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INTRODUCTION

APERÇU PRÉLIMINAIRE

Le Calcaire carbonifère affleure en Belgique dans le nord du massif de l'Ardenne. Les affleurements se répartissent dans trois régions distinctes (fig. 1):

1. Le Calcaire carbonifère occupe une série de synclinaux qui sont dirigés du N. E. au S.W. dans le Condroz, entre la vallée de l'Ourthe et la partie de la vallée de la Meuse comprise entre Hastière et Lustin. A partir de la Meuse, les synclinaux prennent une direction E.W.; les derniers affleurements du côté ouest s'arrêtent à la vallée de l'Eau-d'Heure, près de Walcourt. L'ensemble de cette région est communément désigné sous le nom de bassin de Dinant. Les affleurements du Calcaire carbonifère du nord de la France (région d'Avesnes) se trouvent dans son prolongement vers l'ouest.

2. Dans la Dans la dépression de Sambre-et-Meuse, le Calcaire carbonifère affleure sur le bord septentrional, en une bande qui est presque continue depuis Ligny, à

l'ouest de la vallée de l'Orneau, jusqu'aux environs de Huy, en passant par Namur. Sur le bord méridional, une autre bande commence à Landelies, sur la Sambre, passe au sud de Charleroi, et se tient sur la rive droite de la Sambre, puis de la Meuse, jusqu'à Huy; à partir de Huy, elle passe sur la rive gauche de la Meuse, et s'y tient jusqu'à Flemalle-Haute.

L'ensemble de la dépression de Sambre-et-Meuse a été désigné sous le nom de bassin de Namur. A ses affleurements se rattachent, à l'est, ceux de la vallée de la Vesdre, entre Liège et le bassin d'Aix-la-Chapelle, et ceux très limités de Visé, entre Liège et Maestricht. Le Calcaire carbonifère du bassin de Namur est séparé actuellement de celui du bassin de Dinant par une ride de terrains dévoniens et siluriens, allongée d'est en ouest depuis les environs de Liège jusqu'à Charleroi.

3. A l'ouest, dans le Hainaut, le Calcaire carbonifère affleure le long de toutes les vallées dirigées du sud au nord et qui se rendent à l'Escaut vallées de la Samme (Feluy, Arquennes), de la Sennette (Écaussines), de la Senne (Soignies), de la Dendre (de Maffles à Lens) et la vallée même de l'Escaut. L'ensemble de ces affleurements forme une bande discontinue qui plonge ensuite en profondeur, recouverte par des terrains secondaires et tertiaires, et qui n'a été retrouvée, à l'ouest, que dans des sondages; de ce côté ouest, le Calcaire carbonifère n'existe plus en surface que dans le Boulonnais.

Dans toutes ces régions, le Calcaire carbonifère repose sur le Dévonien.

La disposition en bandes parallèles, dirigées E.W., est due aux mouvements qui à la fin de l'époque primaire ont dressé une série de chaines formées par des plis parallèles, sur l'emplacement de l'Ardenne. Pendant une longue période d'émersion, l'érosion a transformé ce pays de montagnes en une pénéplaine. La partie supérieure des

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FIG. 1.

anticlinaux a été enlevée et le Calcaire carbonifère ne subsiste plus aujourd'hui que dans des cuvettes synclinales, séparées les unes des autres. Il n'est donc accessible à l'observation que sur une étendue très réduite par rapport à celle qu'il a recouverte primitivement. Cette aire serait plus réduite encore, si un rajeunissement du relief de la pénéplaine ardennaise ne s'était produit à une époque récente et n'avait provoqué un nouveau creusement du lit de tous les cours d'eau de la région. Ces derniers ont entaillé la roche partout et les parois de leurs vallées encaissées montrent aujourd'hui des coupes plus ou moins complètes des formations carbonifères.

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Les coupes les plus complètes se trouvent naturellement le long des rivières les plus importantes qui ont une vallée plus profonde et qui recoupent les synclinaux du nord au sud perpendiculairement à leur direction générale vallée de la Meuse entre Hastière et Namur, pour la région de Dinant, la vallée du Hoyoux et celle de l'Ourthe dans le nord-est du Condroz. La vallée de la Sambre à Landelies, la vallée de la Meuse entre Namur et Andenne, offrent aussi des coupes importantes, grâce à leurs sinuosités qui leur permettent de recouper les bandes carbonifères obliquement ou perpendiculairement ; la vallée de la Molignée, celle du Bocq, celle de la Lesse offrent le même avantage, sur une échelle plus réduite, au centre du Bassin de Dinant. La dépression profonde de Sambre-et-Meuse a déterminé la formation d'un grand nombre de ravins qui descendent du plateau au nord et au sud et qui entaillent profondément la roche carbonifère, au voisinage des points où ils débouchent; de là, des coupes nombreuses et rapprochées les unes des autres sur chacun des bords du Bassin de Namur la vallée de l'Orneau et la vallée de la Méhaigne offrent les plus complètes pour la bande nord; le ravin de Malonne, la vallée du Samson, le ravin de la Mallieue, le ravin des Awirs aux environs d'Engis, pour la bande méridionale.

Ces cours d'eau qui ont raviné n'ont souvent qu'une faible longueur et une pente forte; ils n'ont pas encore assez creusé leur vallée d'amont pour dégager la coupe tout entière c'est ainsi que, le long de la dépression de Sambre-et-Meuse, aucune coupe, entre celle de l'Orneau et celle de la Méhaigne, ne met bien au jour le contact entre le Calcaire carbonifère et le Dévonien; sur le bord méridional, seules les trois coupes de Landelies, Falisolle et Ampsin montrent ce contact.

Un phénomène inverse se produit dans le Hainaut. Les vallées de la Dendre, de la Samme, etc., descendent vers le nord en s'écartant des parties supérieures du Calcaire carbonifère elles ne dégagent donc que peu ou point les formations les plus élevées et le contact avec le Houiller. Les cinq coupes importantes de cette région intéressent les parties inférieures du Calcaire carbonifère et deux d'entre elles montrent bien le contact avec le Dévonien. - De même, dans la région du Condroz, où les cours d'eau sont peu nombreux, de larges espaces demeurent entre la vallée de l'Ourthe et la vallée du Bocq, entre celle-ci et le pays de Dinant et dans le Haut-Condroz, où le Calcaire carbonifère ne présente que des affleurements insignifiants et des coupes fragmentaires.

Ces faits expliquent comment l'étude du Calcaire carbonifere ayant été entreprise dans des vallées éloignées les unes des autres, les difficultés ont surgi dès qu'on a voulu raccorder les observations faites en des points aussi distants que Tournai et Visé, que le Hainaut d'un côté et de l'autre le nord-est du Condroz ou la région de Dinant. De là, de nombreuses discussions et des divergences profondes au sujet des différentes formations appartenant au Calcaire carbonifère de la Belgique : nous les rappellerons dans un court aperçu historique.

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