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Vignand hit.

1-20-1928

ESSAI

D'UN TRAITÉ COMPLET

DE

PHILOSOPHIE,

DU POINT DE VUE DU CATHOLICISME

ET DU PROGRÈS.

PARTIE DOGMATIQUE.

CHAPITRE II.

Nous avons dit, dans le volume précédent, que la logique avait pour but de reconnaître et d'établir quels étaient les moyens de certitude usités entre les hommes. Dans notre chapitre premier, nous avons étudié ceux de ces moyens qui sont acquis à l'enseignement; nous avons essayé d'en déterminer la portée, et nous avons proposé les corrections et les modifications que nous avons jugées nécessaires. Le résultat de ce travail, résultat qui n'aura pas échappé à nos lecteurs, et que nous n'avons d'ailleurs cessé de faire aperce

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voir, c'est que quelques uns des plus importans comme des plus féconds des procédés logiques ont, jusqu'à ce jour, échappé à l'enseignement. Nous nous proposons de nous occuper particulièrement de ces derniers, dans le chapitre qui va suivre; nous essaierons de fixer quel en est l'usage concurremment avec ceux que nous avons démontrés précédemment; nous voulons en un mot faire de telle sorte, que cette seconde partie offre le plan d'une exposition dogmatique et complète de la logique.

Ce chapitre sera divisé en trois sections principales. La première sera consacrée à l'exposition du criterium ou de la méthode universelle; la seconde, à l'exposition des méthodes d'invention; dans la troisième, nous parlerons des méthodes de probation.

SECTION PREMIÈRE.

DE LA CERTITUDE OU DU CRITERIUM UNIVERSEL.

INTRODUCTION.

La recherche d'un moyen universel de certitude, est le problème premier de la philosophie; c'est celui qu'à certaines époques, l'on a poursuivi avec le plus d'ardeur; c'est une question que l'on pose encore aujourd'hui ; que chaque jour l'on essaie de résoudre, et devant laquelle chaque jour l'on s'épuise et l'on se reconnaît impuissant. La plupart des écoles de philosophie, ou au moins toutes celles qui ont exercé une influence fondamentale sur la science, ont débuté par une solution sur la certitude et en ont pris origine. Leur fortune et leurs succès ont été proportionnés à la fécondité de la solution qu'elles avaient choisie. Comme ces solutions n'étaient ni absolument vraies, ni absolument fausses, il

s'en suivit toujours quelque bien; mais comme en même temps elles étaient seulement approximatives, il arriva aussi toujours qu'après ce peu de bien produit, l'imperfection devint manifeste; l'école devint stérile, le plus souvent nuisible aux progrès de la science, et en définitive fut abandonnée. Telle est l'histoire du pythagorisme, du platonicisme, de l'aristotélisme, du cartésianisme, du sensualisme et de l'éclectisme, etc. Pythagore proposait la méthode des combinaisons numériques pour représenter la certitude de l'harmonie universelle; Platon proposait la doctrine des idées archétypes pour mettre un terme à l'anarchie des idées; Aristote proposait les facultés de l'homme, c'est-à-dire l'observation et le syllogisme qu'il déclarait être la forme absolue de la raison humaine; Descartes proposait son doute méthodique; le sensualisme a proposé la certitude de la sensation et de l'expérience; l'éclectisme, la certitude du moi et des aptitudes ou idées qui y étaient innées. Presque toutes ces opinions sont encore présentes aujourd'hui, et l'on se dispute en leur nom; mais parmi elles, il n'en est pas qui soit de force à conquérir l'une des convictions qui lui sont opposées. Ce fait seul, selon nous, suffit pour prouver que la vérité ne réside dans aucune d'elles. Les hommes graves en ont depuis long-temps jugé ainsi, et en conséquence renonçant à l'es

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