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role inutile est donc sévèrement interdite, soit pendant l'exercice, soit devant l'ennemi.

Les chefs de pièce font face au sabord, les servants font face à leur pièce, et s'alignent sur les deux premiers servants, tous se serrent à bord, de manière que les coudes s'affleurent, la tête haute, l'œil dirigé du côté du chef, les pieds sur le même alignement, le corps d'aplomb, les bras pendants, les mains dans les rangs, ouvertes et à plat sur les cuisses.

A la fin du roulement chacun reste immobile.

1er COMMANdement.

DÉTAPEZ, DÉMARREZ VOS CANONS!

Un temps.

Le premier servant de droite détape le canon et place la tape contre le bord derrière lui; le chef de pièce, aidé des servants placés près de lui, démarre le canon et l'assujettit contre le bord en passant au collet du bouton de culasse un tour de chaque garant, qu'il fait tenir par les deuxièmes servants de droite et de gauche; puis, il ôte le couvre-lumière et le passe au troisième servant de droite qui le met près du bord en arrière des servants. H relève le marteau. (ACTION!)

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Le chef de pièce prend le dégorgeoir de la main droite, l'enfonce dans la lumière, s'assure que la charge n'a pas bougé et perce la gargousse; il ouvre la boîte à étoupilles,

en prend une et l'introduit dans la lumière, en pressant fortement, avec le pouce, le godet sur le champ de lumière. Il referme la boîte après avoir pris l'étoupille. (ACTION!)

3 COMMANDEMENT.

POINTEZ!

Trois temps.

Premier temps. Le chef de pièce place la hausse au cran indiqué par le chef de batterie et pour la charge qu'il sait être dans le canon, puis il se place à droite du palan de retraite, le pied gauche en avant et à plat, le genou ployé, la jambe droite allongée, la main gauche sur la plate bande de culasse, et la main droite à la poignée du coin de mire. Les troisièmes servants, aidés par les quatrièmes pour les gros calibres (le 24 et au-dessus), prennent les anspects, les placent sur les adents de l'affût, et ils élèvent ou abaissent la culasse, au signal du chef, jusqu'à ce que le canon soit au point convenable, c'est-à-dire, que la ligne de mire se trouve dirigée, autant que possible, sur le point où l'on doit viser, lorsque le bâtiment est dans une position moyenne à ses balancements de roulis.

Si le pointage doit être très-oblique, on commencera par porter la pièce sur l'avant ou sur l'arrière, de manière à ce qu'elle soit à peu près en direction. On pointe en hauteur et on attend le deuxième temps pour rectifier la direction. (ACTION!)

Deuxième temps. Les mêmes servants embarrent aux flasques pour diriger la pièce à droite ou à gauche suivant le signal du chef; le chef se relève, décapelle les garants; il en charge les derniers servants, aidés par ceux qui ne sont pas occupés au pointage, pour que tous contiennent la pièce au sabord, puis il prend de la main droite le cor

don du percuteur et se porte vivement en arrière du recul du canon. Il vise, en s'inclinant et en mettant dans le même alignement, son œil le point le plus élevé de la hausse, le point le plus élevé de la masse de mire et l'objet à battre. (ACTION!)

Troisième temps. Dès que le pointage est fini, le chef fait le signe A postes, auquel les servants chargés des anspects les retirent de dessous les flasques et reprennent leur alignement : ils les tiennent le bout posé sur le pont, hors de la direction des roues. (ACTION!)

4 COMMANDement.

FEU!

Deux temps.

Premier temps. Le chef de pièce attend que les mouvements du navire amènent la ligne de mire dans la direction du point où l'on doit viser, et, quand il le voit près d'arriver, il l'indique par un signal, puis il fait feu, en tirant fortement et sans secousse sur le cordon du percuteur. A ce signal du chef de pièce, les servants chargés des garants de palan les laissent tomber hors de la direction des roues; ceux qui ont les anspects les posent sur le pont; tous les servants, à l'exception des premiers de droite et de gauche, se portent vivement au palan de retraite pour l'abraquer et même palanquer la pièce jusqu'à longueur de brague. Les premiers servants prennent les coins d'arrêt et calent les roues dès que l'affût n'est plus au sabord; le chef love le cordon du percuteur et relève le marteau.

Le dernier servant de gauche fait une demi-clef au palan de retraite; tous les servants se serrent faisant face à leur

Tome 2. 1841.

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pièce; les troisièmes à la hauteur du chef, les deuxièmes reprennent leurs postes. (ACTION!)

Deuxième temps. Les troisièmes servants de droite et de gauche, aidés des quatrièmes pour les gros calibres, prennent les anspects, les embarrent sur les adents de l'affût, élèvent ou abaissent la culasse pour que le chef puisse placer le coussin et le coin de mire, de manière à mettre la pièce à même d'être chargée; les autres servants rouent les garants de palans de retraite et de côté; les anspects sont remis à leur place et chacun reprend son poste. (ACTION!)

5o COMMANDEMENT.

BOUCHEZ LA LUMIÈRE, ÉCOUVILLONNEZ,

AU REFOULOIR !

Deux temps.

Premier temps. Le chef de pièce prend le dégorgeoir de la main droite, et l'enfonce dans la lumière pour voir si elle est dégagée, il la bouche bien ensuite avec le pouce de la main gauche jusqu'à ce que la pièce soit chargée, ne l'ôtant, pour sonder, que lorsque les chargeurs sont bien effacés. Les premiers servants de droite et de gauche se portent en même temps à la volée en passant par dessus les palans et la brague; le deuxième servant de droite remet au premier l'écouvillon, que celui-ci enfonce dans la pièce, et ausitôt il prend le refouloir et le place sous la volée entre les chargeurs, la hampe reposant sur le seuillet du sabord, le bouton sur le pont touchant l'essieu de devant. (ACTION!)

Deuxième temps. Le premier servant de droite, aidé du

1 Dans les exercices à feu, et lorsque le rappel de la pièce au sabord n'est pas à craindre, le mouvement de caler les roues avec les coins d'arrêt peut être fait par les deuxièmes servants : le service en est plus rapide parce que les chargeurs se portent de suite à la volée de la pièce et le second servant de droite est plus tôt paré à passer l'écouvillon.

premier de gauche, tourne plusieurs fois l'écouvillon au fond de l'âme dans le sens convenable pour faire prendre le tire-bourre; il le retire en continuant à le tourner dans le même sens, l'appuie sur le bourrelet, le frappe plusieurs fois en dévirant pour faire tomber les culots de gargousse et la crasse, et le passe aussitôt au deuxième servant de droite qui le pose sur le pont; il saisit le refouloir de la main gauche.

Le chef de pièce introduit le dégorgeoir dans la lumière pour s'assurer qu'elle est parée. Si elle ne l'était pas, il ferait le commandement : Ecouvillonnez, et le deuxième servant de droite renverrait aussitôt l'écouvillon au chargeur pour recommencer le mouvement. Le chef rebouche la lumière.

Le dernier servant de droite nettoie le marteau, visite l'escargot et l'écouvillon; les garants de còtés sont passés aux derniers servants qui les laissent reposer sur le pont. (ACTION!)

6 COMMANDEMENT.

LA CHARGE DANS LE CANON, A LA POUDRE!

Un temps.

Le premier servant de gauche fait un demi à gauche, reçoit du pourvoyeur la gargousse qu'il place dans le canon, le culot le premier; il met ensuite et successivement dans la pièce le boulet et le valet, qui lui sont donnés, l'un après l'autre, par le deuxième servant de gauche, qui reprend son poste.

Le premier servant de droite, pendant ces mouvements, empêche, au besoin, la charge de tomber, en mettant la main droite devant la bouche de la pièce.

Dès que la charge est introduite, le premier servant de droite et le premier de gauche l'enfoncent vivement au fond de l'âme avec le refouloir, par des mouvements successifs et à toute longueur de bras, en appuyant fortement

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