DE L'IMPRIMERIE DE P.-F. DUPONT, HOTEL DES FERMES. H. NICOLLE, rue de Seine, n. 12, TREUTTEL et WURTZ, rue de Bourbon, n. 17; DE MAT, à Bruxelles. THEATRE COMPLET DES LATINS, PAR J.-B. LEVÉE, Ancien professeur de rhétorique et de littérature latine, etc., ET PAR FEU L'ABBÉ LE MONNIER; Augmenté de Dissertations, etc., par MM. AMAURY DUVAL, de l'Acadé- CHEZ A. CHASSERIAU, LIBRAIRE ÉDITEUR, DE L'ABBÉ LE MONNIER. 000 POURQUOI traduire Térence, après que Madame Dacier l'a traduit? Cette question me fut faite lorsque je mettais la main à l'ouvrage; on la fera peut-être avant que de me lire. Je me hâte d'y répondre; il n'en serait plus temps, si on la répétait après m'avoir lu. J'ai traduit Térence après Madame Dacier, parce que l'ouvrage de cette savante est ancien, et que son style a vieilli. Peut-être même, lorsqu'elle écrivait, son style était-il usé. On le croira, si on la compare avec des auteurs ses contemporains, qui ont encore un air de jeunesse, tandis qu'on aperçoit ses rides. Peut-être aussi le style de la comédie passe-t-il plus vite que tout autre. Les langues vivantes sont une monnaie frappée au coin de l'usage. On peut comparer le style familier aux espèces de peu de valeur, qui circulent journellement, et dont l'empreinte est bientôt effacée. Moliere n'a plus la fraîcheur de Boileau. Quoi qu'il en soit, le style de Madame Dacier est suranné. J'ai jugé que Térence méritait bien d'être traduit dans le langage qui a cours aujourd'hui parmi les gens sensés c'est dire que j'ai rejeté le jargon précieux et maniéré des petits-maîtres. J'ai cherché un milieu entre : |