Oeuvres complètes, Volume 7

Front Cover
Armand-Aubrée, 1832
 

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 321 - Le pays des chimères est en ce monde le seul digne d'être habité; et tel est le néant des choses humaines , qu'hors ' l'Être existant par lui-même , il n'ya rien de beau que ce qui n'est pas.
Page 178 - La nature veut que les enfants soient enfants avant que d'être hommes. Si nous voulons pervertir cet ordre , nous produirons des fruits précoces qui n'auront ni maturité ni saveur , et ne tarderont pas à se corrompre : nous aurons de jeunes docteurs et de vieux enfants. L'enfance a des manières de voir , de penser , de sentir , qui lui sont propres ; rien n'est moins sensé que d'y vouloir substituer les nôtres ; et j'aimerais autant exiger qu'un enfant eût cinq pieds de haut, que du jugement...
Page 226 - Vous ne sauriez concevoir avec quel zèle, avec quelle gaieté 25 tout cela se fait. On chante, on rit toute la journée, et le travail n'en va que mieux. Tout vit dans la plus grande familiarité; tout le monde est égal, et personne ne s'oublie.
Page 134 - ... mais se trouver auprès d'elle, mais la voir, la toucher, lui parler, l'aimer, l'adorer, et presque en la possédant encore, la sentir perdue à jamais pour moi ; voilà ce qui me jetait dans des accès de fureur et de rage qui m'agitèrent par degrés jusqu'au désespoir.
Page 346 - Je suis au bout de ma carrière , et déjà jugée sur le passé. Souffrir et mourir est tout ce qui me reste à faire ; c'est l'affaire de la nature : mais moi , j'ai tâché de vivre de manière à n'avoir pas besoin de songer à la mort ; et maintenant qu'elle approche , je la vois venir sans effroi. Qui s'endort dans le sein d'un père n'est pas en souci du réveil.
Page 134 - ... me retraçant les plaisirs d'un autre âge , au lieu de m'égayer m'attristait. Peu à peu je sentis augmenter la mélancolie dont j'étais accablé. Un ciel serein , la fraîcheur de l'air, les doux rayons de la lune , le frémissement argenté dont l'eau brillait autour de nous , le concours des plus agréables sensations , la présence, même de cet objet chéri , rien ne put détourner de mon cœur mille réflexions douloureuses.
Page 81 - Ce lieu est charmant, il est vrai , mais agreste et abandonné; je n'y vois point de .travail humain. Vous avez fermé la porte...
Page 320 - Je crois valoir autant qu'une autre, et mille autres ont vécu plus sagement que moi : elles avaient donc des ressources que je n'avais pas. Pourquoi me sentant bien née ai-je eu besoin de cacher ma vie? pourquoi haïssais-je le mal que j'ai fait malgré moi?
Page 129 - C'est ainsi, lui disois-je , que la terre ouvre son sein fertile et prodigue ses trésors aux heureux peuples qui la cultivent pour eux-mêmes : elle semble sourire et s'animer au doux spectacle de la liberté; elle aime à nourrir des hommes.
Page 128 - Je lui montrais de loin les embouchures du Rhône, dont l'impétueux cours s'arrête tout à coup au bout d'un quart de lieue, et semble craindre de souiller de ses eaux bourbeuses le cristal azuré du lac.

Bibliographic information