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M. DE POURCEAUGNAC.
Vous vîtes donc auffi la querelle que j'eus avec ce

Gentilhomme Perigordin?

ERAST Eamonn

Ouy.

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Parbleu il trouva à qui parler.

Ah, ah.

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M. DE POURCEAUGNAC.ON

Il me donna un fouflet, mais je luy dis bien fon

fait.

ERASTE.

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Affûrément. Au refte, je ne pretens pas que vous preniez d'autre logis que le mien.

M. DE POURCEAUGNAC

Je n'ay garde de....

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ERASTE.

Vous moquez-vous? Je ne fouffrirai point__du tout que mon meilleur ami foit autre part que dans ma maison.

M. DE POURCEAUGNAC.

Ce feroit vous....

ERAST E.

Non, vous avez beau faire, vous logerez chez

moi.

SBRIGANI.

Puis qu'il le veut obstinément, je vous confeille d'accepter l'offre.

"

du.

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M. DE POURCEAUGNAC,

Je les ay laiffées avec mon valet où je fuis defcen

ERAST E.

Envoyons les querir par quelqu'un.

M. DE POURCEAUGNAC,

Non, je luy ay défendu de bouger, à moins que j'y fuffe moi-même, de peur de quelque fourberie. S BRIGANI.

C'eft prudemment aviféoped en, aok
YUM. DE POURCEAUGNAC.
Ce païs-ci est un peu fujet à caution.

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Je vais accompagner Monfieur, & le ramenc où vous voudrez.

ERAST E.

Ouy, je ferai bien aife de donner quelques ordre & vous n'avez qu'à revenir à cette maison-là.

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SBRIGAN I.

Nous fommes à vous tout à l'heure.

ERAST E.

Je vous attens avec impatience.

M. DE POURCEAUGNAC.
Voila une connoiffance où je ne m'attendois point.

SBRIGAN I.

Il a la mine d'être honnête homme.

ERASTE, feul.

Ma foi, Monfieur de Pourceaugnac, nous vou en donnerons de toutes les façons; les chofes for préparées, & je n'ay qu'à frapper.

SCENE V.

L'APOTIQUAIRE, ERASTE.

ERASTE.

Hon qui font venu parler de ma part.

Ola? Je crois Monfieur, que vous étes le Mede

L'APOTIQUAIRE.

Non, Monfieur, ce n'eft pas moi qui fuis le Medecin; à moi n'appartient pas cet honneur, & je ne fuis qu'Apotiquaire Apotiquaire indigne, pour vous fervir.

ERAST E.

Et Monfieur le Medecin eft-il à la maifon ?

SALAPOTIQUAIRE

Ouy, il eft là embarraffé à expedier quelques ma Jades, & je vais luy dire que vous étes ici-c ERASTE

Non, ne bougez, j'attendrai qu'il ait fait; c'eft pour lui mettre entre les mains certain parent que nous avons, dont on lui a parlé, & qui fe trouve at

taqué

taqué de quelque folie, que nous ferions bien ailes qu'il pût guerir avant que de le marier.

L'APOTIQUAIRE,

Je fçay ce que c'eft, je fçay ce que c'eft, & j'étois avec lui quand on lui a parlé de cette affaire. Ma foi, ma foi, vous ne pouviez pas vous adreffer à un Medecin plus habile; c'cft un homme qui sçait la Medecine à fond, comme je fçay ma Croix dePardieu; & qui, quand on devroit crever, ne démordroit pas d'un iota des regles des Anciens. Ouy, il fuit toûjours le grand chemin, le grand chemin, & ne va point chercher midi à quatorze heures ; & pour tout l'or du monde, il ne voudroit pas avoir gueri une perfonne avec d'autres remedes que ceux que la Faculté permet.

ERAST E.

Il fait fort bien; un malade ne doit point vouloir guerir, que la Faculté n'y confente.

L'APOTIQUAIRE.

Ce n'eft pas parce que nous fommes grands amis, que j'en parle; mais il y a plaifir d'être fon malade, & j'aimerois mieux mourir de fes remedes, que de guerit de ceux d'un autre: car quoy qu'il puiffe arriver, on eft affûré que les chofes fono toûjours dans l'ordre;& quand on meurt fous fa conduite, vos heritiers n'ont rien à vous reprocher. ERAST E.

C'eft une grande confolation pour un défunt.
L'APOTIQUAIRE.

Affûrement; on eft bien-aife au moins d'être mort methodiquement. Au refte, il n'eft pas de ces Medecins qui marchandent les maladies; c'est un homme expeditif, expeditif, qui aime à depêcher fes malades; & quand on a à mourir, cela fe fait avec. luy le plus vîte du monde.

ERASTE.

En effet, il n'eft rien tel que de fortir promptement d'affaire.

L'APOTIQUAIRE.

Cela eft vrai, à quoy bon tant barguigner & tant tourner autour du pot? il faut fçavoir vêtement le court ou le long d'une maladie.

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ERAST E.

Vous avez raifon.

L'APOTIQUAIRE.

Voilà déja trois de mes enfans dont il m'a fait Phonneur de conduire la maladie, qui font morts en moins de quatre jours, & qui, entre les mains d'un autre, auroientlangui plus de trois mois.

ERAS TE

Il eft bon d'avoir des amis comme cela..

L'APOTIQUAIRE.

Sans doute. Il ne merefte plus que deux enfans dont il prend foin comme des liens; il les traite & gouverne à fa fantaifie, fans que je me mêle de rien; & le plus fouvent, quand je reviens de la ville, je fuis tout étonné que je les trouve faignez ou purgez par fon ordre. Te A R

ERASTE
Voilà des foins fort obligeans.

L'APOTIQUAIRE.

Le voici, le voici qui vient,

SCENE VI.

PREMIER MEDECIN, UN PAYSAN, UNE PAYSANE, ERASTE, L'APOTIQUAIRE.

LE PAYSAN. Monfieur, il n'en peut plus, & il dit qu'il sent dans la tête les plus grandes douleurs du monde. 1. MEDECIN.

Le malade eft un fot, d'autant plus que dans la maladie dont il eft attaqué, ce n'eft pas la tête, felon Galien, mais la rate, qui luy doit faire mal. LE PAYSAN.

Quoy que c'en foit, Monfieur, il a toûjours avec cela fon cours de ventre depuis fix mois.

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MEDECIN,

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Bon, c'eft figne que le dedans le dégage. Je l'irai ou trois jours; mais s'il mouroit

avant ce

ville tue manquez pas de m'en donner

avis, car il n'eft pas de la civilité, qu'un Medecin vifite un mort.

LA

LA PAYSAN E.

Mon Pere, Monfieur, eft toûjours malade de plus en plus,

1. MEDECIN.

Ce n'eft pas ma faute; je luy donne des remedes, que ne guerit-il? Combien a-t-il été faigné de fois ? LA PAYSANE.

Quinze, Monfieur, depuis vingt jours.
1. MEDECIN.

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I. MEDECIN.

C'eft figne que la maladie n'eft pas dans le fang. Nous le ferons purger autant de fois, pour voir fi elle n'eft pas dans les humeurs ; & fi rien ne nous reüifit, nous l'envoyerons aux bains.

L'APOTIQUAIRE.

Voilà le fin cela, voilà le fin'de la Medecine.
ERAST E.

C'eft moy, Monfieur, qui vous ay envoyé parler. ces jours paffez pour un parent un peu trouble d'efprit, que je veux vous donner chez vous, afin de le guerir avec plus de commodité, & qu'il foit veu de moins de monde.

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Ouy, Monfieur, j'ay deja difpofé tout, & promets d'en avoir tous les foins imaginables.

ERASTE.

Le voici fort à propos.

1.

MEDECIN.

La conjon aure est tout à fait heureufe, & j'ayici un ancien de mes amis,avec lequel je ferai bien-aife. de confulter fa maladie..

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