On me rendra, je l'efpere, assez de juftice pour croire que je ne me flatte point de compofer, en ce genre, le meilleur Ouvrage poffible, mais bien le moins défectueux dont je fois capable. Qu'aux yeux indulgents du Public mon zele fupplée à mes talents: un autre viendra & touchera le but que j'aurai manqué, ne me laiffant que la gloire d'avoir voulu y atteindre. C'en fera toujours une digne de mon cœur. TABL E. PREMIERE vij PARTI E. FONDEMENTS DE NOS DEVOIRS. EN Iere. LEÇON. N quoi confifie le bonheur. pag. 1 IIde. LEÇON. Aucun Etre ne s'eft donné l'exifien ce. IIIme. LEÇON. Nul Etre, faifant partie de ce monde, n'a jamais eu une exifience néceffaire & éternelle. 3 IVme. LEÇON. Un feul Etre, appellé Dieu, a créé l'Univers. 8 Vme. LEÇON. Dieu eft un Etre nécessaire & éter nel. ΤΟ VIme. LEÇON. Dieu n'eft point un Etre matériel. 12 15 17 VIIme. LEÇON. Dieu efi un Etre tout-puissant. 13 1,8 XIme, LEÇON. Dieu eft un Etre jufie. Conféquences tirées de fa Juftice. 22 XIIme. LEÇON. Par quels moyens il eft poffible d'obtenir le délicieux contentement de foi - méme dans cette vie & dans l'autre. 23 26 XIIIme. LEÇON. Moyens d'être jufte & bienfaifant au degré convenable. SECONDE PARTI E. QUALITÉS DU CŒUR A EXERCER. XIV me. LEÇON. JUfice envers nos Parents. 30 44 XVme. LEÇON. Justice envers nos Maîtres. XVIme. LEÇON. Juftice envers nos Souverains. 54 XVIIme. LEÇON. Jufiice envers tous les Hommes. 72 XVIIIme. LEÇON. Bienfaifance envers nos Amis. 87 XIX me. LEÇON. Bienfaifance envers nos Enne DONS DE L'ESPRIT A CULTIVER. XXIme, LECON. M Emoire. XXIIme. LECON. Imagination. XXIIIme, LEÇON. Jugement. QUATRIEME 139 148 150 PARTIE. LA MORALE DE L'ADOLESCENCE. FONDEMENTS DE NOS DEVOIRS: PREMIERE LEÇON. En quoi confifte le Bonheur? Jusqu'ici, cher Difciple (1), toutes les per fonnes avec qui vous avez vécu, principalement votre Pere & votre Mere, ont contribué à vous rendre heureux. Aviez-vous des befoins? Ils y pourvoyoient. Tantôt ils vous garantiffoient d'un froid mortel, tantôt d'une chaleur étouffante & (1) C'eft le Maître feul qui parle dans mes Leçons. Quand les principes font expliqués, le Difciple, interrogé par le Maître, répond d'après ces principes: mais la réponse ne lui eft point di&tée, comme dans la plupart des Livres Elémentaires. Il faut qu'il la tire lui-même des principes & travaille ainfi plus de jugement que de mémoire. A toujours des maladies dangereufes 'qui affiegent l'enfance. Pendant combien de nuits longues & fatigantes ne vous ont-ils pas tenu dans leurs bras! Combien de fois, pour rétablir votre fanté, n'ont-ils pas expofé & même facrifié la Ieur! Un jour viendra où, plus capable de réflexions vous ferez étonné du nombre & de la nature de leurs bienfaits. C'eft encore par tendreffe qu'ils vous confient à mes foins. Ils favent que le bonheur dont vous avez joui fous leurs yeux n'eft pas l'unique; que, plus vous avancerez en âge, moins il vous fuffira; qu'il en eft un autre, plus étendu, plus folide, & ils me chargent de vous le faire obrenir. J'y confens, mais à une condition indiipenfable, c'eft que votre docilité égalera mon zele. Rappellez-vous, cher Difciple, la joie dont votre cœur a quelquefois été rempli, lorfque votre digne Mere, contente des efpérances que vous lui donniez, vous embraffoit tendrement fe glorifioit de votre fageffe, en faifoit publiquement l'éloge. Alors, vous étiez heureux. Alors, nul jeu, nul divertiffement ne vous offroit un plaifir auffi enchanteur.... Eh bien, mon Ami, fi vous êtes docile à mes Leçons, cette fituation délicieuse fera conftamment la vôtre : parce que vous ferez conftamment eftimé des autres & de vous-même. Concevez, retenez, obfervez mes préceptes & un avenir fortuné vous attend. Je vous réponds d'une félicité fouveraine. QUESTIONS. 1ere. Qui vous a procuré jufqu'ici le bonheur corporel dont vous avez joui ? 2de. N'en est-il pas un plus étendu, plus folide? 3me. En quoi confifie-t-il? 4me. A quelle condition veut - on bien vous le faire obtenir ? |