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AFIN que le séjour de la campagne soit plus agréable, il faut avoir quelque connoissance de l'agriculture et du jardinage.

Les Lacédémoniens donnoient des esclaves ivres en spectacle à leurs enfans, AFIN DE, ou, FOUR leur faire concevoir plus d'horreur de l'ivrognerie.

Cain fut maudit de Dieu, FOur avoir tué son frère Abel..

La langue française est S1 belle, QUE la plupart des étrangers veulent l'apprendre.

Il ne faut pas confondre, dans l'écriture, non plus que dans la signification, parce que, conjonction qui s'écrit en un ou deux mots, avec par ce que, qui sont trois mots séparés, dont le premier est une préposition suivie de deux pronoms. On reconnoîtra la différence de l'une et de l'autre expression dans ces deux phrases: Je lirai ce livre, PARCE QUE vous me dites qu'il est bon. Je juge, PAR CE QUE vous me dites, que la lecture de ce livre est dangereuse. Dans la premiere, parce que est une conjonction causale; dans la seconde, par est une préposition, ce est un pronom démonstratif qui en est le régime, et que est un pronom relatif, dont l'antécédent est ce.

Quoique pour et afin de, signifient que l'on fait une chose en vue d'une autre, cependant il est bon d'observer que pour marque une vue plus présente, et afin une vue plus éloignée; et que, par le premier, on envisage un effet qui doit être produit, au lieu que l'autre n'exprime rien de plus que le but où l'on veut parvenir. Un duteur se donne bien de la peine POUR faire un livre. Voilà un effet certain. Il le met au jour AFIN DE s'acquérir de l'honneur. Bien souvent il se trompe.

XHI. Les conjonctions illatives ou conclusives,

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sont celles dont on se sert pour tirer une induc tion ou une conséquence de quelque proposi→ ti on précédente.

Ce sont or, donc, par conséquent, ainsi, c'est pourquoi, cela étant, c'est pour cela que, de sorte ou en sorte que, tellement que, de maniere que.

Exemples

:

Ce qui n'a point de parties, ne peut périr par la dissolution de ses parties: OR notre ame n'a point de parties; DONC elle ne peut périr par la dissolution de ses parties.

Les Perses étoient énervés par la mollesse, C'EST POURQUOI il ne fut pas difficile à Alexandre de les vaincre.

Il n'y a point de véritable bonheur sans la vertu : PAR CONSÉQUENT, AINSI il n'y a point de pécheur qui soit véritablement heureux.

Les rayons du soleil, réfléchis et rompus par les gouttes de pluie, forment l'Arc-en-ciel; DE SORTE Qu'il ne paroit jamais qu'il ne pleuve.

La différence que l'on peut mettre entre c'est pourquoi, et ainsi, c'est que le premier semble plus propre à exprimer la suite d'un événement ou d'un fait, et l'autre à faire entendre la con-clusion d'un raisonnement.

XIV. Les conjonctions de temps et d'ordre sont celles qui lient le discours par quelque circonstance de temps ou d'ordre..

Ce sont quand, comme, lorsque, dans le temps que, pendant que, tandis que, durant que, tant que, avant que, depuis que, dès que, aussitôt que, à peine, après, cependant, enfin, à la fin, Exemples:

Nous sentons moins la chaleur du soleil, QUAND il est plus près de nous.

COMME, OU LORSQUE, OU DANS LE TEMPS QU'A

braham étoit près de frapper son fils Isaac, un Ange lui arréta la main.

PENDANT QUE DURANT QUE, OU TANT QUE, TANDIS QUE les Romains mépriserent les richesses, ils furent sobres et vertueux.

On se servoit d'écorces d'arbres ou de peaux pour écrire, AVANT QUE le papier fût en usage.

Ees batailles sont bien moins sanglantes, DEPUIS QU'on se sert de la poudre à canon.

DÈS QUE, OU AUSSITÔT QUE le grand Cham de Tartarie a dîné, un héraut crie que tous les autres Princes de la terre peuvent aller manger.

A PEINE César fut-il entré dans le Sénat, QUE Les conjurés se jetterent sur lui, et le percerent de coups.

APRÈS QUE Salomon eut báti un Temple à Dieu, il se bátit un palais pour lui,

Nous nous amusons ici, et CEPENDANT la nuit vient..

ENFIN, OU, A.LA FIN Auguste triompha de ceux qui lui disputoient l'Empire.

XV. Les conjonctions de transition, sont celles qui servent dans le discours à passer d'une cirConstance à une autre.

Ce sont or, en effet, au reste après tout. Exemples:

و

à propos,

OR, toutes choses ayant été ainsi réglées. EN EFFET, qu'y a-t-il de plus raisonnable ? AU RESTE, vous devez en toute occasion compter sur mon zele.

A PROPOS de tableaux, j'en ai aujourd'hui vu un des plus rares.

APRES TOUT, je ne la trouve pas si désagréable.

De la Conjonction Que.

D. Pourquoi traitez-vous séparément de la conjonction que ?

R. Parce qu'elle fait la plus fréquente liaison du discours, et que d'ailleurs elle a des significations qui lui sont si particulieres, et qui sont si différentes les unes des autres, qu'elle mérite seule un article séparé.

D. Dans quelles occasions que doit-il étre mis au nombre des conjonctions?

R. Quand on ne peut le tourner ni par lequel, laquelle, ni par quelle chose, et par conséquent, qu'il n'est ni pronom relatif, ni pronom absolu.

D. Expliquez-moi en peu de mots et avec les exemples, les divers usages et significations de la conjonction que ?

R. 1. L'usage qu'elle a le plus communément, est d'être mis à la suite d'un grand nombre de verbes qui expriment des actions ou opérations de l'esprit, et alors elle sert comme de passage à un autre verbe ou à une autre proposition qui explique et développe l'objet de ces opérations; comme quand je dis : Je crois que l'ame est immortelle; je doute QUE vous aimiez la vertu ; c'est par la conjonction que, que je lie avec les verbes je crois et je doute, les propositions suivantes par lesquelles on connoît en quoi consiste la croyance et le doute de mon esprit; comme si je disois, Je crois une chose qui est, l'ame est immortelle. Je doute de la vérité de cette proposition, vous aimez la vertu.

D'où il s'ensuit que la conjonction que doit toujours être suivie d'un autre verbe, qui se met tantôt à quelqu'un des temps de l'indicatif, tantôt à quelqu'un des temps du subjonctif.

La regle générale que l'on peut établir à ce sujet, est que, quand la conjonction que est à la suite de quelque verbe qui marque une affirmation ou une espece de certitude, elle régit ou demande le verbe suivant à l'indicatif, comme, Je

sais qu'il est en peine. Je conviens qu'il m'a payé. Jespere qu'il viendra. Et c'est ce qu'on appelle que retranché, dans les grammaires latines.

Ainsi, il y a une faute dans cette phrase d'un Grammairien...... En désapprouvant la note de Corneille, dans laquelle il prétend que le mot en ne SOIT ni pronom, ni préposition, mais pure particule explétive. Il falloit dire, dans laquelle il prétend que le mot en n'EST ni pronom, etc. parce que le verbe prétendre marque affirmation et certitude, et que, par conséquent, le que dont il est suivi ne doit pas régir le subjonctif.

Mais, si que est après un verbe accompagné d'une négation, ou qui marque doute, ignorance, crainte, désir, en un mot, qui n'exprime pas quelque chose de positif, alors il régit le verbe suivant au subjonctif, comme, Je doute qu'il en soit en peine. Je ne conviens pas qu'il m'ait payé. Je n'espere pas qu'il vienne. Je crains qu'il ne meure. Je souhaite qu'il finisse. Je veux qu'il me satisfasse, etc.

2. Que se met à la suite de la plupart des autres conjonctions, comme on vient de le voir: afin que, après que, pourvu que, etc.

3. Que précede toujours les troisiemes personnes de l'impératif, sans être régi par aucun verbe : QUE chacun prenne sa place; QUE les soldats s'en aillent.

4. Il se met au commencement de la phrase dans des exclamations de répugnance, d'étonnement, d'indignation, d'imprécation, ou de souhait : QUE je trahisse mon ami! QUE l'on n'ait pas eu plus de respect pour un si grand personnage! QUE je puisse mourir, si je vous en impose, etc.

5. Il est mis pour afin que. Approchez, QUE je vous parle, c'est-à-dire, AFIN QUE je vous parle.

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