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Chronique du Club Alpin Suisse.

John Wagnon, 1831-1908.

Encore un membre zélé et fidèle pendant 33 ans, qui nous quitte. Wagnon était un passionné de la section genevoise, il fut de ceux qui faisaient toutes les courses et assistaient à toutes les séances. Longtemps économe de la section, il était le collègue sur lequel on pouvait compter lorsqu'il y avait une réception ou un banquet à organiser; son dévouement était sans borne.

La section de chant était l'objet de ses prédilections, il contribua à sa fondation, lui fit don, il y a quelques années d'un piano et on lui est redevable de l'organisation de la partie musicale dans les soirées de projections.

Jusqu'en 1903, il fit les courses d'hiver. On avait fêté ses 67 ans, à la course du Brévent, en 1898. Il ne quitta les courses du jeudi que lorsque sa santé l'y força, mais c'était une joie pour lui que de s'entretenir de son cher club alpin et il restera dans le souvinir de tous les anciens par son amitié sûre, son obligeance et sa gaieté communicative. A. B.

Comité Central.

Une nouvelle section du Club Alpin suisse, « Section Rhein », vient de se constituer à Altstaten (St-Gall).

Le Comité se compose de :

MM. J. BERARD, hôtelier, président.

Dr SCHÖвI, rédacteur, vice-président.
VONWILLER, rédacteur, secrétaire.
W. ERNI, négociant, trésorier.

J. KLEE, dessinateur, bibliothécaire.

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Chronique des Sections.

Section des Diablerets.

Les skieurs ont fini leurs jérémiades. Sur les monts, la neige retrousse toujours plus haut ses blancs cotillons. Le dimanche matin, l'aubade des souliers ferrés grince sur les trottoirs; le soir, les gares vomissent des foules poussiéreuses, harassées, le visage écrevisse, la chanson aux lèvres, et sous le bras, des bottelées de choses molles, gluantes et blanchâtres qui furent des narcisses. L'air en est empuanté; le lendemain, ces gerbes déchues couronneront lamentablement le seau à balayures. Tel est le sort du narcisse des poètes. Le clubiste, lui, décroche son piolet et part pour sa sudatoire printanière, qui lui remettra de la synovie aux articulations.

Peu de chose à signaler pendant ces derniers mois. Parmi les conférences et communications, relevons celles de M. Jaccottet, section de Jaman, qui a parlé avec humour du ski; M. Revaud, de la même section, qui nous a fait voir de bons clichés des grottes de Naye; de M. le Dr Gonin, qui a parlé des troubles visuels occasionnés par la neige; de M. le Prof. P. L. Mercanton, qui a dit des choses intéressantes et neuves sur les avalanches; enfin de M. le docteur Narbel qui a raconté avec entrain son voyage scientifique à Sumatra, où il accompagnait notre explorateur et zoologue lausannois, M. W. Morton. Un grand nombre de clichés remarquables illustrait cet exposé.

La station de secours des Plan sur Bex, qui a déjà à son actif bien des services précieux, a donné de nouvelles preuves de son dévouement sans résultat, malheureusement lorsqu'à la fin de

février, deux jeunes Allemands en séjour dans notre ville ont disparu dans la région du col des Essets, à la suite d'une effroyable tempête de neige. On vient de retrouver l'une des deux victimes.

Nos collègues neuchâtelois projettent, de leur côté, une station de secours pour les parages d'Orny, ce qui nous intéresse doublement, à titre de propriétaires de la cabane Julien Dupuis, située, comme on sait, à une heure de la cabane d'Orny.

Nous devons à l'initiative et à la générosité de M. F. A. Forel, la création d'un fonds qui devra permettre d'inscrire à Pont-de-Nant, en compagnie de Rambert, J. Olivier et Muret, les noms des savants Vaudois qui auront mérité de l'Alpe et du Canton. Nos grands hommes trouveront de la place, car elle est grande la paroi de rocher qui va constituer ce Panthéon alpestre.

Mai, 1908.

B. G.

Chronique Neuchâteloise.

La section neuchâteloise a fait montre, pendant les premiers mois de l'année 1998, d'une activité normale, c'est-à-dire féconde. Elle a banqueté en février avec une modestie extrême réservant, disaitelle, toutes les grâces de son imagination et les fleurs de son esprit pour la prochaîne fête centrale qu'elle aurait désiré en 1909 et qui, d'après l'avis du Comité Central, n'aura lieu qu'en 1910. Elle a fait des courses charmantes et elle a tenu des séances agréablement récréatives. Dans celle-ci elle entendait une solide et abondante étude de M. C. A. Michel sur « La théorie glaciaire de Charpentier ». Puis M. Edgar Borel, pendant une heure et quart vite écoulée, l'entretint sur ses « Pérégrinations en Dalmatie, Monténégro et République de St-Marin », superbes projections de MM. Briquet, à Genève, Piguet, à Cettigné et Cavillier à Nant sur Vevey. Un mois à peine s'était écoulé dès l'instant où elle avait quitté l'allègre et disert voyageur qu'est M. Borel que M. T. Bertram se faisait son cicerone très renseigné pour une visite aux Iles Canaries. Mieux encore, M. Edmond Berthoud lui fit faire l'ascension du Pic de Ténériffe et lui décrivit en termes enthousiastes la beauté de ces îles dont le pied est de verdure et le front de volcans.

Et la Section neuchâteloise ayant satisfait les caprices de son imagination voyageuse et trouvant qu'après tout le pays a du bon s'en alla diner le dimanche 29 mars au Pot de Fer, après avoir visité la Tour de la Molière qui se trouve non loin du Pot de Fer, lequel Pot avoisine Cugy, Cugy étant dans les environs de Payerne. Ayant mis dans cette expédition tout son effort, elle n'eut personne de valide à envoyer en avril à la course projetée au Mont-d'Or,

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