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AN. M. 3873.
Av. J. C. 131.

AN. M. 3874.
Av. J. C. 130.

AN. M. 3875.

de le reconnaître; mais elles y
la force.

furent contraintes par

Comme son parti se fortifiait de jour en jour, les Romains envoyèrent contre lui le consul Licinius Crassus. On a remarqué qu'il possédait si parfaitement tous les dialectes de la langue grecque, qui formaient comme cinq langages différents, qu'il prononçait ses arrêts selon la langue particulière de ceux qui plaidaient devant lui; ce qui le rendit fort agréable à tous les peuples de l'Asie Mineure. Tous les princes voisins alliés du peuple romain, les rois de Bithynie, de Pont, de Cappadoce, de Paphlagonie, joignirent leurs troupes

aux siennes.

Malgré de si puissants secours, ayant engagé mal à propos un combat, son armée, qu'il commandait alors en qualité de proconsul, fut mise en déroute, et lui fait prisonnier. Il évita la honte d'être livré au vainqueur par une mort qu'il s'attira lui-même. Sa tête fut portée à Aristonic, qui fit enterrer son corps à Smyrne.

Le consul Perpenna, qui avait succédé à Crassus, vengea bientôt sa mort. Étant accouru en Asie, il livra un combat à Aristonic, défit entièrement son armée, l'assiégea peu après lui-même dans Stratonice, et enfin le fit prisonnier. Toute la Phrygie se soumit aux Romains.

Il fit partir pour Rome Aristonic sur la flotte, qu'il Av. J.C. 129. chargea de tous les trésors d'Attale. Manius Aquilius, qui venait d'être nommé consul, se hâta de venir prendre sa place pour terminer cette guerre, et lui ravir l'honneur du triomphe. Il trouva Aristonic parti;

et peu de temps après, Perpenna, qui s'était mis en chemin, mourut de maladie à Pergame. Aquilius mit bientôt fin à cette guerre, qui avait duré près de quatre ans. La Lydie, la Carie, l'Hellespont, la Phrygie; en un mot, tout ce qui composait le royaume d'Attale fut réduit en province de l'empire romain, sous le nom commún d'Asie.

Le sénat avait ordonné qu'on détruisît la ville de Phocée, qui s'était déclarée contre les Romains, et dans la guerre dont on vient de parler, et auparavant

dans celle contre Antiochus. Les habitants de Marseille, qui étaient une colonie de Phocée, touchés du danger de leurs fondateurs, comme s'il se fût agi de leur propre ville, députèrent à Rome pour implorer en leur faveur la clémence du sénat et du peuple. Quelque juste que fût leur indignation contre Phocée, ils ne purent refuser sa grace aux vives sollicitations d'un peuple pour lequel ils avaient anciennement une extrême considération, et qui s'en rendait encore plus digne par la tendre reconnaissance qu'il témoignait pour ses pères et ses fondateurs.

La grande Phrygie fut accordée à Mithridate Évergète, roi de Pont, en récompense du secours qu'il avait donné aux Romains dans cette guerre: mais, après sa mort, ils l'enlevèrent à son fils (c'est le grand Mithridate), et la déclarèrent libre.

Ariarathe, roi de Cappadoce, qui était mort dans cette même guerre, avait laissé six enfants. Rome, pour récompenser dans les fils les services du père, ajouta à leurs états la Lycaonie et la Cilicie. Ils trouvèrent dans la reine Laodice non une mère, mais une cruelle marâtre. Pour s'assurer à elle seule l'autorité,

Tome IX. Hist. anc.

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AN. M. 3878.
Av. J. C. 126.

Horat. 1. 2, od. 18.

elle fit périr par le poison cinq de ses enfants; et le sixième aurait eu le même sort, si ses proches ne l'avaient enlevé aux mains parricides de cette Mégère, dont les peuples vengèrent bientôt les crimes par une mort violente.

Manius Aquilius, de retour à Rome, reçut l'honneur du triomphe. Aristonic, après y avoir été donné en spectacle au peuple, fut conduit dans la prison, où on l'étrangla. Telles furent les suites du testament du roi Attale.

Mithridate, dans la lettre qu'il écrivit dans la suite à Arsace, roi des Parthes, accuse les Romains d'avoir supposé un faux testament d'Attale pour frustrer Aristonic, fils d'Eumène, du royaume de son père, qui lui appartenait de droit: mais c'est un ennemi déclaré qui les charge de ce grief. Ce qui est plus étonnant, c'est qu'Horace, dans une de ses odes, semble faire ce reproche au peuple romain2, et insinuer que c'est par fraude qu'il avait eu cette succession:

Neque Attali

Ignotus hæres regiam occupavi.

Cependant il ne reste dans l'histoire aucune trace de brigue secrète ni de sollicitation de la part des Romains.

« Simulato impio testamento, filium ejus (Eumenis) Aristonicum, quia patrium regnum petiverat, hostium more, per triumphum duxere.» (Apud SALLUST. in Fragment. [p. 409. ed. Burnouf ].)

2 Il est peu vraisemblable qu'Horace eût fait cette maladresse. Quel

ques commentateurs pensent que hæres ignotus désigne Aristonicus; d'autres ne voient dans Attali regia qu'une expression analogue à celle de Attalicæ conditiones et qui s'entend de maximæ opes; en sorte qu'Horace ne voudrait dire autre chose, sinon qu'il n'avait jamais cherché à

J'ai cru devoir rapporter sans interruption toutes les suites de ce testament. Je reprends maintenant le fil de l'histoire.

§ V. Antiochus Sidete assiége Jean Hyrcan dans Jérusalem, et reçoit la ville à capitulation. Il porte la guerre contre les Parthes, et y périt. Phraate, roi des Parthes, est vaincu à son tour par les Scythes. Physcon exerce d'horribles cruau

Égypte. Une révolte générale l'oblige d'en sortir. Cléopatre, sa première femme, est remise sur le trône. Elle implore le secours de Démétrius, et est bientôt obligée de quitter l'Égypte. Physcon y retourne, et recouvre son royaume. Par son moyen, Zébina chasse du trône Démétrius, qui est tué bientôt après. Le royaume est partagé entre Cléopatre, femme de Démétrius, et Zébina. Celui-ci est vaincu et tué. Antiochus Grypus monte sur le trône de Syrie. Le fameux Mithridate commence à régner dans le Pont. Mort de Physcon.

Simon ayant été tué par trahison avec deux de ses enfants, Jean, un autre de ses fils, surnommé Hyrcan, fut proclamé souverain-sacrificateur et prince des Juifs à la place de son père. C'est ici que finit l'histoire des Machabées.

se faire adjuger un riche héritage, au préjudice des héritiers légitimes. L'opinion du jésuite Rodeille, cité par Sanadon, est plus vraisemblable. Selon lui, ce n'est pas sur le peuple romain en masse que tombe la cen

sure du poëte, mais sur les délégués
de ce peuple, sénateurs ou autres,
qui avaient fait leur profit des ri-
chesses d'Attale, en exécutant son
testament. (V. Vanderbourg, Trad.
des Odes d'Horace, I, p. 381.)—L.

AN. M. 3869.

I Machab.

Av. J.C. 135.

16.

Joseph. Antiq. I. 13-16.

Diod. Ecl. 1, p.901.

Antiochus Sidète, roi de Syrie, fit toute la diligence possible pour profiter de l'avantage que lui donnait la mort de Simon, et s'avança à la tête d'une puissante armée pour réduire la Judée et la réunir à l'empire de Syrie. Hyrcan fut obligé de se renfermer dans Jérusalem. Il y soutint un long siége avec un courage incroyable. Réduit enfin à la dernière extrémité, faute de vivres, il fit faire au roi des ouvertures de paix. On n'ignorait pas dans le camp l'état où il se trouvait. Ceux qui approchaient du roi le pressaient de profiter de l'occasion qu'il avait en main pour exterminer la nation juive. Ils lui représentaient, remontant à des siècles éloignés, qu'ils avaient été chassés d'Égypte comme des impies, haïs des dieux et détestés des hommes; qu'ils étaient ennemis de tout le reste du genre humain, puisqu'ils n'avaient de commerce qu'avec ceux de leur secte, et ne voulaient pas même manger ou boire, ni avoir aucune familiarité avec les autres, ni adorer les mêmes dieux qu'ils avaient des lois, des coutumes, et une religion, tout-à-fait différentes de celles de toutes les autres nations; qu'ainsi ils méritaient bien que les autres nations les traitassent aussi avec le même mépris, leur rendissent haine pour haine, et s'unissent ensemble pour les exterminer. Diodore de Sicile, aussi-bien que Josèphe, dit que ce fut par un pur effet de la générosité et de la clémence d'Antiochus que la nation juive ne fut pas entièrement détruite dans cette occasion.

Il voulut bien entrer en traité avec Hyrcan. On convint que les assiégés rendraient leurs armes, que les fortifications de Jérusalem seraient rasées, et qu'on paierait au roi un tribut pour Joppé et pour les autres

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