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plus, par ce changement, que la signification du passé, dans la premiere expression de ces verbes, vient plutôt des participes tombé, trouvé, et repenti, que du verbe est.

D. Avec quels verbes être se met-il simplement pour l'auxiliaire avoir ?

R. C'est avec les verbes réfléchis et réciproques, 'directs ou indirects, où le verbe étre ne fait que marquer les divers rapports des temps, comme l'auxiliaire avoir, sans lier par lui-même l'attribut avec le sujet. En effet, quand on dit: Caton s'est tué; Lucrece s'est donné la mort; c'est comme si l'on disoit Caton a tué soi-même; Lucrece à donné la mort à soi-même.

D. Pourquoi ne peut-on pas dire que, dans ces werbes, l'auxiliaire être lie par lui-même l'attribut avec le sujet?

R. 1. Parce qu'étant mis pour avoir, le participe dont il est suivi, ne peut pas être affirmé du nominatif du verbe ni conséquemment en être l'attribut. En effet, dans les exemples précédents, on ne veut pas dire que Caton est tué, ni que Lucrece est donnée; mais, au contraire, que Caton a tué, et que Lucrece a donné.

2. Parce que l'auxiliaire étre, en cette occasion, est censé ne faire qu'un même mot avec le participe, pour exprimer au passé l'affirmation de l'attribut, comine elle est exprimée en un senl mot dans les temps simples. Ainsi, dans Caton s'est tué, Lucrece s'est donné la mort; est tué, est donné, ne marquent précisément que l'affirmation de l'attribut au passé, c'est-à-dire, les actions de tuer et de donner, Caton a tué, Lucrece a donné, comme on exprimeroit ces mêmes actions au présent, en disant, Caton tue, Lucrece donne; au Heu que si l'on vouloit distinguer le sujet, l'attribut, et le verbe qui les unit, dans Caton s'est tué,

Lucrece s'est donné la mort, il faudroit dire, suivant la réduction que l'on peut faire des verbés adjectifs, Caton a été tuant soi-même; Lucrece a été donnant la mort à soi-même. Par où l'on voit que l'auxiliaire étre ne lie pas par lui-même l'attribut avec le sujet dans les verbes réfléchis et réciproques, directs et indirects.

D. D'où peut venir l'usage de conjuguer les verbes réfléchis avec l'auxiliaire être plutôt qu'avec l'auxiliaire avoir ?

R. On peut conjecturer que c'est parce que l'action et la passion s'y trouvant dans le même sujet, on a été plus porté à se servir du verbe être, qui signifie par lui-même la passion, que du verbe avoir, qui n'auroit marqué que l'action; et, en effet, quand on dit, il s'est tué, c'est comme si l'on disoit, il a été tué par soi-même, et l'on trouve la signification passive, que l'on ne trouveroit pas dans il s'a tué.

ARTICLE V.
Du Gérondif.

D. QU'EST-CE que le Gérondif?

R. C'est une inflexion du verbe, par laquelle on marque que la signification n'en est que passagère, et subordonnée à celle d'un autre verbe.

D. Qu'entendez-vous par-là?

R. J'entends que dans toutes les phrases où l'on emploie un gérondif, il y a toujours un autre verbe principal, auquel le gérondif a un rapport de dépendance: c'est-à-dire, que le gérondif exprime une action passagere, une circonstance d'action ou de temps, une maniere, un moyen de l'action ou de la signification du verbe principal.

D. Ajoutez quelques exemples à cette expli cation?

R. Quand Phedre dit,

Quelle importune main, EN FORMANT tous ces nœuds, A pris soin sur mon front d'assembler mes cheveux ? le verbe, ou l'action principale de cette phrase, est, a pris soin d'assembler; et en formant, n'exprime qu'une action passagere et subordonnée à Ia principale, en ce qu'elle n'en désigne qu'une maniere ou un moyen, puisque ce n'est que par la formation des noeuds, que les cheveux de Phedre ont été assemblés. De même dans cette plirase, Qui empêche de dire la vérité en riant? Dire la vérité, est le verbe principal auquel en riant est le subordonné, comme exprimant un moyen de dire la vérité.

D. Le gérondif est-il susceptible de genres et de

nombres?

R. Non il est indéclinable de sa nature, c'està-dire, qu'il n'admet jamais aucun changement dans sa terminaison en ant, à quelque genre et à quelque nombre qu'il se rapporte

D. La préposition en est-elle toujours jointe au gérondif?

R. Non il y a des occasions où elle est supprimée, comme dans cette phrase: Croyez-vous qu'AGISSANT avec tant d'imprudence, vous méritiez la confiance de vos amis? c'est-à-dire croyez-vous qu'EN AGISSANT avec tant d'imprudence, etc.

Nous ferons encore mieux connoître la nature du gérondif, en l'opposant au participe actif

en ant

ARTICLE VI.

Conjugaisons des Verbes irréguliers et défectueux.

D. Les regles que vous avez données pour la for

mation des temps, ne mettent-elles pas en état de conjuguer toutes sortes de verbes?

R. Cela est vrai: mais on sera peut-être encore bien aise de trouver ici conjugués tout de suite, et dans un ordre alphabétique, les verbes irréguliers et défectueux.

Nous les diviserons par les quatre conjugaisons, et pour ne rien dire d'inutile, nous ne conjuguerons que les temps simples qui peuvent avoir quelques difficultés, nous contentant d'indiquer les autres par les premieres personnes. A l'égard des temps composés, nous n'en parlerons que quand ils auront quelque chose de particulier.

Nous y ajouterons aussi la conjugaison de quelques verbes qui, quoique réguliers, peuvent paroître difficiles à certaines personnes.

Verbes irréguliers et défectueux de la premiere Conjugaison.

ALLER. Participe actif, allant. Participe passif

allé on été.

Temps simples. Indicatif présent, je vais, ou je vas, moins usité, tu vas il va, nous allons, vous allez, ils vont. Imparfait, j'allois. Prétérit, jallai, ou je fus. Futur, j'irai. Conditionnel présent, j'irois. Impératif, va, qu'il aille, allons, allez, qu'ils aillent. Subjonctif présent, que j'aille, que tu ailles, qu'il aille, que nous allions, que

vous alliez, qu'ils aillent. Imparfait, que j`alLasse.

Temps composés marquant qu'on est ou qu'on étoit encore dans l'endroit dont on parle. Pretérit indéfini, je suis allé. Prétérit antérieur, je fus allé. Plusque-parfait, j'étois allé. Futur passé, je serai allé. Conditionnel passé, je serois allé. Prétérit du subjonctif, que je sois allé. Plusqueparfait du subjonctif, que je fusse allé. Prétérit de l'infinitif, étre allé. Prétérit du participe, étant

allé.

Temps composés marquant qu'on est plus ou qu'on n'étoit plus dans l'endroit dont on parle. Prét. indéf. j'ai été. Prét. ant. j'eus été. Plusq. parf. j'avois été. Futur passé, j'aurai été, Condit. passé, j'aurois ou j'eusse été. Prét. du subj. que j'aie été. Plusq. parf. du subj. que j'eusse été. Prét. du part. ayant été.

S'EN ALLER. Part. act. s'en allant. Part. passif, allé.

Temps simples. Ind. prés., je m'en vais ou je m'en vas, tu t'en vas, il s'en va, nous nous en allons, vous vous en allez, ils s'en vont. Imparf. je m'en allois. Prét. je m'en allai ou je m'en fus. Fut. je m'en irai. Condit. prés. je m'en irois. Impér. va-t-en, qu'il s'en aille, allons-nous-en allez-vous-en, qu'ils s'en aillent. Subj. prés. que je m'en aille. Imparf. que je m'en allase.

,

Temps composés. Prét. indéf. je m'en suis allé, tu t'en es allé, il s'en est allé, nous nous en sommes allés, vous vous en étes allés, ils s'en sont allés. Frét. ant. je m'en fus allé. Plusq. parf. je m'en étois allé. Fut. pas. je m'en serai allé. Cond, passé. je m'en serois allé. Prét. du sub. que je m'en sois allé. Plusq. parf. du subj. que je m'en fusse allé. Prét. de l'inf. s'en étre allé. Prét. du part. s'en

étant allé.

EMPLOYER, et tous les verbes où er est précédé

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