Autre Homme du bel air.
Hola Monfieur, Monfieur, ayez la charité, D'en jetter de notre côté.
Mon Dieu qu'aux Personnes bien faites, On fait peu rendre honneur ceans. Autre Femme du bel air.
Ils n'ont des livres & des bancs, Que pour Mesdames les Grifettes. Gascon.
Aho! P'homme aux libres, qu'on m'en vaille, Fay déja le poumon ufé,
Bous boyez que chacun me raille,
Et je fuis efcandalisé
De boir és mains de la Canaille, Ce qui m'eft par bous refusé.
Eb cadedis, Monfeu, boyez qui l'on pât être : Un libret, je bons prie, au Varon d'Asbarat. Je pense, mordy, que le fat N'a pas l'honneur de me connoître. Le Suiffe.
Monfieur le donneur de papieir, Que veul dire fty façon de fifre, Moy l'écorchair tout mon goficir A crieir,
Sans que je pouvre afoir ein Lifre; Pardy, mon foy, Mon'-fieur, je pense fous l'être ifre.
Vieux Bourgeois babillard.
De tout ceci franc & net, Je fuis mal fatisfait; Et cela fans doute eft laid, Que notre Fille
Si bien faite & fi gentille, De tant d'Amoureux l'objet, N'ait pas à fon fouhait Un livre de balet, Pour lire le fujet
Du divertiffement qu'on fait, Et que toute notre famille Si proprement s'habille, Pour être placée au fommet De la falle, où l'on mes
Les gens de l'entriguet: De tout ceci franc & net Je fuis mal fatisfait,
Et cela fans doute eft laid. Vieille Bourgeoife babillarde. 11 eft vray que c'est une honte, Le fang au visage me monte, Et ce Jetteur de vers qui manque au capital, L'entend fort mal;
C'est un brutal,
Un vray cheval,
Franc animal, De faire fi peu de conte D'une Fille qui fait l'ornement principal Du quartier du Palais Rogal,
Et que ces jours paffez un Comte Fut prendre la premiere an bal. 11 l'entend mal, C'est un brutal, Un vray cheval, Franc animal.
Hommes & femines du bel air.
Ab que ly faire faif dans fty fal de cians.
Autre Gafcon.
Je pers la tramontane.
Men foy moy le foudrois être hors de dedans.
Vieux Bourgeois babillard. Allons, mamie, Suivez mes pas, Je vous en prie, Et ne me quittez pas,
On fait de nous trop peu de cas, Et je fuis las
De ce tracas : Tout ce fracas,
Cet embarras
Me pefe par trop fur les bras: S'il me prend jamais envie De retourner de ma vie A Balet ny Comedie,
Je veux bien qu'on m'eflropie. Allons, mamie,
Suivez mes pas, Je vous en prie,
Et ne me quittez pas, On fait de nous trop peu de cas. Vieille Bourgeoife babillarde. Allons mon mignon, men Fils, Regagnons notre logis,
Et fertens de ce tandis, On l'on ne peut être affis; Ils feront bien ébobis
Quand ils nous verront partis.
Trop de confufion regne dans cette Salle, Et j'aimerais mieux être au milieu de la Halie; Si jamais je reviens à semblable regale, Je veux bien recevoir des foufflets plus de fix. Allens mon mignon, mon Fils, Regagnons notre logis,
Et fortons de ce taudis,
Où l'on ne peut être assis, TOUS.
Amoy, Monfieur, à moy de grace, à moy Monfieur, Un livre, s'il vous plaît, à vêtre Serviteur.
SECONDE ENTRE' E. Les trois Importuns dancent.
TROISIE' ME ENTRE' E. Trois Efpagnols Chantent.
Sè que me muero de amor Tfolicito el dolor.
A un muriendo de querer De tan buer ayre adolefco Que es mas de lo que padezco Lo que quiero padecer non pudiendo exceder A mi defco el rigor.
QUATRIE' ME ENTRE' E. ITALIEN S.
UNe Muficienne Italienne fait le premier recit, dont voici les paroles. Dirigor armata il feno Contro amor mi ribellai, Ma fui vinta in un baleno In mirar duo vaghirai, Ahi che refifte puoco Cor digelo a firal di fuoco.
Ma fi caro è'l mio tormento Dolce è fi la piaga mia, Ch'il penare e'l mio contento E'l fanarmi è tirannia. Ahiche più giova, e piace. Quanto amor è più vivace. ì
Aprés l'air que la Muficienne a chanté, deux Scaramouches, deux Trivelins, & un Harlequin,repréfentent une nuit à la maniére des Comédiens ItaHens, en cadence.
Un Muficien Italien fe joint à la Muficienne Italienne, & chante avec elle les paroles qui fuivent.
Le Muficien Italien.
Bel tempo che vola
Rapifce il contento,
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