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buent le plus à la beauté des gencives, c'eft d'être fermes & bien tenduës. Une gencive qui paroît flafque & mollaffe, dès qu'on vient à ouvrir la bouche, préfente quelque chofe de fort défagréable, & même de dégoutant. Le moyen de les raffermir, c'eft de fe les laver tous les matins, & à l'iffuë de chaque repas, avec un peu d'eau & de verjus mêlés enfemble; il faut que l'eau foit ferrée, & qu'il y en ait deux fois plus que de verjus: pour la ferrer, il n'y a qu'à y éteindre deux ou trois fois un morceau de fer rouge.

6°. Gencives raboteuses.

Il y a des gencives dont on diroit que la peau feroit toute femée de petits grains de millét, tant elle paroît raboteuse & grenue. Ce font de petits boutons très-menus, formés fous la peau, lefquels à force de féjourner, deviennent auffi durs que des grains de millét. Il faut de puiffans réfolutifs pour fondre ces boutons. Il n'y a gueres que la racine de pyrethre qui en puiffe bien

venir à bout; il en faut mettre un peu entre la gencive & la lévre, mais réitérer fouvent, & l'y laiffer peu de temps chaque fois. Un petit morceau de crystal minéral mis au même endroit, eft encore fort bon pour réfoudre ces petits grains; il est à propos en même temps, de frotter avec le doigt, la gencive.

Comme la racine de pyrethre eft fort brûlante, il faut, après s'en être fervi, fe rinfer auffi-tôt la bouche avec de l'eau & du vin.

7°. Gencives rongées.

La plupart des enfans qui ont les gencives rongées & fcorbutiques, ne les ont ainsi, qu'à caufe des fucreries qu'ils mangent; il ne faudroit jamais donner aux enfans aucunes confitures ni féches,ni en pâte, ni liquides; il ne faudroit pas même qu'ils connuffent les dragées. Def preaux dit,

Que de tous mets fucrés, fecs, en pâte ou liquides,

Les eftomacs dévots toujours furent avides. *

Sat. X.

On

On peut dire la même chofe de l'eftomac des enfans. Les confitures font ce qu'il y a de plus fucculent pour eux. Mais il ne faut point confulter fur cela leur goût. Cependant que fait-on? On leur accorde ces friandifes pour récompenfe, lorfqu'on eft content d'eux. Bien plus, quelque perfonne que ce foit qui vienne rendre vifite dans une maifon où il y a des enfans, n'y vient que chargé de confitures pour les Jeur diftribuer. Ce ne feroit pas faire fa cour aux peres & aux meres, que d'en agir autrement. On accable ainfi les enfans, de fuccreries; c'eftà-dire, de ce qu'il y a de plus capable de leur ronger les gencives,de leur déchauffer les dents, & de leur gâter la bouche. Il ne faut pas s'éTonner après cela, que tant de gens ayent les gencives rongées; mais quel reméde y a-t-il à cette difformité? Il eft difficile d'y en trouver d'infaillible, cependant il ne faut point fe décourager.

L'eau de chaux avec l'efprit de cochlearia; partie égale de l'u de l'autre, produit ici de bons effers. Tome II.

V

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J'en dis autant de l'effence d'aloés & de myrrhe, auffi partie égale des deux; on frotte tous les jours la gencive deux ou trois fois, avec l'un ou l'autre de ces mêlanges, & l'on continue des mois entiers. Cela néanmoins ne fuffit pas, fi l'on ne fonge à adoucir la maffe du fang; & je ne fçache point ici de meilleur moyen pour en venir à bout, que de fe mettre au lait de vache, après s'y être préparé par les remédes généraux, tels que quelques purgatifs, & quelques faignées; bien entendu aurefte, qu'on renoncera à toutes fuccreries, auffi-bien qu'à toutes viandes poivrées & épicées, s'interdifant, en même temps, tous les vins piquants, & tout ce qui eft capable de rendre le fang acre.

8°. Gencives enflammées.

L'inflammation des gencives, confifte en une enflure ardente & douloureufe, qui fe communique jufqu'aux joües, & les fait groffir outre mefure. Cette inflammation ne vient que d'obftructions caufées

par un froid qu'on a fouffert à la tête. Ainfi il n'y a que des remédes défobftruans & un peu chauds, qui la puiffent guérir, ces remédes font 1°. de fe laver fréquemment la bouche tous les matins avec de l'eau où l'on ait fait bouillir des feuilles de méliffe ; 2o. d'avoir foin, tous les foirs, de tenir long-temps dans la bouche, deux ou trois cuillers de lait de vache tout chaud, où ayent bouilli des jujubes; 3°. d'appliquer après fur la joue un oignon cuit, de l'y appliquer tout chaud, & de l'y l'aiffer jufqu'au lendemain matin; continuer plufieurs jours jusqu'à gué, rifon.

9°. Gencives avec excroiffances.

Il vient fouvent aux jeunes perfonnes, des excroiffances fur les gencives, ces excroiffances font molles, indolentes, & tiennent à un petit pédicule comme une fraise. Le mal n'eft nullement dangereux; mis il caufe une grande difformité: Il fait avancer les lévres d'une maniere fort défagréable, & empê

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