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quelques mouvements très limités dans les membres lésé; l'intelligence est confuse. Mme F..... a essayé cependant d'embrasser son enfant qu'on lui présenta. Elle prononce quelques mots, semble comprendre les questions qu'on lui lui adresse; la mémoire est singulièrement troublée; ce trouble porte sur des mots isolés. Mme. F.... reconnaît les personnes, mais elle oublie les noms; parfois réponses incohé

rentes.

A partir du 6 jour, M. Tian fut seul à soigner la malade. C'est à son obligeance que je dois les quelques renseignements suivants. Le traitement a consisté en évacuants,en exutoires; le calomel fut donné à doses fractionnées pendant quelque temps. Du 6ème au 35ème jour, l'état de la malade alla s'améliorant d'une manière très sensible. L'accident le plus tenace fut l'hémiplégie; elle disparut, quoique très leutement, sous le traite ment méthodique de notre honorable confrère. En se retirant, M. Tian laissa la convalescente dans un état très satisfaisant, après une si rude secousse l'intelligence, la motilité, la sensibilité étaient revenues dans une intégrité parfaite; et aujourd'hui, 5 mois après la parturition, l'enfant et la mère se portent bien. Ou doit noter cependant, que Mme F., qui a repris depuis long-temps ses occupations habituelles, est obbligée de s'aider de la main gauche, toutes les fois qu'elle doit tirer l'aiguille en cousant. C'est le scul mouvement qui soit quelque peu gêné.

Tous les praticiens reconnaissent la haute gravité des convulsions puerpérales, qu'elles éclatent avant, pendant, ou après l'accouchement, surtout si, durant la grossesse, il a existé de l'oedème. En effet, l'éclampsie exerce une influence doublement funeste; elle détermine la mort du fœtus, et cela dans l'immense majorité des cas; elle est fatale à la mère dans une proportion que l'on ne saurait préciser, il est vrai, dans l'état actuel de la science, mais que l'on sait être considérable.

Dans le cas dont je viens de faire l'historique, la mère et l'enfant ont, l'un et l'autre, échappé à cette redoutable affection. L'enfant a vécu, malgré l'action nuisible que les convulsions exercent sur le foctus pendant qu'il est encore renfermé dans le sein de la mère, influence facheuse qu'il subit même après la naissance;

Il n'est peut-être pas de ville en Turquie où notre art soit plus avili, où le titre de médecin soit usurpé et exploité d'une manière plus scandaleuse qu'à Alep. On y compte à peu près 80 soi-disant docteurs. Si les titres académiques et les plus simples notions de l'art manquent à la plupart d'entre eux, en revanche, avec quel aplomb et quelle dexterité ils exploitent la crédulité publique! Comme ils sont habiles à écarter toute concurrence scientifique et honnète ! Pourtant, parmi cette ivraie il y a quelques bons grains, et je serais injuste si je ne rendais pas témoignage au mérite et à l'honorable caractère du médecin de la quarantaine. Il est vrai que, gràce à ses qualités (chose triste à dire!) le pauvre homme est condamné à l'inaction.

Pour venir en aide à ses guérisseurs, Alep ne possède pas moins de 14 pharmacies qui débitent, sans contrôle, sous le nom de médica ments, toutes les drogues que la cupidité associée à l'ignorance sont capables d'imaginer.

Mais revenons au bouton d'Alep. Je n'ai pas l'intention de remonter

il a survécu à un accident grave, l'asphyxie; ajoutons le danger qui résultait, pour lui, d'une application de forceps si bien faite qu'elle fût. La mère a résisté, sans succomber, à une maladie, qui, même en n'admettant pas l'opinion de Mme. Lachapelle à ce sujet, ne laisse pas d'être une des plus meurtrières du cadre nosologique de la puerpéralité.

A ne considérer que l'issue définitive, on doit se féliciter de ce que des désordres aussi profonds du côté des centres nerveux, désordres se traduisant au dehors par une hémiplégic complète et persistante, une période convulsive, une période comateuse, remarquables par leur durée et leur intensité, n'aient presque pas laissé de traces sur la personne soumise à notre observation. Des faits analogues ne se reproduisent pas souvent.

Est-il permis d'attribuer la guérison de la mère à l'énergie du traitement employé, de même que je crois rationnel d'admettre que l'insufflation, convenablement pratiquée, a sauvé l'enfant? Le traitement, sans aucun doute, a été des plus énergiques; il a consisté en révulsifs intestinaux et cutanés, et en émissions sanguines; celles-ci, pratiquées presque dès le début et larga manu, ont amendé les troubles de l'hématose, et rendu les accès moins intenses et plus rares. Mais doiton en inférer que les moyens mis en usage aient eu la puissance, à eux sculs, de conjurer le danger, lorsque ces mêmes moyens échouent journellement dans des cas. analogues et entre des mains très habiles? Quoiqu'il en soit, toujours est-il que les saignées, pratiquées sans hésitation, nous ont paru avoir une inflence favorable, en diminuant le nombre et la violence des convulsions; et, sans avoir la prétention de déduire de ce seul fait des conclusions générales, je pense que, dans les cas analogues, il serait préjudiciable d'hésiter dans l'emploi des déplétions sanguines convenablement formulées.

Dans l'infiltration des membres pelviens, dans la bouffissure de la face, qui existaient chez notre malade, on trouvera, à priori, la cause prédisposante de l'éclampsie.

à l'origine, ni même de tracer une description complète de cette affection; je me contenterai de rappeler les traits caractéristiques de son histoire.

Le bouton d'Alep, commun aux deux sexes, n'épargne aucun âge; il a cependant une sorte de prédilection pour l'enfance. Il serait difficile de trouver un indigène âgé de 40 ans qui en ait été exempt. 11 n'atteint les étrangers qu'au bout d'un certain temps de séjour; quelquefois il ne se déclare chez eux qu'après qu'ils ont quitté le pays. D'ordinaire le bouton prend son siège sur les parties exposées à l'air, sur la face, les mains, les avant-bras, les jambes, rarement sur les autres parties du corps. Il y a cependant cette particularité curieuse que, chez les étrangers, la face est presque toujours épargnée. L'époque de son apparition n'a rien de fixe; ni l'été, ni l'automme, ni l'hiver, ni le printemps ne semblent exercer aucune influence sur son développement. Il a un cours régulier, d'une année dans la généralité des cas. Par exception, toutetois, la durée peut être ou plus longue ou

Je dis à priori, car malheureusement les urines n'ont jamais été essayées. Malgré la probabilité de l'albuminurie dans ce cas, cette omission est regrettable, attendu qu'il n'est pas oiseux de confirmer, par de nouveaux faits, la doctrine qui enseigne que les conditions organiques le plus favorables à la production de l'éclampsie sont celles qui produisent l'albuminurie.

Quoique la briéveté du cordon ne soit pas rangée parmi les causes de dystocie essentielle, causes qui peuvent déterminer l'éclampsie, on ne peut cependant pas se refuser d'admettre que cette briéveté, accidentelle dans notre cas, n'ait été la cause déterminante des accidents qui ont failli emporter Mme F.... En effet, d'après les faits relatés plus haut, tant que la tête put avancer, le travail marcha sans embarras; dès que la tige omphalo-placentaire ne permit plus à l'extrémité céphalique de descendre, le travail fut enrayé, et alors cette cause de dystocie nécessitant, de la part de l'utérus, des efforts énergiques, efforts soutenus du reste par l'administration intempestive de plus de 10 grammes d'ergot de seigle, a surexcité les nerfs sensitifs de l'organe gestateur, au point de faire naître l'action réflexe des nerfs moteurs. C'est là, d'après moi, le point de départ de l'éclampsie que j'ai observée. La briéveté du cordon et sa grande résistance ont non seulement arrêté la tête au détroit périnéal pendant plusieurs heures, malgré l'activité des contractions, mais encore les épaules à la vulve. Il a fallu d'énergiques tractions pour dégager ces parties; et, d'après la rapidité de la délivrance, je pense que le décolement forcé du placenta a eu lieu avant l'expulsion du trone.

L'accoucheuse, agissant en sage-femme instruite, eût pu prévenir le mal, si, voyant un travail régulier cesser subitement, après d'énergiques douleurs sans effets pour la progression de la tête malgré l'effacement complet du col, au lieu de donner le seigle ergoté sans discernement et à très hautes doses, elle eùt demandé l'assistance d'un homme de l'art. Celui-ci n'aurait pas manqué de reconnaître ou soupçonner l'obstacle et agir en conséquence.

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N. E. E.

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S. E.

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S.

13

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Calmes. TOTAUX. 90 direction moyenne. N 12. E. N. 35. E. N. 30. E. N. 45. E. N. 34°E.

Les vents qui prédominent sur le Bosphore sont ceux du Nord-nord-Est et du Sud-sud-Ouest; les premiers étant une fois plus fréquents que les seconds. (:: 23: 10).

La direction moyenne annuelle de tous les vents est à peuprès celle de l'été, c'est-à-dire, Nord-nord-Est, avec inclinaison de 10 à 20 dégrés vers l'Est au printemps et en automne, et de 10 à 15 dégrés vers le Nord pendant l'hiver.

(1) Ce travail est extrait d'un mémoire beaucoup plus étendu et entièrement inédit, qui doit faire partie du remarquable ouvrage que nistration, l'agriculture, l'industrie et le commerce, sur la météoroM. A. Viquesnel public, en ce moment, sur la statistique, l'admilogie, la géographie et la géologie de la Turquie. Cet ouvrage intitulé: : Voyage dans la Turquie d'Europe, description physique et

avec un atlas de dessins et de cartes. On souscrit à Paris, chez l'édi

On ne saurait trop déplorer de telles erreurs, renouvelées sans cesse. A mon sens, cependant, il y a quel-géologique de la Thrace, doit former deux forts volumes in-quarto, que chose de plus déplorable encore: c'est la coupable facilité avec laquelle les pharmaciens délivrent le seigle

plus courte. Un des caractères importants de la maladie est de ne pas éveiller de douleur.

Le bouton d'Alep présente trois périodes. On observe d'abord une induration peu étendue de la surface cutanée; puis, progressivement le centre du point induré devient proéminent et se termine par une vésicule incolore qui ne dépasse pas le volume d'une tête d'épingle. La vésicule se rompt bientôt et donne issue au liquide qu'elle contient; telle est la première période. Dans la seconde, le point occupé par la vésicule se recouvre d'une croûte jaunâtre qui s'étend peu à peu et fioit par envahir toute la surface de la partie indurée; à son maximum de développement elle offre les dimensions d'un demi-écu. Le bouton marche ainsi jusqu'au sixième mois sans produire aucune douleur. Alorg commence la troisième période. Le bouton, qui était resté stationnaire pendant quelques jours, semble prendre un nouvel essor; il change d'aspect. La plaque croûteuse, jusque là lisse et presqu'égale, se fendille et laisse suinter un liquide blanchâtre, saus odeur.Peu à peu des

|

teur J. Baudry rue Bonaparte No. 5, et à Constantinople, chez le Dr. Verrollot. La première partie est en vente.

fragments s'en détachent, mettant à découvert une plaie simple, plus ou moins profonde, qui guérit assez promptement, en laissant une cicatrice plus ou moins difforme qui clot ainsi la troisième période, dont la durée est de six autres mois.

Telle est la marche du bouton d'Alep qui, comme je l'ai dit plus haut, est sujette à des exceptions. Il faut noter qu'il n'est pas rare de voir paraître simultanément plusieurs boutons; on a vu des individus en porter plus de quarante à la fois. J'ai observé un cas dans lequel il en existait huit sur le dos de la main gauche et autant sur l'avant-bras du même côté.

Quelle est la cause du bouton d'Alep? question non résolue d'une manière certaine, malgré le grand nombre d'opinions émises à ce sujet. La plus répandue dans le pays est que cette maladie provient de l'usage des eaux du Kuweik. Mais comment admettre cette manière de voir, quand on sait que plusieurs familles, qui s'abstiennent depuis long-temps de l'usage de ces eaux, ne sont pas plus épargnées que les

Les vents du Nord prédominent en hiver et en été; ceux du Sud sont le plus fréquents au printemps, en automne et même en hiver.

La région des nuages inférieurs, c'est-à-dire, des Brumocumulus, est presque constamment en accord avec la direction du vent qui souffle sur terre. La région des nuages les plus élevés, c'est-à-dire, des Cirro-stratus,est ordinairement le séjour d'un vent diamétralement opposé à celui qui pousse les nuages inférieurs et qui règne à la surface du sol.-- Or, comme la direction moyenne des vents inférieurs est Nord-nord-Est, il s'ensuit que celle des vents supérieurs est Sud-sud-Ouest.— Telle est, en effet, la loi d'alternance des vents au-dessus du Bosphore.

La vitesse relative des vents n'est pas moins intéressante à connaître que leur fréquence. En multipliant ces deux termes l'un par l'autre on obtient la quantité d'air écoulé dans un temps déterminé.

Si on prend 1 mètre par seconde pour la vitesse moyenne de tous les vents, 1000 heures pour 1 temps qu'ils ont souffié et 1000 mètres ponr la quantité d'air déplacé, on trouve que chaque vent se comporte de la manière suivante:

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On pourrait donc diviser les vents, sous le rapport de leur impétuosité, en 1° vents forts: Est et Sud-Ouest; 2. vents modérés: Nord-Est et Nord; 3o vents faibles qui seraient dans un ordre décroissant: le Nord-Ouest, l'Ouest, le Sud et le Sud-Est.

Il est encore digne de remarque que le maximum de l'intensité moyenne de tous les vents a lien vers les trois heures de l'après-midi, tandis que leur minimum se trouve vers trois heures du matin. A partir de cette dernière heure la force du vent va sans cesse en augmentant pendant douze heures, après quoi elle décroit peu à pen pendant les douze heures suivantes.

Cependant, si l'on étudie l'intensité de chaque vent en particulier on trouve que les heures de marima et de minima ne sont pas les mêmes pour tous, mais qu'elles varient à peuprès de la manière suivante :

FREQUENCE
MOYENNE.

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S.

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MAXIMUM D'INTENSITE. MINIMUM D'INTENSITÉ.

S.O.

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0.

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En étudiant les vents selon les différentes heures du jour on voit qu'ils soufflent en moyenne de la manière suivante:

N. E.

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HEURES.

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3. h. du matin.

3. h. du mat.et mint Minuit

3 h. du matin.

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possible, j'ai cherché à découvrir l'insecte, mais toujours inutilement. Pourtant, il me semble que cette idée n'est pas â dedaigner,

Il est généralement aduris dans le pays que le bouton d'Alep résistè à tous les moyens de traitement; c'est, dit-on, une maladic incurable. Cette opinion enracinée a dû être un grand obstacle à toutes les tentatives de cure faites jusqu'ici et c'est, peut-être, la cause de leur insuc cès. Pour mon compte, je n'ai pas vu dans cette opinion, ni dans les essais antérieurs, une raison décisive de découragement; j'ai voulu, à mon tour, tenter au moins l'emploi d'un traitement rationnel. La relation succincte de quatre cas qu'il m'a été permis de traiter et de guérir fera voir si ma résolution était teméraire.

D'autres l'attribuent à l'usage trop exclusif de la viande de mouton, tandis que quelques-uns, avec plus de fondement peut-être, croient que le bou1on d'Alep est produit par un insecte particulier, qui, comme l'acarus de la gale, s'introduit dans l'épaisseur du derme et y séjourne plus ou moins longtemps à l'état d'incubation. Cette opinion est ad- Une petite fille de dix ans, qui donnait des promesses de beauté, mise par un médecin qui, après quatre années consécutives de recher-portait sur chaque joue deux bontons d'Alep à leur seconde période. Je ches sur le bouton d'Alep, a réceniment adressé à l'Academie de me proposai d'agir et à force d'insistance, j'en obtins l'autorisation. Naples un memoire sur cette affection. J'ignore si ce fait est fondé. | Le raisonuement me porta à faire usage d'une pommade composée de Plusieurs fois, à l'aide d'un microscope passable et avec tout le soin 3 décigrammes d'acide arsénieux pour un gramme d'axonge. J'en fric

VENTS.

HAUTEUR

DU BAROMETRE.

m. m.

POIDS DE L'ATMOSPHÈRE.

kilogr.

N. 0.

759.54

16,525

N.

761. 27

16,563

N. E.

762. 56

16,391

E. E.

763. 81

16.618

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S.
S.
S.O.
0.

exemple, en 1851, la totalité des fluctuations atmosphériques ayant été de 109,061 kilomètres et leur vitesse moyenne de 4 mètres 02 par seconde, c'est comme si l'air qui se renouvelle à la surface de Constantinople s'était écoulé avec tine, rapidité constante et capable de faire près de trois fois le tour du globe dans l'espace de 314 jours. Eu réalité cette masse d'air n'a pas été déplacée en ligne directe, mais par de nombreuses séries d'oscillations du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest. Si on égalise ces oscillations pour les neutraliser, on trouve que les vents septentrionaux ont mis en mouvement une quantité d'air plus que double de celle des vents opposés. Le même rapport existe à peu-près entre les vents orientaux et les vents occidentaux, de sorte que le résultat définitif de tous ces balancements annuels représente un excédant de Nous avons vu précédemment que le vent d'Est étaît le plus 33,877 kilomètres d'air qui se seraient écoulés dans la direc-impétueux; nous voyons ici qu'il est aussi le plus pesant de tion du Nord-Est au Sud-Ouest. En d'autres termes, c'est comme si l'atmosphère de la Mer-noire s'était deversée dans celle de la Méditerrannée avec une vitesse constante de plus de deux milles marins à l'heure pendant trois cent soixante-cinq jours consécutifs.

Mais comme les fluides tendent sans cesse au repos et que les mouvements qu'on y observe n'ont d'autre but que de rétablir leur équilibre accidentellement troublé, on devra admettre que l'écoulement du Nord-Est au Sud-Ouest que je Viens de signaler dans les couches inférieures de l'atmosphère, Indique qu'une égale quantité d'air a dû reflner du Sud-Ouest au Nord-Est dans les régions supérieures. C'est en effet ce qui est démontré par la loi d'alternance des vents dont j'ai parlé précédemment,

Le petit tableau suivant résume l'action des divers vents sur le baromètre, et donne en quelque sorte le poids de chaque vent. La première colonne représente les hauteurs moyennes du baromètre à une heure après midi et au niveau du Bosphore; la seconde est une traduction plus intelligible de la première; elle exprime en kilogrammes le poids d'une colonne atmosphérique dont la base aurait une surface carrée d'un mètre soixante centimètres (160 c'est-à-dire la surface d'un homme de taille moyenne.

tionnai, plusieurs fois par jour, les boutons qui se couvraient, presque sous mes yeux d'une escarre. Chaque matin, j'en amenais la chute en lavant les plaies avec de l'eau de mauve. Par l'emploi de cette pommude je réduisis l'affection à l'état de plaies simples qui se cicatrisèrent parfaitement dans l'espace de vingt-cinq jours, en laissant sur les joues deux taches d'un rouge vif dont la complète disparition ne tarda pas à avoir lieu.

Encouragé par ce premier fait, je voulus en venir à un nouvel essai. Un zaptié, parmi ceux qui sont chargés de la garde du palais d'Alep, âgé de 30 ans environ, présentait sur la partie moyenne du nez et à droite, un bouton qui touchait à la fin de la seconde periode. Le bon

tou offrait l'étendue d'un sou de France et la croûte avait certainement Je double. Par suite des préventions dont j'ai parlé, moa homme fit beaucoup de résistance. I ne fallut rien moins que la promesse, tenue crupuleusement par moi, de lui payer tous les matins la somme de dix piastres pour le décider à se soumettre à mes soins.

MOYENNE DE
TOUS LES VENTS.

tous. Sur une surface carrée de 160 il dépasse de soixante six kilogrammes le poids moyen de tous les vents et il pèse cent-dix kilogrammes de plus que le vent d'Ouest qui est le plus léger.

Les vents d'Est annoncent donc une condensation dans l'atmosphère, tandis que les vents d'Ouest signalent au contraire des résultantes de forces opposées et expriment une lutte entre une raréfaction. Or comme ces deux vents sont le plus souvent les vents du Nord et ceux du Sud, on peut en conclure qué les vents froids et lourds du Nord occupent la région iuférieure et tendent à s'écouler vers le Sud en passant par l'Est, tandis que les vents chands et légers du Sud refluent ordinairement par l'Onest dans les hautes régions de l'atmosphere.

Tous les vents ont leur minimum de densité en été, tous aussi ont leur maximum en hiver, à l'exception des vents du Nord et du Sud qui l'ont en automne.

inférieure à la pression moyenne générale. En été, tous les En hiver, il n'y a que le vent du Sud dont la pression soit vents, sans exception, exercent une pression moindre que la pression moyenne générale.

d'Est, Nord-Est et Ouest. Le vent du Sud est celui dont la Les plus grands écarts de pression ont lieu par les vents pression varie le moins; les autres vents diffèrent peu de la moyenne générale.

Au reste ces différences dans la pression exercée par les vents sont faibles, car elles résultent de moyennes trimestrielles et annuelles. En réalité elles sont beaucoup plus considérables. Pour en donner une idée il suffira de citer le maximum et le

J'employai la même pommade que dans le cas précédent, en augmentant toutefois de deux décigrammes la proportion de l'acide arsé– boutou tomba d'abord é la suite du lavage répété avec l'eau de mauve; nieux. Je ne tardai pas à obtenir les meilleurs résultats. La croûte đu puis les escarres se formèrent peu à peu. Après trente deux jours de ce traitement, la plaie se rétrécit, prit un aspect de bonne nature et se cicatrisa complétement après douze autres jours, ne laissant, sur la partie, qu'une marque à peine visible.

Mon zaptié, se voyant si bien guéri, m'amena bientôt un de ses la main droite, les deux autres sur l'avant bras du même côté. Il fils âgé de quatre ans, qui avait trois boutons, un sur le dos de conscutait à me le laisser traiter aux mêmes conditions que pour luiboutons, celui de la main et l'un de ceux qui étaient sur l'avant même. Je proposai la moitié du prix. Il finit par accepter. Deux des bras, dataient de deux mois; l'autre n'avait apparu que depuis di■sept jours. Je mis en usage la pommade arsenicale à la dose eu

minimum absolus de pression qui aient été observés sur le | de trois à quatre mille mètres où existent des villes et où pár Bosphore dans l'espace de dix années (1848-1857.)

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On est effrayé, au premier abord, en pensant au poids réel des masses d'air qui s'agitent et se choquent autour de nous; car un mètre cube d'air mis en mouvement à la surface du Bosphore frapperait un corps placé dans le vide avec une force de plus de cent quintaux, c'est-à-dire à peu près comme le ferait dans l'atmosphère une pareille masse de mercure. On se demande comment notre frêle machine peut résister à de reil ́es secousses. Ma's l'air lui-même nous garantit contre ses propres violences. Par un effet de son énergique pression, l'atmosphère pénètre tous les corps, les immerge pour ainsi dire et les protège par son élasticité qui réagit en tout sens, autant du dedans au dehors que du dehors au dedans. Saturés ainsi de ce fluide, nous y vivons sans peine et sans nous apercevoir de la charge énorme qui pèse sur nous.

En réalité, nous ne sommes sensibles qu'aux différences de densité de l'air. Or nons avons vu que ces différences, heurensement pour nous, sont contenues dans d'étroites limites. Je dis henreusement, car s'il en était autrement, nous serions exposés à voir nos organes distendus, gonflés ou comprimés ontre mesure et d'une manière incompatible avec la vie. Nous venons de voir que les plus grands écarts de pression atmosphérique observés à Constantinople pendant dix ans représentest sur la surface de notre corps une différence en poids de 832 kilogrammes. Or cette différence de pression n'est pas plus sensible à nos organes que si nous nous élevions du bord de la mer à une hauteur de 450 mètres (sept fois l'altitude de Péra), | hauteur, comme on voit, bien minimeen comparaison de celles

ployée dans le premier cas et de la façou que j'ai déja exposée. Les deux premiens boutons se cicatrisèrent en trente sept jours et le dernier après vingt-et-un.

Enfin, j'ai guéri un autre bouton à son début et après neuf jours de traitement avec la même pommade, sur la personne du jeune frère de la petite fille qui m'a fourni da première occasion de combattre la mal die dont je parle.

Voda d'histoire exacte des quatre seuls cas de bouton d'Alep que j'ai traités et que j'ai guéris par l'emploi de la pommade arsénicale, dans un court espace de temps et sans cicatrice, ou peut s'en faut. J'aurais voulu continuer mes expériences pour renforcer mes convictions, mais un malheur mattendu, qui m'a éloigné d'Alep, ne m'a pas permis de compléter les études que j'avais entreprises.

Maintenant, il ime resterait à faire connaître, comme je l'ai annoncé

|

conséquent l'homme peut s'habituer à vivre."

Toutefois ces variations dans la densité de l'atmosphère, quelque limitées qu'elles soient, n'en exercent pas moins une action pénible sur les individus malades et sur les personnes délicates. Les ébranlements, les tiraillements qu'elles produisent dans l'intérieur de nos organes, surtout lorsqu'elles se succèdent avec rapidité, prédisposent ceux-ci à contracter plus facilement des maladies. On peut même y voir la cause profonde de certaines épidémies, telles que les affections catarhales et exauthématiques, car à ces variations de densité se rattachent d'autres phénomènes physiques dont l'influence sur organisme est plus apparente et mieux connue. On comprend que je veux parler de la température, de l'humidité et de l'agitation plus ou moins grande de l'air.

Tout le monde connait l'apparence des nuages nommés en météorologie Cirrus et Cumulus, et les divers aspects qu'ils donnent au ciel. Par Brumus j'entends une autre espèce de nuages à formes vaporeuses et mal définies, de couleur grisâtre, semblables à des brouillards plus ou moins épais qui se seraient élevés dans l'atmosphère. J'ai dû désigner ces nuages par un nom particulier parce qu'ils sont très fréquents audessus du Bosphore et caractérisent en partie son climat.Tandisque les Cirrus occupent constamment les régions les plus élevées, les Brumus se tiennent à deux ou quatre cents mètres du sol; de tous les nuages ce sont les plus bas. Les Cumulus sont intermédiaires entre ces deux espèces de nuages et se présentent tantôt agglomérés, tantôt à l'état sporadique et semblables à des balles de coton, ainsi que les désignent les marins. C'est surtout en été que les Cumulus offrent cette dernière forme. Ils apparaissent ordinairement dans la matinée et disparaissent après le coucher du soleil. Ils viennent de la Mer-noire, rangés en chapelets, et, à mesure qu'ils approchent de la Corne d'or, on les voit diminuer de volume et se dissoudre absolument comme ferait un morceau de glace tombé dans un bassin d'eau chaude.

Les Brumus sont plus abondants en hiver et au printemps qu'en toute autre saison. Ils viennent rarement avec le SudOnest, mais presque toujours de la Mer-noire avec le Nord-Est, tandis que les Cirrus accompagnent au contraire le premier de ces vents; de sorte que ces deux espèces de nuages se font antagonisme et caractérisent généralement les deux éurants atmosphériques qui dominent sur le Bosphore, ; ‚'‚'\

plus haut, l'idée que je me suis formée sur la nature du bouton dAlep; mais je sens que l'espace me manque ici pour en donner la démonstration complète; et je me demande pourquoi j'irais hasarder une opinion qui ne manquerait pas d'ètre considérée comme paradoxale par beaucoup de personnes, faute de preuves suffisantes.

Donc, toutes réflexions faites, je crois plus sage de laisser le lecteur sous l'impression de mes heureuses tentatives pour combattre le bouton d'Alep'; et quant à ma manière de voir sur la nature de cette maladie, j'en ferai grâce, pour le moment, à ceux qui ont bien voulu m'accompagner dans ma longue pérégrination. Je me propose de la mûrir encore, et, s'il plaît à Dieu, de l'exposer plus tard avec tous les développements convenables.

D MAZZONI.

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