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AN. M. 3921.
Av. J. C. 83.

C. I et 2.

Appian. in Syr. p. 118. Joseph. An

cap. 24.

incnt. Il périt bientôt après dans une nouvelle expédition qu'il avait entreprise.

Les Syriens, las des guerres continuelles que se faiJustin. 1. 40, saient dans leur pays les princes de la maison de Séleucus pour la souveraineté, et ne pouvant plus souffrir 118. le pillage, les meurtres et les autres calamités auxquelles tiq. lib. 13, ils se voyaient continuellement exposés, résolurent enfin de leur donner l'exclusion à tous, et de se soumettre à un prince étranger qui pût les délivrer de tous les maux que ces divisions leur attiraient, et rétablir la paix dans leur pays. Les uns songeaient à Mithridate, roi de Pont; d'autres à Ptolémée, roi d'Égypte. Mais le premier était actuellement occupé à la guerre contre les Romains, et le second avait toujours été ennemi de la Syrie. Ils se déterminèrent donc pour Tigrane, roi d'Arménie, et lui envoyèrent des ambassadeurs pour lui faire savoir leur résolution, et le choix qu'ils avaient fait de lui. Il l'accepta, vint en Syrie, prit possession de la couronne, et la porta dix-huit ans. Il gouverna ce royaume quatorze ans de suite, par le moyen d'un vice-roi nommé Mégadate, qu'il ne tira de ce poste que lorsqu'il eut besoin de lui contre les Romains.

Eusèbe, ainsi chassé de ses états par ses sujets et par Tigrane, se réfugia en Cilicie, où il passa le reste de ses jours caché dans l'obscurité. Pour Philippe, on ne sait ce qu'il devint. Il y a apparence qu'il fut tué dans quelque action en se défendant contre Tigrane. Sélène, femme d'Eusèbe, conserva Ptolémaïde avec une partie Cic. Verr. 6, de la Phénicie et de la Célésyrie, et elle y régna encore bien des années; ce qui la mit en état de donner à ses deux fils une éducation, digne de leur naissance. L'aîné s'appela Antiochus l'Asiatique, et le cadet

n. 61.

Appian. in

Syr. p. 133.

Strab. 1. 17, p. 196.

Séleucus Cybiosacte. J'aurai lieu d'en parler dans la

suite.

Attic. p. 15.

Quelque temps après que Ptolémée Lathyre eut été Pausan. in rétabli sur le trône d'Égypte, il s'éleva une rébellion considérable dans la haute Égypte. Les rebelles, vaincus et défaits dans un grand combat, se renfermèrent dans la ville de Thèbes, où ils se défendirent avec une opiniâtreté incroyable. Enfin elle fut prise après un siége de trois ans. Lathyre la traita avec tant de rigueur, que cette ville, la plus grande et la plus riche jusqu'alors de toute l'Égypte, fut presque réduite

à rien.

Av. J. C. 81.

Lathyre ne survécut pas long-temps à la ruine de Ax. M. 3923. Thèbes. A compter depuis la mort de son père, il avait régné trente-six ans ; onze conjointement avec sa mère

I

Égypte, dix-huit en Chypre, et sept tout seul en Égypte après la mort de sa mère. Sa fille Cléopatre lui succéda ; il n'avait qu'elle d'enfant légitime; son nom propre était Bérénice. C'était un usage établi dans cette maison, que tous les fils eussent le nom de Ptolémée, et les filles celui de Cléopatre.

Bello Civili,

p. 414. Porphyr, in

p. 60.

Sylla, alors dictateur perpétuel à Rome, envoya Appian, de Alexandre pour prendre possession de la couronne d'Égypte, après la mort de son oncle Latyre, en qua- Græc. Scal. lité d'héritier mâle le plus proche du défunt. Il était fils de cet autre Alexandre 2 qui avait fait mourir sa mère. Mais ceux d'Alexandrie avaient déja mis Cléopatre sur le trône; et il y avait six mois qu'elle y était

Elle était veuve de Ptolémée Alexandre qui l'avait épousée vers l'an 114 ou III.— - L.

* Alexandre l'avait eu d'une au

tre femme dont l'histoire n'a pas
parlé. Ainsi, cet Alexandre second
était le beau-fils de Bérénice ou Cléo-
patre que Sylla lui fit épouser.-L.

AN. M. 3928.

Appian. in
Mithrid.

p. 218; et de

1. 1, p. 420.

quand Alexandre arriva. Pour accommoder le différend, et ne se pas faire d'affaires avec Sylla, maître de Rome, et qui par conséquent donnait la loi à l'univers, on convint que Cléopatre et lui se marieraient ensemble, et régneraient conjointement : mais Alexandre, qui ne la trouva pas à son gré, ou ne voulut point d'associé à la couronne, la fit mourir dix-neuf jours après leur mariage, et régna seul quinze ans. Les meurtres et les parricides alors n'étaient plus comptés pour rien, et, si l'on peut s'exprimer ainsi, étaient passés en usage parmi les princes et les princesses.

Quelque temps après, Nicomède, roi de Bithynie, Av. J. C.76 mourut, après avoir fait le peuple romain son héritier. Son pays devint par là une province romaine. La même Bell. Civil. année la Cyrénaïque le devint aussi. Les Romains, au Liv. Epit. lieu de se l'approprier, lui avaient accordé la liberté. Plut. in Lu- Vingt ans s'étaient passés depuis, pendant lesquels les cul. p. 492. séditions et la tyrannie y avaient causé des maux infinis. On prétend que les Juifs, qui y étaient établis de

lib. 70 et 93.

1 Rollin adopte l'erreur de quelques chronologistes. Les textes précis de Porphyre, d'Appien, et de Cicéron attestent au contraire qu'Alexandre fut tué par les troupes, immédiatement après le meurtre de Bérénice; en sorte que ce règne prétendu de 15 ans se réduit à un règne de 19 jours. Ces textes sont d'ailleurs parfaitement d'accord avec la durée des règnes depuis Soter jusqu'à la conquête de l'Égypte : selon Eusèbe et Porphyre, Soter II régna 36 ans, y compris les six mois de celui de Bérénice; Aulète, 29 ans ; et Cléopatre, 22; or, en partant de l'année 117, époque de l'avènement

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puis long-temps, et qui faisaient une grande partie de la nation, contribuèrent beaucoup à ces désordres. Les Romains, pour les faire cesser, furent obligés d'accepter la Cyrénaïque, qui leur avait été laissée par le testament du dernier roi, et de la réduire en forme de province romaine.

§ VII. Sélène, sœur de Lathyre, songe au tróne d'Égypte. Elle envoie pour cela ses deux fils à Rome. L'ainé, qui s'appelait Antiochus, à son retour, passe par la Sicile. Verrès, qui en était préteur, lui enlève un lustre d'or destiné pour le Capitole. Antiochus, surnommé l'Asiatique, après avoir régné quatre ans dans une partie de la Syrie, est dépossédé de ses états par Pompée, qui réduit la Syrie en province de l'empire romain. Troubles en Judée et en Égypte. Les Alexandrins chassent Alexandre, leur roi, et mettent à sa place Ptolémée Aulète. Alexandre, en mourant, établit pour son héritier le peuple romain. En conséquence, quelques années après, ordre de déposer Ptolémée, roi de Chypre, frère d'Aulete, de confisquer ses biens, et de s'emparer de l'ile. Le célèbre Caton est chargé de cette

sés

commission.

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Quelques troubles qui arrivèrent en Égypte cau- AN. M. 3931. par le dégoût qu'on y prit d'Alexandre, firent pen

1. Reges Syriæ, reges Antiochi filios pueros, scitis Romæ nuper fuisse: qui venerant, non propter Syriæ regnum, nam id sine controversia

obtinebant ut a patre et a majoríbus
acceperant; sed regnum Ægypti ad
se et ad Selenen matrem suam per-
tinere arbitrabantur. Hi, postquam

Av. J. C. 73.

Cic. 6. in Verr. Orat.

ser Sélène, sœur de Lathyre, à prétendre à la couronne. u. 61-67. Elle envoya à Rome ses deux fils Antiochus l'Asiatique et Séleucus, qu'elle avait eus d'Antiochus Eusèbe, sol· liciter le sénat pour elle. Les soins importants dont Rome, actuellement en guerre contre Mithridate, était alors occupée, et peut-être aussi les raisons de politique pour lesquelles jusque - là elle s'était toujours opposée aux princes qui voulaient joindre les forces de l'Égypte à celles de la Syrie, firent que ces princes ne purent obtenir ce qu'ils demandaient. Après deux années de séjour dans Rome et de sollicitations inutiles, ils en partirent pour retourner dans leur royaume.

L'aîné, c'était Antiochus, voulut passer par la Sicile : il y essuya une insulte qu'on a peine à croire, tant elle est inouïe, et qui montre combien Rome, dans les temps dont nous parlons, était corrompue, jusqu'à quel excès était montée l'avarice des magistrats qu'elle envoyait dans les provinces, et quel horrible brigan dage ils y exerçaient impunément à la vue et aù su de tout le public.

Verrès était pour-lors préteur en Sicile 2. Dès qu'il apprit l'arrivée d'Antiochus à Syracuse, comme il se

temporibus populi romani exclusi,
per senatum agere quæ voluérant
non potuerunt, in Syriam, in reg-
num patrium profecti sunt. »

I « Eorum alter, qui Antiochus
vocatur, iter per Siciliam facere vo-
luit. »

2 « Itaque isto (Verre) prætore venit Syracusas. Hic Verres hæreditatem sibi venisse arbitratus est, quòd in ejus regnum ac manus venerat is, quem iste et audierat multa secum præclara habere, et suspicaba

tur. Mittit homini munera satis largè: hæc ad usum domesticum, vini, olei quod visum erat, etiam tritici quod satis esset. Deindè ipsum regem ad cœnam invitat. Exornat amplè magnificèque triclinium. Exponit ea quibus abundabat plurima ac pulcherrima vasa argentea... Omnibus curat rebus instructum et paratum ut sit convivium. Quid multa? Rex ita discessit, ut et istum copiosè ornatum, et se honorificè acceptum arbitraretur. »

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