Introduction à la philosophie, ou Traité de l'origine et de la certitude des connaissances humaines

Front Cover
Vanlinthout et Vandenzande, 1826 - 563 pages
 

Contents

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 528 - Certainement cette méthode serait belle, mais elle est absolument impossible, car il est évident que les premiers termes qu'on voudrait définir en supposeraient de précédents pour servir à leur explication, et que de même les premières propositions qu'on voudrait prouver en supposeraient d'autres qui les précédassent; et ainsi il est clair qu'on n'arriverait jamais aux premières.
Page 292 - Si je cherche maintenant où, en quel sujet elles subsistent éternelles et immuables , comme elles sont , je suis obligé d'avouer un être où la vérité est éternellement subsistante , et où elle est toujours entendue ; et cet être doit être la vérité même , et doit être toute vérité ; et c'est de lui que la vérité dérive dans tout ce qui est , et ce qui s'entend hors de lui.
Page 364 - Toutes nos actions et nos pensées doivent prendre des routes si différentes, selon qu'il y aura des biens éternels à espérer ou non, qu'il est impossible de faire une démarche avec sens et jugement, qu'en la réglant par la vue de ce point, qui doit être notre dernier objet.
Page 284 - On dit : Le parfait n'est pas ; le parfait n'est qu'une idée de notre esprit, qui va s'élevant de l'imparfait qu'on voit de ses yeux jusqu'à une perfection qui n'a de réalité que dans la pensée. C'est le raisonnement que l'impie voudrait faire dans son cœur insensé , qui ne songe pas que le parfait est le premier , et en soi , et dans nos idées ; et que l'imparfait en toutes façons n'est qu'une dégradation. Dis-moi , mon âme , comment entendstu le néant , sinon par l'être ? Comment...
Page 527 - Cette véritable méthode, qui formerait les démonstrations dans la plus haute excellence, s'il était possible d'y arriver, consisterait en deux choses principales : l'une de n'employer aucun terme dont on n'eût auparavant expliqué nettement le sens; l'autre, de n'avancer jamais aucune proposition qu'on ne démontrât par des vérités déjà connues ; c'est-à-dire, en un mot, à définir tous les termes et à prouver toutes les propositions.
Page 528 - Aussi, en poussant les recherches de plus en plus, on arrive nécessairement à des mots primitifs qu'on ne peut plus définir, et à des principes si clairs qu'on n'en trouve plus qui le soient davantage pour servir à leur preuve. D'où il paraît que les hommes sont dans une impuissance naturelle et immuable de traiter quelque science que ce soit dans un ordre absolument accompli.
Page 30 - A les entendre, ne les prendrait-on pas pour une troupe de charlatans criant chacun de son côté sur une place publique : venez à moi, c'est moi seul qui ne trompe point? L'un prétend qu'il n'ya point de corps, et que tout est en représentation ; l'autre, qu'il n'ya d'autre substance que la matière, ni d'autre dieu que le monde.
Page 293 - C'est donc en lui d'une certaine manière qui m'est incompréhensible, c'est en lui, dis-je, que je vois ces vérités éternelles ; et les voir, c'est me tourner à celui qui est immuablement toute vérité et recevoir ses lumières. Cet objet éternel, c'est Dieu éternellement subsistant, éternellement véritable, éternellement la vérité même. Et en effet, parmi ces vérités éternelles que je connais, une...
Page 178 - ... je le sens même par expérience. Tu me présentes la main pour me soutenir et pour me conduire; mais je veux savoir auparavant si ta...
Page 385 - ... d'injuste, qui ne change de qualité en changeant de climat. Trois degrés d'élévation du pôle renversent toute la jurisprudence. Un méridien décide de la vérité, ou peu d'années de possession. Les lois fondamentales changent. Le droit a ses époques. Plaisante justice, qu'une rivière- ou une montagne borne ! Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà : le larcin, l'inceste, le meurtre des enfants et des pères, tout a sa place entre les actions vertueuses (1).

Bibliographic information