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le médicament a été pris exactement. Quant aux malades, il n'a pas choisi, il a pris tous ceux qui sont entrés depuis le commencement de ses recherches, à la seule condition que la nature de la maladie fût constatée d'une manière certaine par la perception des signes physiques tirés de la percussion et de l'auscultation, seules bases d'un diagnostic incontestable. Aucune amélioration n'a été observée dans l'état de ces malades: toux, expectoration, douleurs thoraciques, fièvre hecrique, vomissements, diarrhée, amaigrissement, insomnie; l'hypophosphite de soude ou de chaux a été impuissant pour modifier un seul de ces phénomènes.

(Extrait du journal de Pharmacie et Chimie de Paris, série Tom. XXXII et XXIII).

sous le traitement subséquent par les toniques; trois cas ont offert quelque amélioration; mais celle-ci a été beaucoup plus rapide sous l'influence du fer et de l'huile de foie de morue; deux n'ont éprouvé aucun effet, mais il se sont sentis mieux après un changement de traitement; chez deux malades on n'a observé aucune amélioration et la maladie a gagné malgré tout traitement; un autre s'est trouvé plus mal d'abord, mais il reprit des forces plus tard par l'emploi de l'huile et de la quinine; les deux autres moururent,

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Ainsi, dans deux cas seulement le remède a paru produire un mieux marqué, et encore dans l'un, il est douteux si l'a3mélioration est dûe au remède, puisque le malade était dans un état d'exténuation par le besoin de nourriture, avant son entrée à l'hôpital et est sorti avant que l'essai comparatif avec d'autres remèdes ait pu avoir lieu. Dans tous les autres cas l'hypophosphite n'a certainement pas montré une action spécifique; dans la plupart, il n'a paru en avoir aucune; et les quelques cas où s'est montrée une amélioration pendant son emploi, doivent être considérés comme des exemples de post hoc, plutôt que de propter hoc, puisque l'amélioration a été égale et quelquefois plus grande par l'emploi subséquent du fer ou de la quinine en combinaison avec l'huile de foie de

Du traitement spécifique de la phthisie pulmonaire; expériences sur les effets curatifs des hypophosphites, par M. le Dr. COTTON, médecin de Thôpital des Tuberculeux de Brompton à Londres. M. Cotton a administré les hypophosphites de soude et de chaux à vingt malades dans son hôpital, en suivant les directions de M. Churchill; il a donné les hypophosphites à la dose de 5 grains dissous dans un peu d'eau et de sirop, repétée trois fois par jour.

De ces vingt malades, neuf étaient du sexe masculin, douze du sexe féminin; ils étaient tous de l'âge adulte. Trois étaient atteints de la maladie au premier dégré, cinq au second, douze au troisième; tous avaient la maladie dans sa forme simple, les complications présentes étant celles qui existent ordinairement. Le remède était administré quinze jours de suite et ses effets notés avec soin; si, au bout de cette période, aucun amendement n'avait eu lieu, on le discontinuait; mais si les malades s'en trouvaient bien, on le supprimait également pour administrer d'autres médicaments dans le but de vérifier si l'amélioration était réellement dûe à une action spécifique ou bien à d'autres circonstances, telles que le repos, le régime plus convenable de l'hôpital etc., dont il fant toujours tenir compte en appréciant l'effet des remèdes sur des malades d'hôpital.

Des trois malades au premier dégré, deux n'ont éprouvé aucun effet sensible du remède, mais leur état s'est considé rablement amélioré par la suite, sous un traitement par les toniques et l'huile de foie de morue; le troisième a dit avoir gagué beaucoup de forces, mais il faut remarquer qu'il était presque exténué par le besoin, au moment de son entrée, de sorte que le régime meilleur pent avoir contribué à l'amélioration; il a quitté l'hôpital avant qu'on pût essayer l'effet d'autres médicaments.

Des cinq malades au second dégré, deux n'ont ressenti aucun effet du traitement par les hypophosphites, mais ils ont dit se trouver beaucoup mieux, après l'usage des toniques et de l'huile de foie de morue; deux ont montré une certaine amélioration, mais, chez l'un des deux, l'amélioration a fait des progrès beaucoup plus rapides après l'administration du fer et de l'huile; l'autre s'est trouvé aussi bien de l'usage du fer et de la quinine; l'état du cinquième a empiré par la marche progressive de la maladie.

morue.

(Medical Times and Gazette, 13 février 1858.)

Nouvelle méthode d'amputation du fémur au niveau des condyles avec lambeau rotulien; par M. le Dr. GRITTI. Après avoir signalé les inconvénients que présentent l'amputation du fémur dans son tiers inférieur et la désarticulation du genou, principalement sous le rapport de la difficulté qu'éprouve l'opéré de se servir du moignon, soit dans un cas, soit dans l'autre, M. Gritti propose une nouvelle méthode. Elle consiste à amputer le fémur au niveau des condyles en emportant même de ceux-ci l'extrémité revêtue des cartilages articulaires. M. Gritti commence par former le lambeau antérieur qui doit contenir la rotule; il renverse ce lambeau et, après avoir enlevé avec la scie an segment de la face interne de la rotule d'une épaisseur de deux lignes environ, il procède à la formation du lambeau postérieur qu'il taille dans les tissus du jarret, en les détachant jusqu'au point d'union de l'épiphyse avec la diaphyse; il coupe le périoste à la base des condyles et, avec la scie, il termine l'amputation de l'os. Après la ligature des artères, il met en contact le lambeau antérieur avec le lambeau postérieur et, par suite, la rotule, dont la face interne aplatie, se trouve exactement appliquée sur le moignon du fémur. Pour faire bien adhérer les deux surfaces osseuses, il réunit les lambeaux par quelques points de souture et il finit comme à l'ordinaire.

M. Gritti cite les opinions émises à la suite des faits recueillis pendant la guerre d'Orient, principalement celles de M. Baudens, et dont il résulte que la désarticulation du genou l'emporte sur l'amputation du fémur. Il présente ensuite les avantages de sa méthode en insistant sur cette circonstance, que le musm-cle droit, qui est conservé, doit naturellement exercer une influence favorable pour les mouvements du moignon. Il rappelle que, dans la désarticulation du genou, M. Brasdor conserve également la rotule, mais il fait voir en même temps quelques inconvénients que cette méthode présente.

Des douze malades au troisième degré, une femme s'est mieux trouvée de l'usage des hypophosphites que de celui d'aucun autre remède; une autre a également montré un grand amendement, mais l'amendement n'a pas été moindre

Pour M. Gritti sa méthode trouverait son application:

AVIS.

1. Dans les blessures pár armes à feu ́et qui auraient pénétré jusque dans l'articulation, pourvu toutefois que la partie qui doit servir de lambeau n'ait pas été lésée ;

MM. les souscripteurs dont l'abonnement

2. Dans toutes les fractures comminutives du tibia et des est expiré sont priés de le renouveler s'ils condyles du fémur;

ne

veulent pas éprouver d'interruption

3. Dans les blessures lacéro-contuses profondes avec épan- | dans l'envoi du journal. chement de sang et qui seraient produites à la suite de grandes violences, l'action des machines par exemple, les roues de voitures, ete.

2. Dans la luxation complète du genou dans laquelle la réduction serait impossible, ou qui serait compliquée de graves lésions;

La Gazette Médicale d'Orient est envoyée en échange des journaux ou autres públications périodiques adresssés à la Société Impériale de Médecine de Constantinople. Les personnes, ayant droit à la Gazette, qui éprouveraient des retards ou des inter

6. Dans les grandes plaies de la jambe quand elles résistent à ruptions dans la réception de leurs numétout traitement et que le malade demande l'amputation;

ros, sont instamment priées d'adresser

7. Dans la nécrose ou la carie très étendue de la tête du leurs réclamations au Secrétaire général tibia; de la Société Impériale de Médecine,à Constantinople.

8. Dans les néoplasmes béains ou malins.

Quant aux contr' indi cations, elles se limiteraient :

1. A la lésion des parois antérieures de l'artieulation;

2. A celle des condyles quand elle s'étend au delà des épiphyses;

3. A l'âge trop tendre du patient, parcequ'à cet âge la rotule est encore à l'état cartilagineux.

M. Gritti propose aussi sa méthode dans certaines tumeurs blanches et il termine son mémoire par le veu que des cas pratiques viennent confirmer ces espérances de la théorie.

(Annali universali di medicina e chirurgia.-Milan juillet 1857.)

VARIÉTÉS.

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Pourquoi les murailles des maisons nouvel- | 12. Il Raccoglitore Medico di Fano. vellement bâties exsudent de l'humidité lorsqu'on commence à les habiter.

13. Il Saggiatore de Venise.

14. Le Levant de Bruxelles, journal politique,
15. El Siglo Medico de Madrid.

16. El Monitor de la Salud de Madrid.
17. La Actualidad de Valence.

18. Boletin del Instituto medico Valenciano.
l'acide car- 19. Dublin Medical Gazette.

Il paraît que le eiment de chaux avec lequel on construit les murailles, se dessèche rapidement dans les maisons récemment bâties, parceque, comme le fait observer M. Liebig, toute l'eau se combine avec la chaux et se solidifie en hydrate de chaux. Mais si l'on habite de suite ces maisons, il arrive que bonique fourni par la respiration et les foyers, attaque l'hydrate de chaux, en expulse l'eau de combinaison et transforme la chaux en carbonate. C'est ainsi que cette eau, au fur et 22. à mesure qu'elle se dégage, rend l'air ambiant humide et malsain.

20. Rédaction der Balneologischen Zeitung in Wetzlar. 21. Rédaction des Zahnarzt in Berlin.

23.

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28,

Rédaction des archiv's für pathologische anatomie und für Klinische Medicin, in Berlin.

27.

IMPRIMERIE DE H. CAYOL.

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Andral, professeur à la faculté de médecine de Paris.
Bouillaud, professeur à la faculté de médecine de Paris.
Bright, pro esseur de pathologie et de thérapeutique à Londres.
Buffalini, professeur de pathologie à Florence.

Chomel, professeur honoraire à la faculté de médecine de Paris.
Claude Bernard, professeur au collège de France.
Clarke J. Šir, médecin ordinaire de S. M. la Reine d'Angleterre.
Cloquet J. professeur à la faculté de médecine de Paris.

Comisetti, médecin en chef du contingent Sarde à l'armée d'Orient.
Dubois P. doyen de la faculté de médecine de Paris.
Dumas, membre de l'Institut de France.

Flourens, secrétaire perpétuel de l'Institut de France.
Forget, professeur à la faculté de médecine de Strasbourg.
Fuad-Pacha, Ministre de S. M. I. le Sultan.

Langenbech, professeur à la faculté de médecine de Berlin.
Lanza, professeur à la faculté de médecine de Naples.
Laurence, professeur de pathologie et de thérapeutique à Londres.
Liebig, professeur à l'université de Munich.

Linton, inspecteur- général du service sanitaire de l'armée ang. d'Orient.
Louis, membre de l'Acadénne Impériale de medecine de Paris.
Mayor, à Lausanne

Mélier, inspecteur des services sanitaires de France.

MM.

Müller, professeur à l'université de Berlin.
Oppolzer, professeur à l'université de Vienne.
Panizza, professeur de pathologie à Milan.

Pezzoni, conseiller d'Etat de S. M. l'Empereur de Russie.

Pincoffs, promoteur de la Société Impériale de Médecine de Constan tinople.à Dresde.

Puccinotti, professeur à la faculté de médecine de Pise.
Rayer, membre de l'institut de France.

Riberi, professeur à la faculté de médecine de Turin.

Ricord, membre de l'Académie Impériale de médecine de Paris.
Retzius, professeur d'anatomie à Stokholm.

Rokytansky, professeur d'anatomie pathologique à Vienne.
Romberg, professeur à l'université de Berlin.

Rostan, professeur à la faculté de médecine de Paris.

Schoenlein, professeur à l'université de Berlin.

Seutin, professeur à la faculté de médecine de Bruxellės.
Skoda, professeur de pathologie à l'université de Vienne,
Simpson, professeur d'accouchement à Edimbourg.

Stokes, professeur de pathologie et de thérapeutique à Dublin:
Soubeiran, professeur à la faculté de médecine de Paris.
Valentin Mott, à New-York.

Velpeau, professeur à la faculté de médecine de Paris.

Mihel Lévy, inspecteur et directeur du service sanitaire de l'armée fr. Virchow, professeur à l'universite de Berliu. Monlau, professeur d'hygiène à l'université de Madrid.

MM.

MEMBRES CORRESPONDANTS.

Adami, ex médecin au service militaire turc, Turin.
Alferieff, professeur à l'université de Kief.
Allatini, médecin civil à Salonique.

Arnaud, chirurgien de fre classe de la marine française.
Baroffio, médecin militaire sarde.

Barthet, médecin aide-major de l'armée française.
Barudel, médecin major de l'armée française.

Benvenisti, médecin civil à Padone.

Bima, médecin divisionnaire de l'armée sarde.

Brabazon, médecin civil au service de l'armée anglaise d'Orient,

Breuning, médecin civil à Vienne.

Brunelli, médecin civil en Crète.

Bryce, médecin civil au service de l'armée anglaise d'Orient.

Buttura, medecin civil à Paris.

Cambay, médecin principal de l'armée française.

MM

De Cigala, médecin civil à Sahtorin.
Desiderio, medecin civil à Trieste.
Domenget, thedecin civil à Chambéry (Savoie).
Ferrario, médecin civil à Milau.

Giacich, professeur d'hygiène navale à Fiume.

Gluge, membre de l'Académie de médecine de Bruxelles:

Goinard, médecin aide-major de l'armée française.

Grellois, médecin-major de l'armée française.

Griffini, rédacteur des Annali Universali de Milan.

Gouda, rédacteur de l'Abeille Médicale d'Athènes.

Hall, médecin militaire anglä ́s,

Haughton, médecin civil à Dublin.
Hjorth, médecin sanitaire en Crète.

Howard, médecin civil au service de l'armée anglaise d'Orient:

Larrey, sous-directeur de l'Ecole Impériale du Val-de-Grâce.

Carbonaro, secrétaire de la faculté auprès du magistrat de santé de Lavezzari, medecin de bataillou de l'armée sarde.

Naples.

Cazalas, médecin principal de l'armée française. Cervelli, médecin de bataillon de l'armée sarde. Constantin, médecin aide-major de l'armée française. Da Cano, médecin civil à Trieste.

Lawson, sous-inspecteur général des liòpitaux anglais en Oriëni:
Lespiau, médecin aide-major de farmee fraugaise.
Little, professeur d'orthopédie à Londres.

Lurati, médecin civil à Lugano.

Lustreman, médecin principal de l'armée française:

Makka, professeur de l'Université d'Athènes.
Manayra, médecin militaire sarde.

Marchesi, médecin militaire sarde.

Marmy, médecin major de l'armée française.

Martrès, médecin aide-major de l'armée française.
Massone, médecin civil à Gênes.

Mazzoni, médecin civil au service turc.

Meredyth, médecin civil attaché au contingent anglo-turc.
Moering, professeur à l'Université de Kieff.

Mounier, professeur à l'Ecole Impériale du Val-de-Grâce.
Mengozzi, médecin sanitaire à Samos.

Mugnaini, médecin principal à l'armée tunisienne.
Netter, médecin-major de l'armée française.
Palcari, médecin civil à Magadino.

Renier, médecin civil à Chiozza.

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MEMBRES TITULAIRES.

qui, en quittant Constantinople, n'ont pas demandé le titre de membre correspondant.
Emile Becher, médecin attaché à l'hôpital militaire anglais de Scutari. | Lecomte, médecin aide-major de l'armée française.
Raleigh Baxter, chirurgien au corps d'artillerie du contingent anglo-turc.
De Mortain, pharmacien en chef de l'armée française d'Orient.
Durand, médecin principal de l'armée française.
Gamgee,chirurgien de l'hôpital général de Birmingha m.
Garreau, médecin principal de l'armée française.
Guy, médecin d'état-major de l'armée anglaise.
Hunter, médecin d'état major de l'armée anglaise.
Knight, médecin attaché à l'armée anglaise.

Maddox, médecin civil, attaché à l'hôpital militaire anglais de Scutari,
Nicolas, médecin anglais.

Quesnoy, médecin major de l'armée française.
Robert, médecin au service militaire ottoman.

Robert, pharmacien au même service.

Stephens médecin anglais attaché aux hôpitaux de Scutari.
Tice, médecin d'état-major de l'armée anglaise.

Turnbull, médecin de l'armée anglaise.

PRIX

de l'abonnement:

12 Francs par an, port compris, pour tous les pays. Les membres honoraires et correspondants de la Société recevront le journal en payant seuleinent la somme de 3 fr. par an.

L'abonnement est pour une année entière.

publiée par la Société Impériale de Médecine

DE CONSTANTINOPLE,

Paraissant 12 fois par an, le 1er de chaque mois.

ON S'ABONNE Chez Kochler Frères, libraires de la Societ à Constantinople, Victor Masson à Paris, Williams et Norgate, à Londres, F.C.Koehler à Leipsig, Tendler et C. à Vienne, II. F. Munster Trieste, et chez tous les libraires de l'étranger.

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé franc de port à Mr. le Secrétaire général de la Société.

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Constantinople, 30 Avril 1858.

La Gazette Médicale d'Orient ne répondrait pas à une partie essentielle de son programme, si elle omettait de tenir ses lecteurs au courant de l'état de la santé publique dans le pays, si elle n'insistait pas sur les maladies qui ont dominé pendant telle ou telle période de l'année, sur ce qu'elles ont présenté de spécial, quant à la forme, à la fréquence, aux indications thérapeutiques, etc. En d'autres termes, la Gazette doit à ses lecteurs au moins un aperçu de la constitution médicale régnante, ou qui a régné.

La Gazette n'a pas oublié cet engagement, et elle a Loujours été convaincue de la nécessité de le remplir. A diverses reprises, elle a donné, sur ce point, quelques renseignements; mais ces indications,-elle le reconnait, ont été trop insuffisantes pour atteindre le but. Si elle n'a pas fait davantage, c'est que les éléments d'une appréciation exacte lui ont manqué et qu'alors, plutôt

FEUILLETON.

PÉRÉGRINATIONS MÉDICALES,

DE CONSTANTINOPLE A ALEP,

A TRAVERS L'ASIE MINEURE.

J'arrive de Syrie après avoir traversé l'Asie mineure. Mon intention est de retracer brièvement mes impressions médicales durant ce voyage, de dire un mot de quelques-unes des maladies régnantes et de faire entrevoir l'état de la médecine dans les belles contrées que j'ai parcourues. Ce n'est pas une topographie médicale complète, tant s'en faut; ce sont de simples remarques sur ce qui a le plus attiré mon attention

N° 2.

que de présenter des opinions contestables, elle a préféré garder le silence.

En temps normal, quand aucune épidémie, à caractère tranché, ne règne, on sait, en effet, combien il est difficile, dans quelque pays que ce soit, de déterminer, d'une manière précise, la constitution médicale régnante. Pour cela, il faut des statistiques faites avec méthode et reposant sur des bases convenues; or, nous savons combien, même dans les pays le mieux organisés, la science médicale s'est montrée jusqu'ici rebelle à la statistique. A plus forte raison une telle détermination, par ces procédés rigoureux, est-elle impraticable à Constantinople.

Mais, sans prétendre à tant d'exactitude, comment même arriver à y saisir, dans la généralité des faits observés, les caractères propres à mettre en évidence les maladies dominantes?

A Constantinople, la majeure partie des malades, ceux qui n'appartiennent pas à la classe aisée, échappent à l'observation médicale, par cette raison que les hôpitaux civils n'y sont établis que sur une très petite échelle. Voilà déjà la principale, la plus sûre base d'appréciation qui fait défaut.

Il y a, en outre, la difficulté de mettre d'accord entre elles les interprétations diverses données aux mêmes faits. Cette difficulté n'est pas particulière à Constantinople, mais nulle part, peut-être, elle n'existe aussi grande, parce que nulle part le corps médical n'est com

dans les principales étapes de ma route.

J'aurais dû commencer mon récit par Brousse, ma première station; mais cette ancienne capitale des Osmanlis est trop connue pour qu'il soit nécessaire de m'y arrêter. Je cours donc jusqu'à Kutaya, qui, par sa position et son importance, pourrait être considérée comme la capitale de l'Anatolie.

Située sur les limites du Korsah et adossée à la montagne du même nom, cette ville occupe un pays magnifique où, grâce à un climat tempéré, se rencontrent toutes les productions de l'Anatolie. Kutaya compte 50 mille habitants dont 20 mille arménieus et grecs. Eh bien ! croirait-t-on que dans une ville de cette importance, où s'élèvent conséquent de l'aisance, que dans une telle ville, placée, pour ainsi tant de belles mosquées, qui fait un grand commerce, où règne par dire, à deux pas de Brousse, on ne trouve pas un seul médecin véritable, pas même un aventurier venu d'Europe. Il en est ainsi, cependant: Kutaya n'a pas encore ressenti l'influence de la civilisation occidentale.

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