme dans res mots, guerre, ferme, conquête, suprême, succès, etc.

11.

D. Qu'est-ce que les voyelles composées?

R. Ce sont deux, ou quelquefois trois des voyelles a, e, i, o, u, lesquelles, jointes ensemble, expriment un son simple et permanent, et qui, par conséquent, ne doivent être regardées que comme une seule voyelle.

D. Ces voyelles composées expriment-elles des sons particuliers?

R. Non: à la réserve de deux, il n'y en a pas qui n'exprime un son semblable à celui de quelqu'une des cinq voyelles, a, e, i, o, u.

Celles qui expriment un son semblable à celui de quelques unes des cinq voyelles, a, e, i, o, u,

sont :

EA, qui a le son de l'a dans quelques mots : il mangea, nous songeámes, etc. comme s'il y avoit, il manja, nous sonjámes.

AI, qui a le son de l'e muet dans les mots, faisant, je faisois, comme s'il y avoit, fesant, je fesois.

AI, qui a le son de l'é fermé dans les mots, j'ai, je chantai, je lirai, etc. comme s'il y avoit, j'é, je chanté, je liré.

AI, EI, et of, qui ont le son de l'e ouvert dans les mots, maison, Seigneur, foible, etc. comme s'il y avoit, mèson, Sègneur, feble.

UI, qui a le son de l'i dans les mots vuide et vuider, comme s'il y avoit, vide et vider. AU, EAU, EO, qui ont le son de l'o dans les mots, auteur, tableau, geolier, etc. comme s'il y avoit, oteur, tablo, jolier.

Eu, qui a le son de l'u dans les mots, j'ai eu, piqueure, gageure, etc. comme s'il y avoit, j'ai u, piquure, gajure. L'académie écrit piqûre.

OE, qui a le son de l'é fermé dans œcuménique. Les deux voyelles composées qui expriment des sons particuliers et différents de ceux des cinq voyelles, a, e, i, o, u, sont :

EU, ou œu, dont le son differe de celui de l'e muet, en ce qu'il est plus marqué et peut se continuer, comme dans les mots, feu, neveu, œuvre, nœud, væu, cœur, etc.

ou, qui se prononce comme dans les mots, fou, courroucé, genou, etc.

AOU, qui se prononce comme ou dans le mot août.

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D. Qu'est-ce que les voyelles nasales?

R. Ce sont les voyelles simples ou composées,

lesquelles jointes à la lettre nou m, expriment un son simple et permanent d'une espèce particuliere.

D. Pourquoi les appelle-t-on nasales?

R. Parce que le son qu'elles expriment se pro

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du nez.

D. Quelles sont ces voyelles nasales?

R. Ce sont AN, EAN, AM, EAN, AON, EN, EM. IN, IM, AIN, EIN, AIM.

ON, EON, OM.

UN, EUN, UM.

D. Comment se prononcent-elles?

R. Elles se prononcent avec un son qui a quelque rapport à celui des voyelles qui précedent les lettres n et m. Par exemple, le son de la voyelle nasale an, tient un peu de celui de la voyelle a. Le son sourd et nasal en fait la différence: et ainsi des autres.

D. Apportez quelques exemples de la prononciation de chacune de ces voyelles nasales?

R. AN, EAN, et AM, se prononcent de la même manière; comme dans les mots, antiquité, plan, ambigu, antichambre, Jean, mangeant, etc.

AEN se prononce comme an dans le seul, mot Caen, ville.

dans les

AON se prononce aussi comme an mots, faon, Laon, paon, et comme on dans taon mouche.

EN, et EM, ont presque toujours la même prononciation que an et am; comme dans les mots, engager, attentif, empire, ressembler, entendement, etc. C'est la même chose que s'il y avoit, angager, attantif, ampire, ressambler, antandemant, elc.

EN a quelquefois une prononciation différente, et qui tient plutôt de l'è que de l'a, comme au commencement du mot ennemi, et à la fin du mot

lien.

IN a une prononciation à peu près semblable à la précédente, et approche plus de l'i que de l'e; comme dans les mots, vin, jardin, intérêt, etc.

IM, AIN, EIN, AIM, se prononcent de la même maniere que in comme on peut le reconnoître dans les mots, impie, main, dessein, faim, etc.

ON, EOM, OM, ont la même prononciation; comme dans les mots, bon, fontaine, pigeon, nous mangeons, nom, ombrage, trompeur, elc.

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UN,

EUN, UM, se prononcent de même; comme -dans les mots, commun, à jean, humble, parfum, etc.

D. Les voyelles simples ou composées suivies de la lettre nou m, sont-elles toujours voyelles nasales?

R. Non : elles ne sont voyelles nasales que quand I'n ou I'm ne se prononce pas, et qu'elle sert seulement à marquer le son nasal mais quand l'n ou I'm se prononce, les voyelles qui la précedent ne sont considérées que comme des voyelles simples ou composées. Ainsi il n'y a pas de voyelles nasales dans les mots animé, amitié, énigme, émail, iniquité, image, vaine, reine, aimable, onéreux, ometire, unité, humilité, etc.

IV.

D. Qu'entendez-vous par voyelles longues et breves?

R. J'entends des voyelles sur lesquelles on appuie plus ou moins en les prononçant.

D. Eclaircissez-moi cette réponse?

R. En prononçant comme il faut le mot vérité, on connoît la juste étendue que l'on doit donner à la prononciation des voyelles breves. On met environ une fois plus de temps à prononcer les voyelles longues, comme dans le mot rebátir; on voit qu'il faut appuyer plus long-temps sur l'a que dans le

mot rebattu.

D. Y a-t-il des voyelles longues et breves de leur nature, distinguées de celles dont nous venons de parler?

:

R. Non ce sont les mêmes, c'est-à-dire, les voyelles simples, les voyelles composées, et les voyelles nasales, qui sont tantôt longues et tantôt breves, suivant les mots où elles sont employées, et quelquefois suivant le rang que les mots tiennent dans le discours.

A est long dans la dernière syllabe du mot dégát, et il est bref à la fin du mot avocat.

L'o est bref dans votre, si on dit votre livre; mais il est long dans le même mot, si on dit, donnez-moi le votre. De même l'a et l'e sont longs dans les pénultiemes syllabes des mots brave et honnéte, lorsque l'on dit, un homme brave, un homme honnéte; mais ils deviennent brefs, lorsque l'on transpose ces mots, et que l'on dit, un brave homme, un honnété homme.

D. Dans quelles syllabes d'un mot se trouvent les voyelles longues?

R. Elles ne se trouvent ordinairement que dans les dernieres ou dans les pénultiemes, c'est-à-dire, dans les avant-dernières syllabes des mots; ou si elles se trouvent dans la syllabe qui précede la pénultieme, comme au mot entétement, on coule si légerement sur les deux dernieres, qu'on ne met presque pas plus de temps à les prononcer que s'il n'y en avoit qu'une. Les voyelles des syllabes précédentes sont toujours breves.

D. N'y a-t-il pas aussi des syllabes longues et breves?

R. Les voyelles longues ou breves rendent toujours longues ou breves les syllabes où elles se trouvent. Ainsi la derniere syllabe est longue dans intérét, et la pénultieme dans Pentecôte, parce que les voyelles sont longues dans l'une et dans l'autre syllabe.

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