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Chronique des Sections.

Section Neuchâteloise.

Notre aimable chroniqueur attitré a la plume si facile que, se confiant en son talent, il attend pour livrer sa chronique, attend si bien qu'il laisse parfois s'écouler la date fatale et alors... aucune nouvelle de la Section neuchâteloise! Rendons-lui cependant justice cette fois-ci; d'importantes et très heureuses occupations lui ont fait oublier totalement non-seulement l'Echo des Alpes. mais aussi peut-être le Club alpin, et quand, de retour du plus beau voyage qui puisse se faire, il lira ces lignes, il n'en voudra pas, j'en suis certain, à son ami qui le débine quelque peu en ce moment.

Mais en attendant, il me faut le remplacer et que dire? Depuis notre dernière chronique en juin, aucun fait bien saillant ne s'est passé dans notre section. L'inclémence du temps a contrarié nombre de projets; le brouillard, la pluie, le verglas ont arrêté net maints collègues dans leurs escalades et maintenant que l'hiver est bientôt à nos portes, vivant toujours d'espérance, nous allons échafauder de nouveaux projets pour l'année prochaine. Ainsi va la vie!

Et nos courses officielles? Si le Jura reçoit encore un nombre satisfaisant de visiteurs, l'Alpe semble obtenir d'année en année un succès moindre. La délaisse-t-on ? Pas le moins du monde; done on délaisse nos courses, nous devons avec regret le reconnaître. A mon avis deux raisons principales en sont les causes. Tout d'abord l'accès de la montagne est rendu si aisé, la connaissance de l'Alpe si avancée, que les uns préfèrent s'en aller à leur guise, d'autres en petites coteries intimes. Puis, il faut malheureusement l'avouer, l'esprit de société n'est pas développé comme il pourrait l'être dans notre section, ceci, hâtons-nous de le dire, par suite des difficultés que nous avons de nous rencontrer plus

souvent en dehors des séances mensuelles. Sur six visiteurs que la Dent de Brenlaire, ce charmant belvédère des Préalpes fribourgeoises, recevait en juillet dernier, deux seuls appartenaient à la Section et si la course de la Cabane de Saleinaz réunissait une dizaine de participants, encore fallait-il y comprendre deux ou trois invités. Quant aux Churfirsten, néant! faute d'inscriptions. Enregistrons toutefois une course hors programme dite des cent kilos. Nos vénérables, quant au poids, ont pris la décision de mettre chaque année à l'ordre du jour une course appropriée à leur taille. Cette année-ci la Blümlisalp était l'objet de leurs convoitises et nous espérons bien qu'au cours de l'hiver prochain, nous nous égayerons à entendre les péripéties de cette excursion qui a dù être assez mouvementée.

Enfin la question de l'Echo des Alpes touche à sa solution, à son heureuse solution, dois-je dire, et nous en sommes heureux. Le C. C. a bien mené les choses et nous sommes convaincus qu'il a cherché à concilier au mieux et en prévoyant sagement l'avenir, les intérêts des Sections romandes et de l'Echo des Alpes lui-même. Puisqu'il est question du C. C. je dois avouer qu'au début de l'année nous avions été un peu déconcertés par une fin de nonrecevoir à notre demande de fête centrale pour 1909. alors que nous estimions en toute conscience que la chose était au moins discutable..... mais c'est de l'histoire ancienne. C'est donc dans le courant de l'année prochaine que les différentes commissions virtuellement composées commenceront petit à petit leur travail. Notre activité se concentrera de ce côté en totalité ou à peu près, car nous n'oublions pas nos cabanes, lesquelles, d'après les dernières nouvelles, sont des mieux portantes. Leur histoire de cette année fera l'objet d'une prochaine chronique que je me figure à l'avance émaillée d'esprit et de fleurs de rhétorique, lorsque notre vrai chroniqueur aura repris sa plume.

E. S.

Chronique Alpine.

CLUB ALPIN FRANÇAIS

Concours universel de photographies.

Le Club Alpin Français ouvre, entre tous les photographes français ou étrangers, amateurs ou professionnels, un concours de photographies inédites représentant la montagne en hiver. L'admission au concours est gratuite.

Seront admises à concourir les photographies représentant la montagne en hiver, quel que soit leur format, ayant déjà figuré ou non à des expositions, en dehors de celles organisées à Paris par le Club Alpin Français, mais n'ayant pas été publiées.

Chaque lauréat recevra une médaille mentionnant la récompense obtenue. Un prix d'honneur pourra être décerné au concurrent dont l'envoi présenterait un intérêt exceptionnel.

Une exposition aura lieu à Paris du 6 au 20 décembre.

Les organisateurs désirent y joindre une exposition rétrospective du ski et seront reconnaissants des envois ou des indications qu'on voudra bien leur faire parvenir à ce sujet.

La clôture du concours aura lieu le 15 novembre 1908, date à laquelle les envois devront être parvenus, franco, au siège de l'Association, rue du Bac, 30, à Paris.

Le programme détaillé du concours est affiché à la bibliothèque de la section genevoise. On peut aussi le réclamer à la direction du C. A. F., rue du Bac, 30, à Paris.

Section de Paris.

La section de Paris du C.A.F. viendra en Suisse faire ses courses d'automne:

1o Samedi 31 octobre, Pointe des Martinet. 2640 m.

Départ

de Lausanne 9 h. 17, midi, Morcles, coucher; descente le lendemain sur les Plans, coucher, souper.

2o Lundi 2 novembre, Lion d'Argentine, départ des Plans 6 h., descente sur Gryon-Bex, souper, rentrée 8 h. 38 soir, arrivée à Lausanne 10 h.

Commissaires français: MM. Sauvage et Barbier; Commissaire suisse M. J. Wanner-Roussy.

Les clubistes des sections romandes sont cordialement invités à assister à ces courses. Pour tous autres renseignements, s'adresser à M. Wanner-Roussy, 9, Avenue du Théâtre, Lausanne.

A propos du « Maté ».

Pour faire suite à l'article copieux et très documenté paru dans le numéro de septembre de l'Echo sur le Maté, sous la signature de notre collègue Maerky, je me permets de confirmer les mérites et la valeur de cette boisson et de la recommander aux alpinistes; je viens d'en faire l'expérience personnelle dans une série de courses et d'ascensions d'une quinzaine de jours dans les Alpes vaudoises.

Pendant de longues années, je n'avais emporté comme boisson dans mes courses que du thé ou du café sans sucre, à l'exclusion absolue de vin et de toute espèce d'alcool, je m'en trouvais du reste parfaitement satisfait. Mais je dois reconnaître que le Maté est supérieur au thé ou au café parce qu'il en possède toutes les qualités sans en avoir les effets excitants; il désaltère, redonne du ton et délasse, si dans ce cas particulier je puis me servir de cette expression.

Mes compagnons de courses, après une première impression étrange procurée par le goût un peu apre de cette boisson, y sont revenus et l'ont déclaré parfaitement réconfortant; le goût de fumée un peu amer se corrige très bien en le sucrant comme du thé; mais on s'y habitue; au contraire on le recherche! Notre guide nous disait : « un gobelet de ça vaut deux verres de vin! » C'est notre conviction.

Toutefois des goûts et des couleurs il ne faut pas disputer; nous avons simplement voulu prêcher d'exemple; aux autres à faire leurs expériences. G. H.

Le Cervin se défend! par Aug. Schorderet, pièce en trois actes, en prose. Atar, éditeur, Genève.

Comme le titre le laisse deviner, il s'agit d'une nouvelle protestation contre l'enlaidissement systématique, par les entreprises industrielles, des vallées et des cimes de nos Alpes.

Un projet qui causa quelque émoi dans certains milieux a fourni à l'auteur le thème du drame qu'il présente au public; œuvre simplement pensée et simplement écrite sans exclure toutefois un cachet très littéraire.

C'est à Zermatt, naturellement, qu'est située la pièce On est au lendemain du lancement de ce projet de chemin de fer au Cervin qui, tout récemment, émotionna si fort tant les milieux alpinistes qu'artistiques et mobilisa tout ce que la Grande Montagne compte d'admirateurs dans le monde entier.

L'ensemble de la pièce est bon.

Le premier acte est un exposé un peu long bien que nécessaire. Le second acte, par contre, est très beau. émaillé de scènes émotionnantes; celles des führerlose, très juste; celle où Taugwalder renie la famille Allmer, poignante; celle surtout où dans un instant d'aberration il se dérobe à son devoir, est très belle; le dernier acte ressemble au premier, il manque de vie et peut-être qu'à la scène, il nécessitera des coupures. Sans doute on pourra discuter le « vrai » de tel ou tel personnage; la psychologie de certains nous parait bien en effet quelque peu paradoxale.

On voit que M. Schorderet est un alpiniste en même temps qu'un littérateur; il У a dans sa pièce des détails précis qui dénotent la connaissance des règlements et des usages alpestres.

Le Club Montagnard « l'Arole » qui s'est déjà signalé à la sympathie du public par les représentations qu'il a données du Bon Vieux Valais et de l'Alpe Consolatrice, annonce pour les 10 et 12 novembre prochain, les représentations de cette œuvre nouvelle. Il n'est pas douteux qu'il retrouve son auditoire des grands jours. Ch. L. W.

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