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DICTIONNAIRE

DES

SCIENCES PHILOSOPHIQUES

II

Les noms des Rédacteurs seront publiés dans la dernière livraison du Dictionnaire des Sciences Philosophiques, avec l'indication de leur signature.

Paris Imprimerie Fanckoucke, rue des Poitevius, 14

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DES

SCIENCES PHILOSOPHIQUES

D

DAMASCÈNE (saint Jean), né à Damas, en Syrie, a été l'un des plus illustres Pères de l'Eglise au vin siècle. Il eut pour précepteur un religieux italien, nommé Côme, que son père avait racheté de la captivité, et sous lequel il fit de rapides progrès. Ayant succédé à son père dans la charge de conseiller du calife, sa fidélité au christianisme le fit bientôt tomber dans la disgrâce; mais, quoique réintégré plus tard, il abandonna le monde, donna la liberté à ses esclaves, distribua ses biens aux pauvres, et se retira dans la laure de Saint-Sabas avec un autre disciple de Còme. Il se soumit à la volonté du patriarche de Jérusalem, qui lui ordonna de recevoir la prêtrise; et, bientôt après, ayant pris la plume pour défendre le culte des images, il visita Constantinople, dans l'espérance d'y trouver la couronne du martyre. Ce désir n'ayant point été satisfait, il retourna dans sa solitude, où il mourut vers la fin du vIIIe siècle.

Les ouvrages de saint Jean Damascène ne sont pas exclusivement théologiques. Plusieurs sont consacrés à la philosophie, et, dans ceux même qui traitent des questions principales de la foi chrétienne, de nombreux passages font connaître les doctrines philosophiques de ce Père. Il reconnaît que les Gentils ont cru en Dieu, et que la Providence elle-même a pris soin d'en déposer la connaissance dans nos esprits. II s'appuie surtout, pour démontrer la réalité du principe suprême, sur la nécessité d'une cause première, créatrice et conservatrice de l'univers (Orth. fid., lib. 1, c. 3). Il démontre ensuite l'unité de Dieu par sa perfection, qui ne saurait appartenir à plusieurs êtres à la fois (Ib., c. 5). Il cherche aussi, dans la nature, des témoignages de l'existence du Verbe divin, et les trouve surtout, comme saint Augustin avant lui, dans des similitudes tirées de notre constitution intellectuelle; il reconnaît néanmoins que, quand il s'agit de l'essence divine, toutes ces comparaisons sont imparfaites (Ib., c. 6). Il est moins heureux lorsqu'il veut définir l'espace, et opposer, à l'étendue visible, l'ubiquité

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