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CHOISIES,

MISES EN
EN VERS,

PAR

J. DE LA FONTAINE.

NOUVELLE

EDITION:

Imprimée fur celle de Paris in folio, avec les Notes de Mr. CoSTE, qui fervent à expliquer les paffages & les expresfions moins intelligibles pour la Jeu. neffe.

SECONDE PARTI E.

à LEIDE, Chez LUZAC ET VAN DAMME,

MDCCLXXVII I.,

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AVERTISSEMENT

Imprimé pour la premiére fois en 1678.

OICI un fecond recueil de Fa→ bles que je préfente au Public. J'ai jugé à propos de donner à la plupart de celles-ci un air & un tour un peu différent de celui que j'al donné aux premiéres, tant à caufe de la différence des fujets, que pour. remplir avec plus de variété mon Ouvrage. Les traits familiers que j'ai femé avec affez d'abondance dans celles-là, convenoient bien mieux aux inventions d'Efope qu'à ces derniéres, où j'en ufe plus fobrement pour ne pas tomber en des répétitions: car le nombre de ces traits n'eft pas infini. II a donc fallu que j'aye cherché d'autres en richiffemens, & étendu davantage les circonftances de ces récits, qui d'ailleurs me fembloient le demander de la forte. Pour peu que le Lecteur y prenne garde, il le reconnoîtra lui-même ainfi je ne tiens pas qu'il foit néceffaire d'en étaler ici les

raifons, non plus que de dire où j'ai puifé ces derniers fujets. Seulement je dirai par reconnoiffance, que j'en dois la plus grande partie à Pilpay, fage Indien. Son Livre a été traduit en toutes les Langues. Les gens du Pays le croyent fort ancien, & original à l'égard d'Efope, fi ce n'est Esope lui-même, fous le nom du fage Locman. Quelques autres m'ont fourni des fujets affez heureux. Enfin, j'ai tâché de mettre en ces deux derniéres Parties toute la diverfité dont j'étois capable.

L

2..

A MADAME

DE MONTESPAN.

L'AP

''APOLOGUE eft un don qui vient des Immortels, Ou fi c'est un préfent des hommes,

Quiconque nous l'a fait, mérite des autels.

Nous devons, tous tant que nous fommes,
Eriger en Divinité

Le Sage par qui fut ce bel Art inventé.
Ceft proprement un charme: il rend l'ame attentive,
Ou plutôt il la tient captive,

Nous attachant à des récits

Qui menent à fon gré les cœurs & les efprits.
Ovous qui l'imites, Olympe, fi ma Mufe
A quelquefois pris place à la table des Dieux,
Sur fes dons aujourd'hui daignez porter les yeux:
Favorifez les jeux où mon efprit s'amufe.
Le temps qui détruit tout, refpectant votre appui,
Me laiffera franchir les ans dans cet Ouvrage :
Tout Auteur qui voudra vivre encore après lui,
Doit s'acquérir votre fuffrage.

C'eft de vous que mes vers attendent tout leur prix :
Il n'eft beauté dans nos Ecrits,

Dont vous ne connoiffiez jusques aux moindres traces;
Eh! qui connoit que vous les beautés & les graces?
Paroles & regards, tout est charme dans vous.
Ma Mufe, en un sujet si doux,

II. Partie.

H

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