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sommes, quoique l'adjectif tranquilles, auquel le se rapporte, soit au pluriel.

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II. Le pronom conjonctif le est déclinab'e, c'est-à-dire qu'il fait la au féminin, et les au pluriel, toutes les fois qu'il se rapporte à un nom substantif.

Ainsi, lorsqu'on dit à quelqu'un, étoit - ce là votre pensée ? il répondra fort bien, pouvez-vous douter que ce ne LA fút? parce que la se rapporte au nom substantif pensée.

De même, si l'on demande à une femme, étesvous Madame une telle ? ou à une actrice, étesvous Andromaque dans cette Tragédie? elles peuvent répondre l'une et l'autre, oui, je LA suis parce que la se rapporte aux substantifs Madame une telle et Andromaque.

On sentira encore mieux la différence de le déclinable ou indéclinable, dans cet exemple, La femme qui, sur la question si elle étoit malade, a répondu, je LE suis, doit répondre à un Médecin qui lui demanderoit si elle est la malade pour laquelle on l'a fait venir, je LA suis; parce qu'alors malade est employé comme substantif.

Par la même raison, si l'on me demande sont-ce là vos gens? je répondrai, oui, ce LES sont, parce que les se rapporte à gens qui est au pluriel.

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D. Il ne me reste plus qu'à vous demander pourquoi le pronom conjonctif le est déclinable, quand il se rapporte à un nom substantif, et qu'il ne l'est pas quand il se rapporte à un nom adjectif?

R. La meilleure raison est qu'ayant rapport à un nom substantif, il doit en prendre le genre et le nombre, comme un adjectif : ce qui n'arrive pas quand il n'a rapport précisément qu'à un nom

adjectif, qui n'a par lui-même ni genre, ni nombre; mais seulement par le substantif auquel il est joint, et sur lequel le ne tombe point dans le cas dont il s'agit ici.

Une nouvelle preuve de cette différence, c'est que le pronom le, dans les circonstances où il se rapporte à un substantif, peut absolument se tourner par un pronom personnel. Etoit-ce là votre pensée ? ce l'étoit, ou c'étoit ELLE. Etesvous Monsieur un tel? je le suis, ou je suis LUI. Eles-vous Madame une telle ? Etes-vous Andromaque? Eles-vous la malade? je la suis, ou je suis ELLE. Sont-ce là vos gens ? ce les sont, ou ce sont EUX ce qu'on ne peut pas faire à l'égard du pronom le, quand il se rapporte à un nom adjectif, ou tout au plus il ne peut se tourner que par le mot vague cela. J'ai été malade, et je le suis, ou je suis cela, c'est-à-dire, ce qui est exprimé par le nom adjectif malade.

ARTICLE

II I.

Des Pronoms possessifs.

D. QU'ENTENDEZ-VOUS par Pronoms posses

sifs?

R. J'entends des pronoms qui marquent la possession et la propriété de quelque chose comme quand je dis, mon habit, votre chapeau son livre.

D. Combien y a-t-il de sortes de pronoms possessifs?

R. Il y en a de deux sortes, savoir, les pronoms possessifs absolus, et les pronoms possessifs reLatifs?

D. Quelle différence y a-t-il entre les uns et les autres ?

R. C'est que les pronoms possessifs absolus précedent toujours le nom auquel ils sont joints, et que les pronoms possessifs relatifs, n'étant pas joints avec leur substantif, le supposent énoncé auparavant, et y ont relation.

D. Comment divisez-vous les pronoms possessifs?

R. Je les divise par rapport aux trois per

sonnes.

D. Quels sont les pronoms possessifs absolus des trois personnes ?

R. 1. Pour la premiere personne du singulier, ce sont, mon, au masculin, au féminin

qui font mes au pluriel.

et ma,

Pour la premiere personne du pluriel, c'est notre, au masculin et au féminin, qui font nos au pluriel.

2. Pour la seconde personne du singulier, ce sont, ton, au masculin, et ta, au féminin, qui font tes au pluriel.

Pour la seconde personne du pluriel, c'est votre, au masculin et au féminin, qui fait vos au pluriel.

3. Pour la troisieme personne du singulier ce sont, son, au masculin, et sa, au féminin, qui font ses au pluriel.

Pour la troisieme personne du pluriel, c'est leur, au masculin et au féminin, qui fait leurs au pluriel.

D. Quels sont les pronoms possessifs relatifs des trois personnes?

R. 1. Pour la premiere personne du singulier, ce sont le mien, au masculin, et la mienne, au féminin.

Pour la premiere personne du pluriel, ce sont, le nótre, au masculin, et la nótre, au féminin.

2. Pour la seconde personne du singulier, ce sont, le tien, au masculin, et la tienne, au féminin.:

Pour la seconde personne du pluriel, ce sont, le vôtre, au masculin, et la vôtre, au féminin.

3. Pour la troisième personne du singulier, ce sont, le sien, au masculin, et la sienne, au féminin. Pour la troisième personne du pluriel, ce sont le leur, au masculin, et la leur, au féminin.

D. Rassemblez et récitez tous ces pronoms de suite.

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D. Pourquoi ces mots sont-ils mis du rang des pronoms?

R. Parce qu'ils tiennent la place des pronoms personnels ou des noms au génitif. Ainsi, mon ouvrage, notre devoir, ton habil, votre maître, son cheval, en parlant de Pierre; leur Roi, en parlant des François, signifient, l'ouvrage de moi, le devoir de nous, l'habit de toi, le maître de vous, le cheval

cheval de lui ou de Pierre, le Roi d'eux ou des François.

Les mêmes exemples peuvent s'appliquer aux pronoms possessifs relatifs.

D. Comment me ferez-vous entendre que ces pronoms possessifs marquent, comme vous avez dit, la possession et la propriété de quelque chose?

c'est

R. Quand je dis, mon livre, votre maison, comme si je disois, le livre qui m'appartient, et dont je suis possesseur; la maison qui vous appartient, et dont vous êtes possesseur : et cette possession ou propriété est exprimée par les mots mon

et votre.

D. Expliquez-moi, par des exemples la différence qu'il y a entre les pronoms possessifs absolus et les pronoms possessifs relatifs.

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R. J'ai dit que les possessifs absolus précédoient toujours les noms auxquels ils sont joints, comme mon cheval votre carosse, sa chambre, leurs meubles; ainsi des autres.

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Les possessifs relatifs au contraire, supposent toujours un nom qui a été énoncé auparavant, et auquel ils se rapportent; comme quand je dis, j'ai vendu mon cheval avez-vous encore le vôTRE, c'est-à-dire, votre cheval. Vous altérez votre santé, je conserve la MIENNE, c'est-à-dire, ma santé.

,

D. Pourquoi avez-vous mis un accent circonflexe (*) sur NÔTRE, VÔTRE, possessifs relatifs, et que vous n'en avez pas mis sur NOTRE, VOTRE, possessifs absolus?

R. Parce que la voyelle é dans NÔTRE, VÔTRE, ó possessifs relatifs, est toujours longue, et qu'elle est breve dans NOTRE, VOTRE, possessifs absolus.

D. Vous avez dit, dans l'article précédent, que leur étoit pronom conjonctif, et vous dites présentement qu'il est pronom possessif: comment pourrai-je connoître quand il sera l'un ou l'autre?

H

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