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elle qui le fit sculpter au fronton du Louvre, dans la cour Carrée, au revers de la colonnade de Perrault, qui le plaça sur ses monnaies, etc. (1), et en coiffa sa Liberté.

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La vignette ci-dessus est empruntée à un charmant médaillon contemporain, gravé avec beaucoup de soin. La tunique est relevée, les seins sont à découvert, le niveau pend au milieu sur la poitrine (2). Béranger, en 1820, dans sa chanson du Vieux Drapeau, à l'époque de son plus ardent chauvinisme, le constate et le réclame :

«Son aigle est resté dans la poudre,

Fatigué de lointains exploits;
Rendons-lui le coq des Gaulois,

Il sut aussi lancer la foudre. >>

Le coq des Gaulois est joli. Notons, en passant, que les Gaulois ne s'en servirent jamais, ni sur leurs enseignes ni sur leurs monnaies. Ce vœu du poëte ne fut que trop écouté en 1830 par MM. Laffite, Dupont (de l'Eure) et leurs amis. Louis-Philippe le subit. J'emprunte à un travail fort remarquable de M. Adrien de Longpérier le

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(1) Vignette de l'en-tête des actes de la Société populaire de Nantes. - Bois. Au centre, dans un médaillon, un pélican se perce le flanc au sommet de la montagne, avec la légende: LIBERTÉ, ÉGALITÉ, et la légende circulaire : VIVRE LIBRE OU MOURIR. SOCIÉTÉ POPULAIRE DE NANTES. Aux extrémités, à gauche, le bonnet de la Liberté; à droite, le coq gaulois. (Catalogue et description des objets d'art du Musée archéologique de Nantes et de la Loire-Inférieure, 1856, no 163, p. 92.)

(2) La France républicaine. Darcis sculpsit.

passage suivant, qui se rattache directement au sujet qui nous occupe':

«Que ce soit au culte de Neptune ou à toute autre cause qu'il faille << attribuer la présence du dauphin sur les armes des gladiateurs, << toujours est-il que nous trouvons sur le beau casque de Pompéi « que nous reproduisons ici ce poisson qui donnait lieu au Rétiaire << de chanter en poursuivant le Mirmillo: Non te peto, piscem peto; « quid me fugis, Galle? Le cimier du casque est terminé par une << tête de griffon avec des caroncules sous le cou, tête qui ressemble << tellement à celle d'un coq, qu'elle devait nécessairement fournir « un excellent prétexte au jeu de mots qui avait, en réalité, pour << but d'injurier la nation gauloise. » (Revue archéologique, planche 165, no 2, 8° année, p. 326.)

Après la Révolution de 1830, on éleva la colonne de la Bastille, pour servir de tombeau à toutes ces pauvres victimes mortes au cri de: Vive la Charte, qu'on devait si bien enterrer avec elles. Pour l'ornementation de la base, on s'adressa à Barye, qui fut chargé de modeler quatre coqs pour les angles du piédestal. Son embarras fut grand. Le médaillon central ne fut pour lui qu'un jeu : le lion passant est magnifique; mais les coqs, comment s'en tirer? Faire du réalisme aux pieds de ce génie si pen vêtu et si bien doré qui surmonte la colonne, il n'y fallait pas songer; idéaliser le coq, le problème était insoluble, et notre grand sculpteur échoua dans cette tâche ingrate. Nous dirons aux lecteurs de la Revue: Si vous voulez admirer l'œuvre incontestée d'un immense talent, allez aux Tuileries voir le lion combattant un serpent, et laissez de côté les coqs qui s'époudraillent et s'ejaugruent sur la colonne de la Bastille.

Je croyais le coq mort et enterré depuis 1848, lorsqu'un de mes amis vint, il y a quelque temps, m'apporter une chanson intitulée : le Coq gaulois, avec harmonie imitative, chanson dans laquelle on veut, grâce à ses caroncules rouges, en faire l'emblème favori de la République de l'avenir : l'auteur, quel qu'il soit, oublie que ces mauvaises plaisanteries ne se renouvellent plus. Henri IV voulait pour tous les Français la poule au pot. Notre coq, revenu de ses illusions politiques, fera bien d'aller y rejoindre sa compagne. Ce sont là d'utiles destinées, je l'engage à ne pas y manquer.

J'ai cru devoir recueillir les médailles frappées après la Révolution

de 1830 et se rattachant aux tentatives de soulèvement dans l'Ouest de la France. J'en possède une douzaine. Je n'en publie que trois, et n'en ai fait graver qu'une seule.

No 1er.

D. Tête du roi Henri V surmontée d'une étoile. A l'exergue: HENRI. En légende circulaire : 2. AOUT. 1830.

R. Dans le champ, drapeau semé de fleurs de lis, la hampe enroulée d'une branche de lierre. Légende circulaire: DIEU. Le

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Le fait brutal de la révolution est à peine accompli, que la protestation arrive. Cette date est celle de l'abdication de Charles X en faveur de son petit-fils.

N° 2.

D. Le duc de Bordeaux, nu et à genoux sur des nuages. Il porte en sautoir la croix de ses ordres. Légende: POUR LUI. JUSQU'A LA

MORT.

R. Grande fleur de lis dans le champ. Légende: VOLONTAIRES

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Trouvée aux Sables d'Olonne, cette médaille doit se rattacher à l'échauffourée du port de la Claye. C'est un commencement d'organisation.

No 3. Planche 1", no 4.

D. Tête nue du prince, profil à gauche. Légende : TOUT. POUR ET. PAR LA FRANCE. A l'exergue: HENRI.

R. Croix ancrée portant un cœur en sautoir. A l'exergue: DIEU ET

LE ROI.

Bélière.

Plomb. Elle existe aussi en argent. Fabriquée à Paris, elle fut répandue dans la Vendée lors du soulèvement de 1831. Diot, le nom le plus populaire de cette époque, en portait une semblable lors de son arrestation. Elle fut jointe comme pièce de conviction au dossier de son procès, lors de son jugement devant la cour d'assises des Deux-Sèvres. On connaît la fin tragique du chef des réfractaires, tué à Poitiers d'un coup de corne de bœuf, et l'on danse encore, dans nos campagnes du Bocage de la Vendée, une gavotte qui porte son nom.

Des monnaies furent frappées à cette époque; elles se rattachent

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