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Or, cette perfection ne peut être que très-faiblement ébauchée en cette vie (raison), et elle ne peut être atteinte par nous que dans une progression sans bornes (raison). Ainsi le Créateur ne nous laissera point retomber dans le néant d'où il nous a tirés.

Le Créateur nous ordonne dans sa loi de faire aux hommes tout le bien qui est en notre pouvoir. Il fait donc lui-même à ses créatures tout celui qu'elles peuvent recevoir de sa munificence (raison). Or, il nous a rendus capables d'une vie éternelle (preuve), et il ne dépend que de lui de nous en faire jouir (preuve); ainsi il nous la Jennera.

La conscience qui est l'oracle de Dieu au sein de l'homme, nous annonce que justice se fera (preuve); or, cette justice ne se fait pas en cette vie (preuve), et elle ne peut pas même s'y faire (raison); par conséquent cette vie n'est que le commencement de notre existence.

(Point de sommaire.)

14. SUJET. Preuve de l'immortalité de l'âme tirée de la mission divine du Sauveur.

Le Sauveur a été l'envoyé de Dieu et sa parole vivante sur la terre (détails); il a prouvé sa mission divine par ses prodiges (détails), par la connaissance qu'il avait de l'avenir inaccessible à l'intelligence de l'homme (preuve), et par un regard qui pénétrait les secrets du cœur humain (preuve). Or, il a hautement confirmé au nom du ciel l'espérance que nous avons de survivre à la ruine de notre enveloppe (preuve), puisque c'est dans cette croyance qu'allant à la mort il a annoncé à ses apôtres son prochain retour parmi eux. Il était mort en croix, et la lance du soldat aurait terminé sa vie s'il eût encore vécu (preuve). Cependant le troisième jour il est sorti vivant du sépulcre (preuve), et il est venu nous montrer en sa personne que la mort n'a point d'empire sur les âmes. Ainsi l'immor

talité nous est positivement garantie par le Créateur et le souverain Maître de nos destinées.

(+

SUJET. Justice qui se fait naturellement après la mort.

A la mort les bons et les méchants sont également inaccessibles aux impressions agréables ou désagréables de leurs organes (raison). Ils se trouvent aussi également débarrassés d'une foule de soucis et de chagrins de la vie (lesquels?). Ils entrent indistinctement dans une parfaite égalité sous tous ces rapports, mais non sous celui de la félicité, même abstraction faite des mesures que prendra le Juge suprême. Les méchants emportent dans l'éternité les remords de leur mauvaise conscience (preuve), remords qu'ils ne sauraient étouffer comme ils le faisaient ici-bas (raison). En outre, ils n'ont pas l'amour de Dieu et du prochain (preuve). Ils manquent ainsi des affections dont dépendent essentiellement notre dignité et notre bonheur (preuve). Les justes, au contraire, s'en vont dans l'autre vie avec ce double amour et les douceurs qui en découlent (preuve), et s'ils ont des rêproches à se faire, ce ne sont pas de cuisants remords qui puissent empoisonner leur nouvelle vie (raison). Il y a donc une justice qui se fait comme d'elle-même à l'entrée des bons et des méchants dans l'éternité.

C'est ce que l'Apôtre des nations exprime ainsi dans son épître aux Galates : «L'homme ne moissonnera que ce qu'il » aura semé; car celui qui sème dans la chair, recueillera » de la chair la corruption et la mort; et celui qui sème » dans l'esprit, recueillera de l'esprit la vie (félicitė) éter» nelle. >>

15.

SUJET. · Notre vie terrestre est appropriée au dėveloppement de nos facultés intellectuelles.

Nous arrivons tous à la vie avec la simple faculté de

G.

penser, sans connaissances quelconques, et il ne peut pas en être autrement (raison). On demande en conséquence si notre condition sur la terre, où nous sommes enveloppés d'organes, est bien propre à développer les facultés intellectuelles que nous apportons à la vie.

Elle l'est sans contredit, si d'un côté toutes nos pensées résultent des impressions que nous fournissent nos organes divers (lesquels ?), et si de l'autre les limites dans lesquelles ils nous retiennent, favorisent également notre développement intellectuel; or ils nous rendent ce double service. D'abord il est constant que pendant longtemps toutes nos connaissances résultent des impressions que nous recevons de nos organes (preuve). L'instruction vient ensuite étendre le cercle étroit de notre expérience, et c'est encore par nos organes qu'elle nous arrive (preuve). Ainsi se développent en nous le jugement, la mémoire et l'imagination (preuve), au point que partant de la nature qui tombe sous nos sens, nous devenons bientôt capables de nous élever en pensée vers son invisible Auteur(preuve). D'un autre côté les organes qui nous enveloppent mettent des bornes à notre expérience (preuve), et en cela encore ils nous sont de la plus grande utilité, à nous qui ne pouvons nous instruire pour ainsi dire que goutte à goutte (raison), et dont la pensée se trouble lorsqu'elle a trop d'objets à saisir à la fois (preuve). Ainsi au début de la vie nos organes sont à tous égards utiles au développement de nos facultés intellectuelles.

SUJET. Notre vie terrestre est également appropriée au développement des nobles tendances de l'humanité.

Notre nature est douée de trois nobles penchants qui sont l'amour du beau, celui du bien et celui de nos semblables. Tous les trois commencent à se développer en nous au moyen de nos organes que l'on peut comparer à l'acier qui fait jaillir l'étincelle du caillou. Et d'abord le

beau est répandu dans les merveilles de la nature qui frappent nos regards (détails). Il nous plaît, notre penchant s'éveille, et commence par imiter (comment?). Ensuite il veut aussi créer à son tour (comment?). Le mal que font nos semblables nous nuit de quelque manière, et nous le désapprouvons (exemple). Ils nous rendent service, et nous en sommes satisfaits (exemple). Voilà comment la distinction du bien et du mal naît en nous, et donne l'éveil à la conscience qui peu à peu s'élève au-dessus des sens, et prescrit des devoirs aux affections secrètes du cœur et à la pensée (exemple). Quant à la bienveillance, ce sont surtout les liens de famille qui la développent. L'homme et la femme se sont rapprochés par un attrait mutuel qui produit l'amour conjugal. De cette union résulte l'enfant et avec lui l'amour maternel qui n'a pas son égal (preuve), et que l'enfant payera bientôt de retour (comment?) Et n'est-ce pas à l'aspect des misères ou des dangers d'autrui que se développe en nous cette pitié qui souvent s'impose les plus grands sacrifices (lesquels ?) ? Tant il est vrai que les plus nobles penchants de notre nature doivent aux impressions des sens, non pas leur existence, mais leur première apparition dans le cours de notre vie.

16.

SUJET.

Injustice des reproches que l'on fait au Créateur au sujet de nos erreurs et de nos vices.

Quelques esprits peu réfléchis reprochent au Créateur les erreurs et les vices sans nombre auxquels notre vie terrestre est livrée. Les désordres de la pensée et du cœur offrent sans doute un spectacle bien triste; mais est-ce au Créateur qu'il faut s'en prendre?

Les hommes arrivent tous à la vie dans une ignorance complète (preuve), et il ne peut pas en être autrement (raison). Dès lors, en partant de ce point ils ne peuvent arriver à la connaissance de la vérité que lentement (raison) et à travers beaucoup d'erreurs (raison): Le Créateur

toutefois ne laisse pas les hommes manquer de leçons (preuve), mais ils négligent de les mettre à profit (pourquoi ?). Ainsi c'est à la nature et à la volonté de l'homme qu'il faut reprocher les erreurs de la vie. C'est d'elle en outre que tirent leur origine tous les vices (preuve), qui empêchent la conscience d'élever sa voix ou qui l'étouffent (comment?). Le Créateur est donc encore ici sans reproche.

Vouloir exclure les erreurs et les vices de notre vie terrestre, ne serait-ce pas vouloir bannir l'homme de la création, et reprocher à Dieu notre existence ?

SUJET.

Injustice des plaintes qu'on adresse au ciel au sujet des besoins, des souffrances et des séductions de notre vie terrestre.

Nous n'avons pas à justifier le Créateur au sujet des besoins physiques que l'homme se fait lui-même, trop souvent en dépit de ses intérêts comme de sa raison (exemple). Les besoins naturels ne sont pas nombreux (preuve ). Le Créateur fournit assez pour y satisfaire (preuve), et si quelques-uns d'entre eux ne sont pas satisfaits, ce n'est que des hommes qu'il faut se plaindre (preuve), tandis que ces besoins en général sont un bienfait du Créateur (pourquoi?).

Les souffrances naturelles qui s'attachent à notre enveloppe sont peu mbreuses (preuve), et elles nous donnent d'utiles avertisments (lesquels?). Nous sommes nousmêmes la cause de la plus grande partie de nos maladies et de nos douleurs (comment ?). Ce n'est donc pas le Créateur qu'il faut en accuser.

Enfin dans le nombre des jouissances des sens, il en est qui sont innocentes (exemples), et dont l'usage modéré est utile non-seulement à la santé du corps (comment?), mais encore aux nobles besoins de l'esprit (preuve). Quant aux jouissances coupables (exemple), le Créateur nous les

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