ôtre fils, il ne vous auroit pas joué le tour qu'il ARGANTE. Fort bien. De forte donc que vous avez bien GERONTE. Sans doute, & je ferois bien faché qu'il m'eût ARGANTE. Et fi ce fils que vous avez en brave pere fi bien Qu'est-ce que cela veut dire ? ARGANTE. Cela veut dire, Seigneur Geronte, qu'il ne faut GERONT E. Je n'entens point cette énigme. ARGANTE. Elt-ce que vous auriez ouï dire quelque chofe de mon fils? ARGANTE. Vôtre Scapin, dans mon dépit, ne m'a dit la J SCENE. II. LEANDRE, GERONTE. GERONTE. Que pourroit-ce être que cette affaire-ci? Pis encore que le fien! Pour moi, je ne voi p ce que l'on peut faire de pis; & je trouve que le marier fans le confentement de fon pere, eft une action qui pafle tout ce qu'on peut s'imaginer. An Vous voilà. LEANDR E, en courant à lay pour l'embrasser. Ah! mon Pere, que j'ai de joie de vous voirde setour! GERONTE, refusant de l'embrasser, Doucement. Parlons un peu d'affaire. LEANDRE Souffrez que je vous embraffe, & que « GERONTE, le repouffant encore. Doucement, vous dis-je. LEANDRE. Quoi, vous me refufez, mon Pere, de vous exprimer mon tranfport par mes embraffemens? GERONTE. Oui, nous avons quelque chofe à démêler en femble. Tenez-vous, que je vous voye en face. LEANDŔ E. GERONTE. Oui. Qu'avez-vous fait pendant mon abfence? Que voulez-vous, mon Pere, que j'aie fait ? Ce n'eft pas moi qui veux que vous aicz fait, mais qui demande ce que c'eft que vous avez fait. LEANDRE. Moi, je n'ai fait aucune chofe dont vous ayez li eu de vous plaindre. GERONTE. Aucune chofe? LEANDRE. Non. GERONTE. Vous étes bien réfolu. LEANDRE. C'eft que je fuis fûr de mon innocence. GERON TE. Scapin pourtant a dit de vos nouvelles. Scapin? LEANDRE. GERONTE. Ah, ah, ce mot vous fait rougir. LEANDRE. Il vous a dit quelque chofe de moi? Ce lieu n'eft pas tout-à-fait propre à vuider cette affaire, & nous allons l'examiner ailleurs. Qu'on fe rende au logis. J'y vais revenir tout-à-l'heure. Ah, traître, s'il faut que tu me deshonores,je te renonce pour mon fils, & tu peux bien pour jamais te refoudre à fuir de ma presence. M SCENE III. OCTAVE, SCAPIN, LEANDRE. LEANDRE. Etrahir de cette maniere! Un coquia, qui doit par cent raifons être le premierà cacher les chofes que je luy confie, eft le prenic: à les aller de découvrir à mon pere. Ah! je jure le Ciel, quee OCTAV E. Mon cher Scapin,que ne dois-je point à tes fo Ah, ah, vous voilà. Jefuis ravi de vous tra SCA PIN. Monfieur, vôtre ferviteur. C'est trop d'honne LEANDR E, en mettant l'épée Vous faites le méchant plaifant. Ah! je vous ap SCAPIN, le mettant à genoux. Monfieur. OCTAVE fe mettant entre deux, poar Ah, Leandre. LEANDRE. Non, Octave, ne me retenez point, je vous prie. Eh, Monfieur. De grace. SCAPIN. OCTAV E le retenant. LEANDRE voulant frapper Scapin. OCTAVE. Au nom de l'amitié, Leandre, ne le mal-traittez Monfieur, que vous ai-je fait? LEANDR E voulant le frapper. Ce que tu m'as fait, traître ? OCTAVE le retenant. Eh doucement. LEANDRE. Non, Octave, je veux qu'il me confeffe luy- peut- peut-être que l'on me dût revéler ce fecret: mais SCA PIN. Ah! Monfieur, auriez-vous bien ce cœur-là ? Parle done. SCAPIN. Je vous ai fait quelque chofe, Monfieur? LEANDRE.. Oui, coquin; & ta confcience ne te dit que SCAPIN. Je vous affûre que je l'ignore. LEANDR E s'avançant pour · Tu l'ignores? Leandre. OCTAVE le retenant. Hébien, Monfieur, puis que vous le voulez LEANDRE. C'eft toi, pendard, qui m'as beu mon vin d'Ef- SCAPIN. Oui, Monfieur, je vous en demande pardon. Je fuis bien aife d'apprendre cela; mais ce n'eft SCAPIN... Ce n'eft pas cela, Monfieur? LEANDRE. Non, c'eft une autre affaire qui me touche bien |