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fut mis sur le trône, l'autorité et la supériorité que la tribu de Juda avait sur les autres tribus commença à lui être ôtée. C'était un avertissement que le temps du Messie n'était pas éloigné. La tribu de Juda n'a plus de primauté : elle ne fait plus un corps subsistant, dont les magistrats soient tirés d'elle. Il est donc manifeste que le Messie est venu. Mais depuis quel temps la tribu de Juda est-elle semblable aux autres et confondue avec elles? C'est depuis le temps de Tite et celui d'Adrien, qui acheva d'exterminer les restes de Juda. C'est donc avant ce temps-là que le Messie est venu.

Combien Dieu nous doit-il paraître admirable dans l'accomplissement de ses prophéties! Serait-ce faire l'usage que l'on doit de l'histoire, de ne point s'arrêter quelques moments sur de tels faits quand on les rencontre sur son passage? Hérode, forcé de sortir de Jérusalem, se réfugie à Rome. Il ne songe point à demander la royauté pour lui-même, mais pour un autre. Il était injuste de la donner à un étranger pendant qu'il y avait des princes de la famille royale. Cela était contre les lois, et même contre la pratique des Romains. Mais il était arrêté de toute éternité qu'Hérode serait roi des Juifs: le ciel et la terre passeraient plus tôt que cet arrêt du ciel ne fût pas exécuté. Antoine se trouve à Rome quand Hérode y arrive, et il y a un souverain pouvoir. Combien d'événements a-t-il fallu ménager pour conduire les choses à ce point! Mais y a-t-il quelque chose de difficile au Tout-Puissant?

ARTICLE II.

Abrégé de l'histoire des Parthes depuis l'établissement de leur empire jusqu'à la défaite de Crassus, qui est exposée au long.

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L'empire des Parthes est un des plus puissants et des plus considérables qu'il y ait eu dans l'Orient. Trèsfaible dans ses commencements, comme c'est l'ordinaire, il s'étendit peu-à-peu dans toute la haute Asie, et fit trembler même les Romains. On lui donne de durée quatre cent soixante et quatorze ans, dont il y en a deux cent cinquante-quatre avant Jésus-Christ, et deux cent vingt depuis. Arsace fut le fondateur de cet empire, et c'est de son nom que ses successeurs furent appelés Arsacides. Artaxerxe, Persan de naissance, ayant vaincu et tué Artabane, le dernier de ces rois, transporta cet empire des Parthes aux Perses, la cinquième année de l'empereur Alexandre, fils de Mammée. Je ne parlerai ici que des événements arrivés aux Parthes avant Jésus-Christ, et je les traiterai très-sommairement, excepté la défaite de Crassus, que je rapporterai dans toute son étendue.

Av. J. C. 250.

J'ai remarqué ailleurs ce qui donna occasion à Ar- AN. M. 3754. sace I de faire révolter la Parthie, et d'en chasser les Macédoniens, qui depuis la mort d'Alexandre-le-Grand en avaient été maîtres, et comment il s'était fait nommer roi des Parthes. Théodote, dans le même temps, fit révolter la Bactriane, et l'enleva aussi à Antiochus, surnommé Théos.

AN.M. 3768.
Av. J. C. 236.

AN. M. 3792.

Av. J. C. 212.

Quelque temps après, Séleucus Callinicus, qui avait succédé à Antiochus, fit de vains efforts pour soumettre les Parthes. Il tomba lui-même entre leurs mains, et fut fait prisonnier : c'était sous le règne de Tiridate, appelé autrement Arsace II, frère du premier.

Antiochus, surnommé le grand, eut de plus heureux succès que son prédécesseur. Il marcha vers l'Orient, et se remit en possession de la Médie que les Parthes lui avaient enlevée. Il entra aussi en Parthie, et obligea le roi de se retirer en Hyrcanie, d'où il revint bientôt avec une armée de cent mille hommes de pied et de vingt mille chevaux. Comme la guerre traînait en longueur, Antiochus fit un traité avec Arsace, par lequel il lui laissait la Parthie et l'Hyrcanie, à condition qu'il l'aiderait à soumettre les autres proAN. M. 3798. vinces révoltées. Antiochus marcha ensuite contre Euthydème, roi de Bactrie, avec qui il fut aussi obligé de s'accommoder.

Av. J. C. 206.

AN. M. 3840.
Av. J. C. 164.

AN. M. 3873.

Av. J. C. 131.

Priapatius, fils d'Arsace II, succéda à son père; et, après avoir régné quinze ans, il laissa la couronne en mourant à Phraate I, son fils aîné.

Celui-ci la laissa à son frère Mithridate, qu'il préféra à ses propres enfants, à cause de son rare mérite. En effet, ç'a été un des plus grands rois qu'aient eus les Parthes. Il porta ses conquêtes plus loin qu'Alexandre-le-Grand. C'est lui qui fit prisonnier Démétrius Nicator.

Phraate II succéda à Mithridate, son père. Antio

1 M. l'abbé de Longuerue, dans sa dissertation latine sur les Arsacides, attribue ce qui est dit ici à

Artabanes, qu'il place entre Arsace I et Priapatius. Justin n'en parle point.

chus Sidète, roi de Syrie, mena contre lui une puissante armée, sous prétexte de délivrer son frère Démétrius, qui depuis long-temps était retenu en captivité. Après avoir défait Phraate dans trois batailles, il fut lui-même vaincu et tué dans une dernière, et son armée entièrement taillée en pièces. Phraate, à son tour, dans le temps même qu'on songeait à porter ses armes dans la Syrie, fut attaqué par les Scythes, et perdit la vie dans un combat.

Av. J. C. 129.

Artabane, son oncle, prit sa place, et mourut bien- AN. M. 3875. tôt après.

Il eut pour successeur Mithridate II, à qui Justin dit que ses belles actions méritèrent le surnom de grand.

Il déclara la guerre aux Arméniens; et dans le traité de paix qu'il fit avec eux, il obligea leur roi à lui envoyer Tigrane, son fils, pour ôtage. Celui-ci fut depuis A. M. 3909. établi par les Parthes mêmes sur le trône d'Arménie, et se joignit à Mithridate, roi de Pont, pour faire la guerre aux Romains.

Justin. 1. 38,

Antiochus Eusèbe se réfugia chez Mithridate, qui le rétablit en possession d'une partie du royaume de Syrie c. deux ans après.

c. 3.

AN. M. 3912.

Justin. 1. 38,

3, p. 115.

C'est ce même Mithridate, comme on le verra dans AN. M. 3914. la suite, qui envoya Orobaze vers Sylla pour demander Av. J. C. 9o. à faire amitié et alliance avec les Romains, et qui le fit mourir à son retour pour avoir cédé la place d'honneur à Sylla.

Démétrius Euchère, qui régnait à Damas, assiégeant Philippe, son frère, dans la ville de Bérée, y fut vaincu et pris par les troupes des Parthes qui étaient venues au secours de Philippe, et mené prisonnier

AN. M. 3915.
Jos. Antiq

Av. J. C. 89.

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13, c. 22.

AN. M. 3915.
Av. J. C. Sg.

chez Mithridate, qui le traita avec toutes sortes d'honneurs. Il y mourut de maladie.

Mithridate II mourut après avoir régné quarante ans, et fut généralement regretté de tous ses sujets. Les troubles domestiques dont sa mort fut suivie, et qui'affaiblirent considérablement l'empire des Parthes, firent sentir encore davantage la perte qu'on avait faite. Tigrane rentra dans toutes les provinces qu'il leur avait Plut. in Lu- cédées, et y en ajouta plusieurs qu'il prit sur eux. Il 505-517. passa l'Euphrate, et se rendit maître de la Syrie et de la Phénicie.

Strab. l. 11, p. 552.

cull. P. 500

AN. M. 3935.

Av. J. C. 69.

AN. M. 3938.

Pendant ces troubles, les Parthes choisirent pour roi Mnaskirès, et après lui Sinatroccès, dont on ne connaît presque que les noms.

Phraate, le fils de ce dernier, est celui qui se fit surnommer Dieu.

Il envoya des ambassadeurs à Luculle après la grande victoire que les Romains venaient de remporter sur Tigrane. Il conservait en même temps une intelligence secrète avec ce dernier. Ce fut pour-lors que Mithridate lui écrivit la lettre que Salluste nous a conservée.

Pompée ayant été nommé à la place de Luculle pour Av. J. C. 66. terminer la guerre contre Mithridate, engage Phraate dans le parti des Romains.

AN. M. 3948.

Celui-ci prend le parti de Tigrane le jeune contre son père. Il se brouille avec Pompée.

Après le retour de Pompée à Rome, Phraate est Av. J. C. 56. tué par ses propres enfants. Mithridate, l'aîné de ses fils, prend sa place.

Justin. 1. 42,

Tigrane, roi d'Arménie, meurt presque dans le même

temps. Artavasde, son fils, lui succède.

Mithridate, chassé de son royaume, ou par ses pro

c. 4.

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