Poësies mêlées ; Poemes ; Fragmens du songe de Vaux

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Jean-Luc Nyon, 1729

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Page 51 - Vous n'avez pas chez vous ce brillant équipage, Cette foule de gens qui s'en vont chaque jour Saluer à longs flots le soleil de la cour : Mais la faveur du ciel vous donne en récompense Du repos, du loisir, de l'ombre et du silence, Un tranquille sommeil, d'innocents entretiens ; Et jamais à la cour on ne trouve ces biens.
Page 52 - C'est par là que les rois sont semblables aux dieux. Du magnanime Henri qu'il contemple la vie : Dès qu'il put se venger, il en perdit l'envie.
Page 242 - II lit au front de ceux qu'un vain luxe environne Que la Fortune vend ce qu'on croit qu'elle donne. Approche-t-il du but? quitte-t-il ce séjour ? Rien ne trouble sa fin : c'est le soir d'un beau jour.
Page 142 - J'en use d'autre sorte; et, me laissant guider, Souvent à marcher seul j'ose me hasarder. On me verra toujours pratiquer cet usage. Mon imitation n'est point un esclavage : Je ne prends que l'idée, et les tours, et les lois Que nos maîtres suivaient eux-mêmes autrefois. Si d'ailleurs quelque endroit plein chez eux d'excellence Peut entrer dans mes vers sans nulle violence, Je l'y transporte, et veux qu'il n'ait rien d'affecté, Tâchant de rendre mien cet air. d'antiquité.
Page 142 - Ces discours sont fort beaux, mais fort souvent frivoles, Je ne vois point l'effet répondre à ces paroles; Et, faute d'admirer les Grecs et les Romains, On s'égare en voulant tenir d'autres chemins. Quelques imitateurs, sot bétail, je l'avoue, Suivent en vrais moutons le pasteur de Mantoue.
Page 191 - Mon amour n'a donc pu te faire aimer la vie! Tu me quittes, cruel! Au moins ouvre les yeux, Montre-toi plus sensible à mes tristes adieux ; Vois de quelles douleurs ton amante est atteinte ! Hélas! j'ai beau crier : il est sourd à ma plainte. Une éternelle nuit l'oblige à me quitter"; Mes pleurs ni mes soupirs ne peuvent l'arrêter.
Page 192 - Cruels, souvenez-vous qu'Amour m'en peut venger. Et vous, antres cachés, favorables retraites Où nos cœurs ont goûté des douceurs si secrètes. Grottes qui tant de fois avez vu mon amant Me raconter des yeux son fidèle tourment, Lieux amis du repos, demeures solitaires Qui d'un trésor si rare étiez dépositaires. Déserts, rendez-le-moi.
Page 120 - Quelques esprits ont blâmé certains jeux, Certains récits, qui ne sont que sornettes. Si je défère aux leçons qu'ils m'ont faites, Que veut-on plus? Soyez moins rigoureux, Plus indulgent, plus favorable qu'eux ; Prince, en un mot, soyez ce que vous êtes, L'événement ne peut m'être qu'heureux.
Page 175 - Souvent , pour divertir leur ardeur mutuelle , Ils dansaient aux chansons , de nymphes entourés. Combien de fois la lune a leurs pas éclairés , Et, couvrant de ses rais ' l'émail d'une prairie. Les a vus à l'envi fouler l'herbe fleurie ! Combien de fois le jour a vu les antres creux...
Page 4 - J'ouvre au pauvre morfondu, Et m'enquiers comme il se nomme. " Je te le dirai tantôt," Repartit-il ; " car il faut Qu'auparavant je m'essuie. J'allume aussitôt du feu. Il regarde si la pluie N'a point gâté quelque peu Un arc dont je me méfie. Je m'approche toutefois...

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