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son, et non, il n'est personne à la maison. Dans le second cas, on peut communément employer l'un aussi bien que l'autre il n'est rien, ou il n'y a rien de si incertain que l'heure de la mort. FAIRE il fait beau, il fait chaud, froid, etc.

il fait

IL FAUT, sans infinitif: il faut aimer Dieu par dessus toutes choses.

GELER: il gele.

GRELER: il grêle.

IL IMPORTE, dont l'infinitif importern'est presque pas en usage: il importe à la république que les méchants soient connus.

NEIGER: il neige.

*PAROÎTRE: il paroît quelquefois que les animaux agissent par connoissance.

POUVOIR : il se peut, ou il se peut faire que les

sen's nous trompent.

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PLAIRE il plait quelquefois à Dieu de nous éprouver par des adversités temporelles.

PLEUVOIR il pleut.

SEMBLER: il semble que la terre soit immobile. SUFFIRE: il suffit que je vous l'ordonne. TENIR il ne tient pas à moi

content.

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TONNER: il tonne.

que vous ne soyez

VALOIR : il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes, etc.

D. N'avez-vous pas fait entendre que les verbes qu'on appelle impersonnels, ne le sont pas véritablemeni?

R. Qui j'ai dit qu'on ne pouvoit employer un verbe pour affirmer, qu'il n'eût un sujet ou un nominatif, et, par conséquent, qu'il ne fût personnel.

D. Quelle différence y a-t-il donc à l'égard du

nominatif, entre les verbes personnels et les verbes impersonnels.

R. C'est que le nominatif des verbes personnels, étant joint au verbe, ou ayant déjà été exprimé dans le discours, se connoît aisément ; au lieu que le nominatif des verbes impersonnels est plus enveloppé et plus difficile à trouver, parce qu'il n'est pas énoncé, ou ne l'est que d'une maniere confuse.

D. Expliquez cela par quelques exemples ?

R. Dans il pleut, le pronom il tient lieu de quelque chose qui est nominatif du verbe, et le représente. Ce nominatif qui est renfermé dans la signification même du verbe pleut, est pluie. Ainsi, quand on dit, il pleut, c'est comme si l'on disoit il pluie est, quelque chose qui est la pluie est, où la pluie est.

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Dans il fait chaud, il est six heures, il me plaît de faire cela; il tient lieu du nominatif qui est après le verbe ; et c'est comme qui diroit: il chaud, ou le chaud se fait, ou le chaud existe; il six heures, ou le temps six heures, ou le temps qu'on appelle six heures, est; il de faire, l'action ou le mouvement de faire cela me plait, ou est mon plaisir.

Dans la phrase, il arrive souvent qu'on prend le mensonge pour la vérité; il tient lieu de quelque chose qui est le nominatif du verbe arrive, et ce nominatif est exprimé dans le reste de la phrase; car ce qui arrive souvent, c'est qu'on prend le mensonge pour la vérité. Ainsi, cette phrase veut dire, une chose, qui est qu'on prend le mensonge pour la vérité, arrive souvent; où l'on voit que le verbe arrive a un nominatif.

Y avoir, qui est d'un grand usage dans la langue françoise, tient toujours lieu du verbe étre; car, quand on dit, il y a tout à craindre; il y a très

peu de gens qui étudient leur langue; c'est comme si l'on disoit, Tout est à craindre; très-peu de gens sont qui étudient leur langue.

Ce verbe est toujours suivi de son nominatif, et il est mis au nombre des impersonnels, parce qu'il ne s'emploie jamais qu'à la troisieme personne du singulier, quoique son nominatif soit le plus souvent au pluriel, comme on l'a vu dans l'exemple pré

cédent.

Le pronom qui tient lieu du nominatif de ce verbe, quand il n'est pas exprimé, est en, qui se met entre et les temps d'avoir; il y en a, il y en avoit, etc.

Le verbe étre s'emploie aussi quelquefois, comme on l'a déjà observé, de la même maniere et dans la même signification que le verbe y avoir. Ainsi, on r pourroit dire il est tres-peu de gens qui étudient leur langue.

Ces exemples suffiront pour faire connoître qu'on peut découvrir de même des nominatifs pour tous les autres verbes qu'il a plu aux Grammairiens d'appeler impersonnels.

D. Comment peut-on encore regarder les verbes impersonnels?

R. Comme des expressions abrégées qui suppléent à des phrases ou discours plus étendus. Ainsi, il m'importe, veut dire , mon avantage demande; il faut que je, veut dire, mon devoir exige que je, etc.

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D. Pourquoi ces verbes ne sont-ils employés qu'à la troisieme personne du singulier?

R. Parce qu'ils renferment, dans leur signification, un sujet ou un nominatif qui ne peut être que de la troisieme personne du singulier, comme la pluie dans il pleut, la gréle dans il grêle, la neige, dans il neige, le tonnerre dans il tonne, etc,

D. N'y a-t-il pas encore d'autres verbes qui approchent de la forme des verbes impersonnels?

R. Oui. 1. Il y en a quelques uns qui, comme les verbes il y a et il est, sont quelquefois suivis de leurs nominatifs, et se mettent à la troisieme personne du singulier, quoique ces nominatifs soient au pluriel, comme quand on dit: Il se répand des bruits désavantageux sur votre compte. Il arriva plusieurs couriers portant la méme nouvelle; au lieu de dire, Des bruits...... se répandent. Plusieurs couriers..... arrivèrent, etc.

2. Les verbes précédés du pronom général on, comme on dit, on aime, on répond, etc. dont il est à propos de parler avec quelque étendue.

D. Quelle raison a-t-on eue pour mettre au rang des impersonnels, les verbés précédés du pronom général on?

R. C'est parce qu'ils ne s'emploient qu'à la troisieme personne du singulier avec ce pronom, et qu'ils se rendent souvent en latin par les verbes impersonnels. Mais le mot on, étant, comme nous l'avons dit page 68, un véritable pronom de la troisieme personne du singulier, qui, dans son origine, signifie homme, le verbe qui y a rapport, et dont il est le nominatif, doit nécessairement être mis à la troisieme personne du singulier; et ainsi il n'est pas plus impersonnel que s'il avoit tout autre nominatif de la troisieme personne du singulier.

D. Quels verbes peuvent être précédés du pronom général on?

on

R. Tous les verbes à l'exception des impersonnels de leur nature. Ainsi, on dira, on est, on aime, on tombe, on est puni, on se promene, convient. Mais on ne dira pas, on importe, on faut, on pleut, etc. parce que ces verbes ne peuvent pas avoir homme pour nominatif.

D. Ce pronom apporte-t-il quelque changement dans les verbes qu'il précede.

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R. Non ils sont de même nature; ils ont les mêmes régimes et les mêmes propriétés que s'ils étoient à la suite d'un autre nominatif.

D. Y a-t-il en latin ou en grec un pronom qui réponde à notre pronom général on?

R. Non mais on en rend ordinairement la signification dans ces langues, en mettant le verbe au passif; en sorte que, s'il y a un régime absolu, il devienne nominatif du verbe; car c'est la même chose de dire, On estime la sagesse, ou la sagesse est estimée. On croit que Pharamond a établi la loi salique, ou Pharamond est cru avoir établi la loi salique, etc.

D. Comment se conjuguent les verbes impersonnels?

R. Ils se conjuguent comme les autres verbes, excepté qu'ils n'ont dans chaque temps que la troisieme personne du singulier, précédée du pro

nom il.

D. Conjuguez les deux verbes impersonnels, il faut et il y a.

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