Le lle chapitre traite des phrases dont la première proposition a pour sujet les pronoms vagues il et ce. Les locutions qu'ils servent à former, et qui demandent le subjonctif, sont aussi tellement caractérisées et détaillées, que les enfants ne s'y méprendront pas, dès qu'ils y feront attention. Le Ille chapitre correspond à la syntaxe : il y est question des propositions explicatives amenées par des relatifs. C'était le cas de ramener les enfants à l'accord des participes, qui leur échappe d'autant plus facilement qu'il n'est pas naturel. Le subjonctif a aussi dû trouver sa place dans la conjugaison de cette phrase, et il convenait d'appuyer dans cette occasion sur les gallicismes, c'est moi qui, est-ce moi qui, etc., parce qu'ils fournissent le moyen de présenter une foule d'idées qui sont d'un grand prix dans un cours éducatif de langue maternelle. Le IVe chapitre est consacré au second infinitis, et termine par là le mode impersonnel des verbes. La syntaxe a précédé, et la conjugaison achève ce qu'elle a commencé. Comme le second infinitif exprime en abrégé tantôt le temps, tantôt la manière, tantôt une condition ou une raison, j'ai dû indiquer ces diverses fonctions qu'il est appelé à remplir, et je l'ai fait. Plus tard, je suis revenu à cette forme elliptique et équivoque du verbe. Il y avait aussi une chose importante à faire à ce sujet, c'était de faire distinguer les adjectifs en ant de cette forme invariable du verbe. Dans le Ve chapitre on fait conjuguer par les élèves des phrases logiques analogues à celles qui, dans la syntaxe, forment la première série. Ce sont des phrases d'addition, d'alternative, de remplacement, des phrases formées par des déterminatifs de temps, de lieu, de manière, puis des phrases de condition, de raison et de conclusion. Ici, la syntaxe a précédé, et c'est une répétition qui se fait d'après la maxime, qu'elle est l'âme de l'instruction. Nous demandons que les formules distinctives des phrases soient reproduites dans cet exercice, afin que les élèves se familiarisent de plus en plus avec les idées abstraites qui disent beaucoup en peu de mots. Le Vie chapitre renferme divers objets supplémentaires. Il achève d'abord l'impératif, en y ajoutant la troisième personne que nos paradigmes n'ont pas, parce que devant les mots qu'il vienne , qu'ils partent, on suppose qu'il y a une proposition sous-entendue exprimant une volonté, et que c'est en conséquence de cela que les verbes prennent la forme du subjonctif. Il se peut qu'il en ait été ainsi dans le commencement; mais à présent personne ne pense à un sous-entendu. On se rendrait même ridicule en l'exprimant, outre qu'il ne conviendrait pas partout. Mon intention avait été d'ajouter dès le commencement cette troisième personne aux autres, mais on m'a conseillé de . faire cette concession à l'habitude. Ce que ce chapitre renferme de plus notable, ce sont les expressions propres aux divers mouvements de l'àme: tels sont le désir et le regret, la joie et la tristesse, le respect et le mépris, la pitié et la reconnaissance, l'admiration et la haine. C'est ici une partie dont la syntaxe ne pouvait guère se charger dans sa marche empressée; en outre, pour faire bien saisir ces divers sentiments, il fallait les rapprocher comme nous l'avons fait. Ici d'ailleurs, viennent se placer comme d'elles-mêmes les diverses interjections. Dans le VIle chapitre on reprend toutes les phrases, qui dans la syntaxe forment la seconde série. Il serait inutile de répéter ici ce qui a été dit au sujet du cinquième chapitre. Enfin, le Vile chapitre est une répétition générale de toutes les phrases sur un sujet suivi. Ce sujet, c'est la psychologie de l'enfance, destinée à donner aux élèves la connaissance du moi humain, de l'âme servie par des organes de limon. Elle vient à la suite des conversations qui ont lieu au chapitre XXIV de la Syntaxe, et dont le but est de faire sentir vivement aux élèves la différence totale qu'il y a entre l'âme et son corps. Notre petite psychologie qui fait suite à ces conversations est modeste, comme l'exige sa destination. Cependant elle touche tous les principaux points de son sujet. Quelques-uns, à cause de leur élévation, ne seront pas complétement compris par les élèves ; mais tous, j'en suis sûr, seront saisis en grande partie, et c'est assez pour le moment. Les maîtres trouveront à cet égard les développements désirables dans mon livre sur l'enseignement de la langue maternelle. Aurais-je besoin d'ajouter que le présent volume de conjugaison est en harmonie avec le plan général du Cours éducatif de langue maternelle, et que lui aussi répond à son épigraphe : Les mots pour les pensées, et les pensées pour le cæur et la vie? La syntaxe s'applique à familiariser les enfants avec des pensées inspirantes, que j'appellerai volontiers du nom d'iducatives. Elle les fait répéter, puis expliquer, afin de les faire, pour ainsi dire, entrer dans l'âme; mais la conjugaison , qui fait énoncer la même pensée à toutes les personnes, a sous ce rapport un avantage qui a déjà été signalé ailleurs. La première partie de la conjugaison partage ce privilége, mais dans une sphère plus étroite, puisque dans ses propositions, elle ne peut dire que beaucoup moins. La méthode à suivre pour cette partie de la conjugaison est en général la même que celle qui a été recommandée pour la conjugaison des propositions. Ce qu'il y a ici de particulier à observer se trouve indiqué en tête de chaque leçon, et il ne me reste qu'à prier les maîtres de bien vouloir s'y conformer. Je ne doute pas qu'ils ne veuillent m'aider à réaliser auprès de la jeunesse le noble but que je me suis proposé dans mon travail. Dans la syntaxe on peut, comme je l'ai dit, omettre quelques phrases moins importantes que les autres. Ici, je prie de n'en négliger aucune, et cela en particulier dans ia Psychologie de l'enfance, qui n'est déjà qu'un abrégé de cette importante matière. Je voudrais aussi que les leçons par écrit eussent loujours lieu à la suite des leçons de vive voix et sous les yeux de l'instituteur, afin que chaque élève les fit lui-même, et n'allât pas par paresse copier le travail d'autrui. Une chose qui doit compléter l'enseignement de la langue, c'est la ponctuation. J'ai à cet égard des règles à donner, tout aussi simples que rationnelles, et je vais les indiquer.. A. Ponctuation de la proposition. 10 Toute nronosition isolée doit se clore par un point, et ce point devient interrogatif ou exclamatif selon le contenu de la proposition. go Lorsque la proposition renferme un déterminatif composé d'une série de 'mots, on le renferme entre deux virgules, s'il se trouve dans la proposition même, et on le sépare par une virgule, s'il se trouve au commencement ou à la fin. La prononciation indique cette séparation que l'écriture représente par la virgule. Exemples : Le lion, à moins d'étre poussé par la faim, ne touche pas l'homme.Apris avoir perdu la journée à ne rien faire, les fainéants vont se coucher. 3o Lorsque la même proposition présente plusieurs adjectifs, plusieurs noms ou plusieurs infinitifs qui appartiennent à la même partie, on les distingue les uns des autres par une pause dans la prononciation, et on les sépare par une virgule dans l'écriture, à moins qu'ils ne soient liés par la conjonction et ou bien ou. Exemples : L'enfant est un étre vif, changeant et quelquefois capricieux. - J'admire la grandeur, les merveilles et les beautés de la nature.-Le vil égoiste n'aime qu'à penser à soi, à jouir, à gagner. Séparer par des virgules un déterminatif de deux ou trois mots, tandis que la prononciation ne fait pas de repos, est un abus qui introduit dans l'écriture une embarrassante forêt de hachures. B. Ponctuation de la phrase à deux propositions. — 1° Lorsqu'aucune des deux propositions ne demande un signe orthographique entre les divers mots qui la composent, on sépare simplement ces propositions par une virgule, et à la fin de la dernière on met le point convenable. Cependant si la première proposition est interrogative, la virgule se remplace par le signe d'interrogation. Exemple : Êtes-vous raisonnable? Faites-le voir dans votre conduite.- Si la seconde proposition cite des paroles d'autrui, la virgule se remplace par les deux points. Exemple : N'oubliez pas cette parole : A chaque jour suffit sa peine. Dans les deux cas, la seconde proposition doit commencer par une majuscule, parce qu'elle forme en effet un commencement que l'on marque dans la prononciation. 7 XII AVIS AUX INSTITUTEURS ET AUX INSTITUTRICES. 20 Dars la phrase logique, la proposition intercalée se place entre deux virgules. Exemple : La conscience, lorsque nous avons obéi à ses ordres, nous récompense par une douce approbation. - Dès que l'une des propositions, dans la phrase logique, demande à être coupée par la virgule, il faut séparer les deux propositions par le point-virgule. Exemple : Judas, après avoir vendu son bon maître, n'osa pas se présenter à lui ; mais il alla se pendre à un arbre. Cependant, si c'est une phrase d'addition, on se contente de séparer les deux propositions par la virgule, à cause de leur étroite liaison. Exemple : Judas, après avoir vendu son bon maître, tomba dans le désespoir, et alla se pendre. 3° La phrase grammaticale ne prend pas de virgule devant la conjonction que et les relatifs qui, que, dont, parce que ce qui les suit fait corps avec ce qui précède. Exemple : Je ne veux pas que l'on flétrisse ma réputation. Un enfant ne doit pas disposer des choses que ses parents ne lui ont pas données. — Si la proposition explicative est intercalée, elle ne prend de virgule qu'à la fin. Exemple: La mère qui a pris soin de moi dès le berceau, mérite de ma part la plus vive reconnaissance. Ce dernier repos a lieu dans toute bonne prononciation. Voilà des règles de ponctuation que les enfants peuvent comprendre. Quoiqu'on ne les ait pas toujours scrupuleusement observées dans l'impression de cet ouvrage, je prie instamment les maîtres de s'y conformer, afin d'y habituer les élèves; ils devront avoir soin de faire entrer quelquefois la ponctuation dans le compte que ceux-ci auront à rendre des phrases. Il faut toujours exiger qu'ils l'observent dans tout ce qu'ils ont à écrire. En cela on aura souvent l'occasion de revenir sur les règles. Je crois devoir signaler ici une faute qui s'est glissée dans la première partie de la conjugaison. Un remaniement qui a eu lieu dans la composition, au moment de l'impression, a fait substituer par erreur le mot infinitif au mot indicatis, dans le titre du chapitre III. La même erreur s'est reproduite à la table, où l'on a copié le titre du chapitre. : |