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⚫é entre les mains de kirikgis ; dans un cas semblable la scule position convenable à donner au membre aurait été celle de la semi-flexion; et s'il avait été reconnu impossible de maintenir les fragments en place à cause de leur longueur et de l'acuité de leurs bordset de leurs angles, il aurait fallu recourir à l'amputation.

M. FERRO s'étend sur les accidents fâcheux qui résultent souvent des traitements irrationnels des kirikgis; il cite à l'appui l'observation du premier séis de S. E. l'Ambassadeur de Perse qui, étant tombé de cheval, éprouva une fracture transversale de la jambe avec saillie au dehors du fragment supérieur. Les kirikgis furent appelés, mais le malade ayant empiré, on consulta aussi des praticiens réguliers, MM. Stampa et Salvatori et plus tard M. FERRO. Malgré l'avis de ces Messieurs qui proposèrent l'amputation comme seule chance de salut pour le malade, le traitement continua à être dirigé par les kirikgis qui promettaient une prompte guérison sans opération, et le malade mourut en quelques jours.

La séance est levée.

REVUE DE LA PRESSE MÉDICALE.

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tendent à dégénérer, et à produire des ulcères et des hémorrhagies.

Il appelle symptômes secondaires, la fièvre, l'anxieté de la respiration, la toux, les crachats, la constipation, la diarrhés, la dyssenterie, les éruptions cutanées, l'ictère, le gonflement de la rate, du foie etc

Après cet examen sur l'ensemble des causes et des symptômes du scorbut fondé sur l'autorité des praticiens les plus célèbres, sur les résultats des différentes méthodes de traitement et enfin sur les recherches nécroscopiques, M. Cloch admet que le système veineux est le siège de la maladie qui, partant d'un point de ce système, se propage au reste et arrive ainsi jusqu'aux cavités droites du cœur (scorbut lent); tandis que, dans certaines circonstances, elle ne se limite pas là, mais dépassant ces bornes, elle se propage par diffusion jusqu'au système artériel et constitue alors le scorbut aigu. Ainsi, pour M. Cloch le procès morbide est de nature phlogistique et la maladie est une phlebite.

M. Cloch invoque la pratique des plus illustres médecins depuis Hippocrate jusqu'à ceux de nos jours, pour établir que le traitement doit consister dans les déplétions sanguines géné→ rales et local es suivant les cas, les acides minéraux et végé taux, le nitre, les purgatifs, et l'eau de mer, le quinquina et les préparations quiniques, le cigüe, le seigle ergoté, la scille, et les eaux ferrugineuses.

(Annali Universali di Medicina. -Milano 1858.)

De la salivation chez les syphilitiques.– Des observations faites dans les dernières quinze années de sa

pratique sur 8983 syphilitiques soumis aux préparations mercurielles, M. le professeur Sigmund a pu déduire les corollaires suivants:

Notes sur le scorbut, par le Dr. CLOCH. Sous ce titre modeste, l'auteur développe plusieurs des plus importantes questions qui ont trait à cette maladie. Rappelant d'abord les opinions des anciens sur le scorbut et sur l'ensemble des phénomènes qui s'y rapportent,M. Cloch considère l'action du froid humide comme la seule cause occasionnelle qui le produise et cela tant pour le scorbut de merque pour le scorbut de terre, affections, qui selon l'auteur, ne different entr'elles que 1o La salivation n'est pas fréquente dans la syphilis, si on par le degré. Quant aux autres causes comme, par exemple, les aliments pauvres de principes nutritifs, les boissons corrompues, emploie les mercuriaux convenablement, et méthodiquement, l'abus du vin, et des spirituenx, l'inertie prolongée, les fa- et quand elle arrive, elle est légère, n'attaque pas les organes, tigues excessives, le tempérament lymphatique, la saleté, les et n'altère pas sensiblement les fonctions. souffrances morales, les longues convalescences, les maladies chroniques, les fièvres périodiques, etc. elles sont pour lui toutà-fait secondaires et simplement préparatoires; toutes ces causes peuvent prédisposer au scorbut, mais toutes ont besoin de la cause occasionnelle, le froid humide, pour engendrer le scorbut. Il appelle les fièvres périodiques nne concausa et il

note

que

2° Parmi les mercuriaux, le calomel est celui qui provoque la salivation le plus souvent, le plus promptement et avec le plus de force. Après le calomel vient la préparation de Hahnemann,le proto-iodure de mercure et la masse pilulaire bleue anglaise. La forme du médicament qui favorise et entretient le plus le contact avec la muqueuse de la bouche et de la favorise aussi la salivation.

3o Les soins dirigés sur la muqueuse buccale et la surveillance attentive des influences diététiques peuvent prévenir la salivation et c'est par ces moyens, combinés avec l'administration de certains remèdes internes (chlorate de potasse ou de soude) qu'on peut parvenir à guérir le mieux la salivation déjà établie.

gorge, èle quinquina guérit très bien et celles-ci et le scorbut. M. Cloch s'occupe ensuite de la symptômatologie; il s'arrête sur les phénomènes des muscles, de la peau, de la muqueuse de la bouche et de tube digestif, du système cirulatoire, sur les palpitations du cœur, les pulsations des artères, les fièvres avec ou sans type, lentes, typhoïdes, sur les engorgements des veines, sur les hémorrhagies, sur les symptômes des systèmes osseux, lymphatique, encéphalo-spinal; il appelle symtôme rare la réouverture des blessures, des plaies déjà cicatrisées, le renouvellement des fractures réunies, des luxations réduites, et signale comme phénomènes pathognomoniques: 1o Le sentiment profond de lassitude, oula chute des forces qui augmente au lieu de diminuer après le sommeil; 2o La décoloration de la figure, et de différents points de la surface cutanée;

4o Les taches ou ecchymoses des téguments, des membranes muqueuses, et spécialement des gencives et de la bouche qui

4o On rencontre la salivation dans la pratique privée trois fois plus que dans les hôpitaux. Par conséquent dans le cas, où on ne peut pas obtenir des malades tous les soins nécessaires, on ne doit pas employer les mercuriaux, ou du moins on devra choisir les moins dangereux.

5o La salivation n'est pas nécessaire à la guérison de la syphilis; il faut donc chercher toujours à l'éviter.

6o Les arguments contre l'emploi convenable des mercuriaux dans la syphilis par rapport à la salivation, ne sont pas fondés, et ce n'est pas sur des exceptions d'ailleurs rares

qu'on doit établir des règles, quand surtout les exceptions sont les conséquences des abus des remèdes.

(Gazzella Melica Italiana, Lombardia; juin 1858. )

Études sur les cavités de l'utérus à l'état vacuité, par M. F. GUYON.-M. Guyon s'est surtout servi de l'injection d'une matière solidifiable (mélange à corrosion) dans l'utérus pour déterminer la forme et les dimensions de ses cavités aux diverses époques de la vic. Les résultats qu'il a obtenus en associant ce procédé aux moyens d'étude usuels sont consignés dans sa these, dont voici le résumé:

10 Depuis la naissance jusqu'à la puberté. Les axes des arbres de vie sont très-prononcés, situés latéralement et non médians; ils se renflent vers l'extrémité supérieure du col, où ils s'emboitent en formant un isthme, au point d'oblitérer sa cavité, puis diminuent brusquement en se bifurquant dans la cavité du corps. Celle-ci n'existe en réalité pas, les saillies qui revêtent la face interne du corps de l'utérus s'emboitant exactement. La forme de toute la cavité est telle, qu'offrant d'abord en bas une portion largement évasée, elle se rétrécit insensiblement jusqu'au fond, où le diamètre intertubaire est inférieur à celui du méat. La cavité du corps mesure ua peu moins du quart de la longueur totale. Le méat est le plus souvent transversal, à bords laciniés, rappelant la forme de l'orifice buccal. 20 Utérus vierge et nullipare. La cavité du corps paraît divisée en deux parties, l'une succédant au col, étroite et allongée (segment intermédiaire), l'autre, intertubaire, formée de deux triangles adossés par leur base. Les trois bords de la cavité sont convexes; les latéraux, d'abord très-obliquement dirigés, changent brusquement de direction et se rapprochent de la verticale au niveau de la seconde section du corps.

La cavité du col s'est allongée de quelques millimètres seulement depuis la naissance; elle s'est élargie au milieu, rétrécie au méat, et n'a pas changé à son extrémité supérieure. La forme du méat est le plus souvent celle d'une fente transversale et non pas circulaire.

Les colonnes latérales présentent le même emboitement que chez le fatus; il en résulte que l'orifice interne est maintenu fermé par la rigidité naturelle du tissu utérin. Les plis qui représentent les branches de l'arbre de vie sont placés de telle sorte que leur bord libre regarde vers le méat, et qu'ils peuvent quelquefois arrêter l'extrémité d'une sonde mince.

Chez les vierges, la longueur de la cavité du col l'emporte encore sur celle du corps, quoique celle-ci ( de même que le diamètre intertubaire) ait considérablement augmenté; chez les femmes qui ont usé du coït, la différence est nulle, ou il y en a une légère en faveur du corps.

L'isthme représente un cylindre de 5 à 6 millimètres de long, mesurant 4 millimètres dans son diamètre transverse et 3 dans son diamètre antéro-postérieur. La capacité totale des cavités est de 3 à 5 centimètres cubes.

30 Utérus multipare. Cavité du corps nettement trianguJaire, circonscrite par des lignes convexes en dedans, mais moins que sur l'utérus vierge, de telle sorte que les cornes utérines sont élargies aux dépens de la cavité intermédiaire. Le diamètre vertical, ainsi que le diamètre transverse, a encore augmenté, tandis que la cavité du col s'est élargie et raccourcie

par la diminution de sa portion vaginale. L'utérus a donc la forme d'un sablier.

Les modifications que subit l'orifice externe sont connues. L'orifice interne (isthme) s'est élargi et raccourci, mais il est toujours fermé par l'emboitement des parois, et les arbres de vie out persisté. Capacité des cavités, variant de 5 à 6 centimètres cubes.

40 Uterus après la ménopause. L'orifice interne est le plus souvent oblitéré, quelquefois simplement rétréci au niveau de l'extrémité supérieure des colonnes du col, qui existent encore, et dans toute l'étendue de l'isthme. La cavité du corps, plus on moins distendue par du mucus limpide, a en général conservé sa physionomie et il a encore gagné quelques millimètres

en hauteur. Le col au contraire a continué à décroître en lon

gucur, au point que, règle générale, le museau de tanche n'existe plus normalement. Souvent il y a une atrésie incomplète de l'orifice externe.

En comparant entre elles les cavités du corps et du col, on voit que chez la vieille femme, la première l'emporte sur le scconde de 10 à 12 millimètres; chez la multipare, de 0,004; qu'elles sont à peu près à égalité chez la nullipare ayant suhi les approches sexuelles; que chez la fille vierge, la cavité du col l'emporte de 0,003 sur le corps, et chez le fatus, de 0,006. Les rapports des diamètres de ces deux cavités sont donc conservés au commencement et à la fin de la vie.

Un dernier paragraphe de la thèse de M. Guyon est consacré à quelques déductions pathologiques et opératoires. L'auteur conclut de ces recherches, que les rétrécissements utérius siegent toujours au niveau de l'isthme, et qu'ils peuvent succéder à une flexion simple du corps sur le col, ou de celle-ci sur la corps, mais en particulier aux rétroflexions avec torsion; que la pénétration dans le péritoine des injections vaginales ou intra-utérines, possible sur le cadavre, doit être empêchée sur le vivant par la contraction utérine; qu'enfin la détermination exacte de la physionomie des cavités de l'utérus, rendue possible au moyen du moulage, permettrait plutôt de juger une question médico-légale relative à l'état nullipare ou multipare de cet organe, que la mensuration de ces diamètres dont les résultats sont fort incertains. (Thèse de Paris.)

(Archives générales de Médecine, juillet, 1858.) Désarticulation de l'omoplate, par le professeur J. SYME. On ne s'attend guère a voir qualifier de chirurgie conservatrice l'opération dont nous allons rendre compte. C'est toutefois à un tel point de vue qu'il faut examiner ce fait. On sera surtout frappé de la conservation des fonctions du bras après l'extirpation de l'omoplate; mais on remarquera aussi la facilité de l'opération lorsqu'on prend soin, comme M. Syme le recommande, de lier l'artère sous-scapulaire avant de la couper. Voici maintenant les détails du fait:

Janet Scott, âgée de 62 ans, fut admise à l'Infirmerie royale le 18 septembre dernier, pour une tumeur volumineuse englobant l'omoplate gauche. Par sa forme et son volume, cette tumeur représentait une noix de coco; en quelques points, sa consistance était celle du tissu osseux; en d'autres points, elle était élastique, mais encore assez ferme. Dans l'épaisseur de cette tumeur, on pouvait percevoir un bruit anévrysmal distinet, et la main y sentait manifestementde fortes pulsations,

La malade dit qu'elle s'est aperçue pour la première fois d'un peu de tumefaction en cet endroit seulement six mois environ avant de venir me trouver, la tumeur avait alors la forme et le volume d'une orange, elle en éprouvait peu de gêne; mais depuis quelque temps, elle est dans l'impossibilité complète de continuer son travail comme domestique, non pas seulement à cause du développement rapide de la tumeur, mais aussi parce qu'elle est le siége de grandes douleurs.

l'humérus arrivait presque au contact avec la clavicule,l'épaule, surtout quand on la regardait de face, reprenait son aspect normal. La malade, qui depuis longtemps, n'avait pu se servir de son bras, déclarait qu'il était de fort peu inférieur à l'autre et que les mouvements en étaient faciles; il semblait en effet, que la portion claviculaire du deltoïde, unie à l'action du grand pectoral et du grand dorsal, rendait cette mobilité assez grande.

Mais, en même temps que l'état local se présentait d'une manière aussi favorable, il était évident d'un autre côté que les forces de la malade ne se relevaient pas en égale proportion. Au contraire, elle s'amaigrit et s'affaiblit bientôt de plus en plus, bien qu'elle eût conservé un bon appétit et que les fonctions s'accomplisseut assez bien. Vers la fin de novembre, les symptômes d'épuisement se montrèrent à un baut degré, et la malade mourut le 1er décembre.

Il est évident que la guérison eût été complète chez cette femme si elle n'eût succombé à l'épuisement qui, à son âge, était déjà considérable; néanmoins il est possible de tirer de ce fait quelques conclusions in portantes. Ainsi il paraît: 1o que l'on peut désarticuler l'omoplate en totalité sans avoir une perte considérable de sang; 2o que la plaie résultant de cette désarticulation ne donne lieu nécessairement à une suppu

pas

Comme la douleur se prolongeait dans l'aiselle, il était évidemment impossible de compter sur une ablation partielle de l'omoplate, et comme d'un autre côté, l'amputation du bras pratiquée avec l'extirpation de la tumeur me semblait laisser peu d'espoir de réussir chez une femme aussi âgée, toutes ces considérations, jointes au refus qu'aurait sans doute formulé la malade de subir une telle mutilation, me décidèrent à renoncer à cette opération, et je songeai alors à extirper l'os malade seul. La tumeur, si elle n'était pas anévrysmale, était évidemment très vasculaire, et je savais, par mon expérience antérieure d'extirpations partielles de l'omoplate, que l'opération donnerait certainement lieu à une hémorrhagic abondante; d'un autre côté, j'étais en droit d'espérer que si je pouvais parvenir à lier promptement l'artère sous-scapulaire, j'éviterais ainsi en grande partie une perte excessive de sang. Le 1er octobre, la mal de étant bien endormie par le chloration excessive; que le bras que l'on conserve n'est pas seuroforme et couchée sur le côté droit, je fis une incision transversale de l'acromion au bord postérieur de l'omoplate, et une autre partant du milieu de celle-ci et se dirigeant vers le bord inférieur de la tumeur. Les lambeaux ainsi formés furent renversés sans beaucoup d'hémorbagie; je divisai alors l'insertion scapulaire du deltoïde ainsi que les attaches de l'extrémité acromiale de la clavicule. J'arrivai alors à l'artère sous-scapulaire que je divisai rapidement et que j'eus le bonheur de saisir et de lier instantanément. Je, énétrai dans l'articulation et divisai tout autour de la cavité glénoïde, puis je détachai les attaches musculaires et ligamenteuses de l'apophyse coracoïde, et renversant l'os avec la main gauche j'acbevai promptement de le séparer des tissus voisins. Les artères furent liées, les lèvres de la plaie furent maintenues par des points de suture, et enfin un bandage recouvrit le tout.

Examen de la tumeur. Elle était formée par une expansion à peu près uniforme de l'os en forme de sac, en partie membraneux, en partie osseux, renfermant une tumeur molle, très vasculaire de l'espèce encéphaloïde. Cette altération ne s'étendait pas seulement à l'épine de l'omoplate, mais elle s'avançait cacore sur le bord de la cavité glénoïde, de telle sorte qu'une extirpation partielle de l'os, qui aurait épargné l'articulation scapulo-humérale, aurait été complètement insuffisante.

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Tout alla bien après l'opération, et une partie de la plaie se réunit par première intention. Le pus, d'abord assez abondant, diminua considérablement de jour en jour, de façon que de ce côté, toutes mes craintes se dissipèrent de voir la maladie s'épuiser par la suppuration; l'appétit était bon et la malade dormait bien au bout d'une quinzaine de jours, le bandage était à peine sali par le pus, et tout semblait annoncer une guérison prochaine. A travers un espace d'un pouce environ qui restait ouvert par la non-réunion de la plaie, on voyait la tête de l'humerus recouverte de son cartilage, au bout d'une semaine, celui-ci commença à disparaître et fit place à des granulations qui s'étendirent graduellement du col sur la conve xité de l'os: en même temps que cette cavité diminuait et que

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lement un ornement sans utilité,mais bien un membre qui peut rendre de grands services. De ces faits il résulte que la désarticulation de l'omoplate peut être pratiquée dans un certain nombre de cas que jusqu'ici l'on avait regardés comme incurables. Un cas très-remarquable, et auquel cette opération aurait pu être appliquée avec un grand succès, est celui rapporté par M. Liston, dans le Edinburg medical and surgical jour nal, pour 1820. Le malade était un jeune garçon de 16 ans, venu de la campagne avec une tumeur de l'omoplate; on le renvoya à l'Infirmerie royale comme incurable. Il se mit alors sous la direction de M. Liston, qui trouvant la tumeur limitéc à l'omoplate et sans adhérences avec les côtes, résolut d'opérer. La tumeur, du volume d'une orange environ, avait été aperçue seulement depuis trois mois; elle était située juste au-dessous dé l'épine de l'omoplate, était un peu aplatie et le siége de pulsations. Elle augmenta rapidement et couvrit environ les deux tiers de l'omoplate. Quand le malade vint se présenter à M. Liston, la tumeur était uniformément convexe et offrait une consistance assez grande, bien que, sous une forte pression, elle donnât une sensation de craquements.

La surface externe de la tumeur fut facilement mise à nu; mais quand l'opérateur voulut la détacher de l'épine de l'omoplate, il survint une hémorrhagie considérable; les vaisseaux furent liés et on scia l'omoplate en travers, de manière à laisser seulement la portion supérieure avec un tiers de l'épine environ. La tumeur était formée d'une coque osseuse composée de lames dirigées de la circonférence vers le centre et renfermant dans sa cavité un caillot sanguin. On regarda généralement cette tumeur comme un anévrysme osseux. Malgré l'extrême épuisement du malade après l'opération, tout alla bien pendant cinq ou six semaines; à cette époque, il apparut une excroissance fongueuse à la partie supérieure de la plaic. On enleva cette fongosité, on mit l'os à nu et on cautérisa largement; malgré cela, la tumeur reparut et se développa de nouveau, ce qui confirma mon opinion que cette tumcur était de nature encéphaloïde et que le seul moyen de guérir ce jeune

Les considérants sur lesquels se fonde cette chambre disci

homme était d'enlever la totalité de l'omoplate. M. Liston proposa en effet l'extirpation de la portion restante de l'omo-plinaire improvisée ne sont empruntés ni aux articles d'une plate, mais on n'en fit rien, et après avoir langui pendant cinq mois, le malade succomba à l'épuisement produit par de nombreuses hémorragies.

Dans ce cas, la désarticulation de l'omoplate en totalité aurait cu certainement le plus grand succès; elle eût supprimé d'ailleurs la nécessité où l'on s'est trouvé de pratiquer à plusieurs reprises des opérations douloureuses et qui n'ont pas empêché la terminaison fatale de la maladie. Je dois ajouter que la connaissanee que l'on a maintenant de l'indépendance des mouvements du bras relativement à la présence de l'omoplate encouragera les chirurgiens à pratiquer la désarticulation de l'omoplate dans un certain nombre de maladies de l'épaule jusqu'ici réputées iucurables.

(Medico-chirurgical transactions, t. XL, 1857 et Archives générales de médecine, juillet 1858.)

VARIÉTÉS.

législation qui fait défaut ni aux règlements en vigueur, ils sont tous pris du sens mora), qui fait la force de l'opinion. Les médecins réunis déclarent: que les professeurs du grand Hôpital ont fait preuve de dignité et de conscience des devoirs imposés à la profession, et qu'ils se sont ainsi rendus dignes de l'estime de tout le corps médical; que ce serait un acte honteux, et publiquement flétri d'avance, si quelque membre de la profession acceptait, sous une pareille direction, la place laissée vacante par les démissionnaires; que, de plus, le seul fait de s'associer, à quelque titre que ce soit, à la mesure prise parla commission administrative, motiverait une censure ou la condamnation de l'individu déméritant comme coupable d'iufraçtion à la moralité.

L'assemblée revient, en terminant, sur ce principe, qui tend à se propager parmi les médecins honorables de l'Amérique, que la mise en vente et l'annonce de remèdes secrets est formellement interdite à tout membre d'une corporation médicale, attendu que, si le remède n'a d'importance que par le mystère de sa composition, c'est d'une basse et scandaleuse cupidité que de le prôner au détriment du public, et que si au contraire il a des vertus utiles, c'est manquer aux devoirs d'une profession libérale que de laisser ignorer sa nature.

Discipline médicale en Amérique. S'il est un pays dont on attende des exemples de discipline médicale, ce n'est certes pas l'Amérique avec ses libertés illimitées, ses médecins diplomés sans contrôle et ses femmes doctoresses. Il La presse médicale s'est associée à cette sorte d'excommunivient pourtant de se passer à Philadelphie un fait qui prouve cation, et le North american review, excellente publication édice que peut, même sans sanction légale, une corporation libre-tée à Philadelphie, a reproduit textuellement, avec de suffment et volontairement constituée.

L'Hôpital général de Philadelphie est un établissement considérable, qui renferme une nombreuse population et est organisé de manière à fournir à l'enseignement clinique les plus précieux matériaux; les élèves affluaient, l'enseignement était prospère, quand tout à coup il plut à la commission administrative de congédier les étudiants et de suspendre les leçons cliniques.

Cependant, grâce aux réclamations les mieux motivées, on se décida à autoriser de nouveau l'admission des étudiants et à rendre aux professeurs une partie de leurs attributions; les cours furent repris, mais sous la direction d'un surintendant, médecin lui-même, et chargé d'un contrôle assez mal défini sur tous les services. Bien que cette nouvelle organisation fût défectueuse par plus d'un côté, elle fonctionnait assez régulièrement lorsque l'administration jugea convenable de nommer à la place de surintendant l'ancien fondateur d'une école particulière de médecine, le Dr Macelintock. Ce médecin avait, depuis 1853, abandonné son professorat d'un moment, pour

se faire l'inventeur et le débitant d'une foule de remèdes secrets produits sous son nom et libéralement annoncés à la 4a page de tous les journaux; l'Association médicale américaine l'avait, dans son congrès de 1856, rayé de la liste de ses mem

bres.

Il était difficile que le personnel médical et chirurgical acceplât de se soumettre à l'autorité d'un homme ainsi mis au ban de l'opinion; médecins et chirurgiens tous, à l'exception d'un seul, se démirent de leurs fonctions, et l'école hospitalière fut dissoute de fait. Les associations médicales de Philadelphie prirent fait et cause pour leurs confrères, elles se réunirent, et, dans une décision fortement motivée, elles approuvèrent solennellement leur conduite.

sants commentaires, le texte de la délibération dont nous ve-
nons de donner l'analyse. Nous avons reproduit ce fait parce
qu'il fait honneur à l'esprit professionnel de nos confrères
d'une partie du Nouveau Monde et parce qu'il apprendrait,
au besoin, que les corporations qui veulent se faire respecter
se suffisent à elles-mêmes et n'ont pas besoin qu'on les rende
respectables.
(Archives générales de médecine.)
Renouvellement du bureau et des commis-
sions permanentes de la’Société Impériale
de Médecine.-Ont été nommés:

Président, Mr. Leval; Vice-Présidents, MM. Sarell et
Zennaro, Secrétaire général, M. Pardo; Secrétaire spécial, M.
Picipio; Trésorier, M. G. Della Sudda;

Membres du Comité de publication, MM. Bosi, G. Della

Sudda, Fauvel, Leval, Mühlig, Millingen, Picipio, Pincoffs,

Sarell,, Verrollot;

Membres de la Commission pour les titulaires, MM. Bartoletti, Callias Mongeri;

Membres de la Commission pour les honoraires et les correspondants, MM. Mozian, Rasis, Ravagli.

MORTALITÉ DE CONSTANTINOPLE
Pendant le mois de Zilhidjé.

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PRIX

We l'abonnement :

12 Francs par aa,

port compris, pour tous les pays.

Les membres honoraires et correspondants de la Société recevront le journal en payant seulement la somme de 3 fr. par an.

L'abonnement est pour une année entière.

publiée par la Société Impériale de Médecine

DE CONSTANTINOPLE,

Paraissant 12 fois par an, le 1er de chaque mois.

ON S'ABONNE Chez Koehler Frères, libraires de la Societé à Constantinople, Victor Masson à Paris, Williams et Norgate, à Londres, F.G.Koehler à Leipsig, Tendler et C. à Vienne, H. F. Munster Trieste, et chez tous les libraires de l'étrangers

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé franc de port à Mr. le Secrétaire général de la Société.

IIme ANNÉE.

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SOMMAIRE: I. BULLETIN: Sur la réglementation de l'exer- | savants de premier ordre, pullulaient une foule de mécice de la médecine. II. MÉMOIRES ORIGINAUX: Des comdicastres qui, sous des noms bizarres et sous des formes plications que les vers intestinaux peuvent apporter dans le cours des fièvres paludéennes. Un cas d'abcès latent du diverses, exploitaient impunément la santé publique. Il y foie. -III. SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DE MÉDECINE: Séances des a plus: ces médicastres trouvaient, par la faveur et au 13, 15 et 27 août 1858. IV. REVUE DE LA PRESSE MEDI- détriment d'hommes recommandables, moyen d'obtenir CALE. V NÉCROLOGIE: Le professeur J. Müller. VI. VARIÉTÉS: l'acte medical d'Angleterre; nouvelles de Bengha- des emplois jusque dans les hôpitaux et les autres instisi, etc.—VII. FEUILLETON: Confessions de Zagorianopoulos.tutions charitables qui, en Angleterre, sont entretenus

BULLETIN.

Constantinople, 30 Septembre 1858.

Le Parlement Britannique vient d'adopter un Bill qui réglemente l'exercice de la profession médicale dans le Royaume-Uni. Nous rapportons, à l'article Variétés, les dispositions fondamentales de cette loi reclamée depuis bien long-temps par les véritables médecins et le public éclairé de ce grand pays. On sait, en effet, qu'en Angleterre la pratique de l'art médical était à peu près dégagée de toutes les conditions probatoires que, dans le reste de l'Europe, on est habitué à considérer comme des garanties de capacité. Exerçait la médecine qui voulait, de sa propre autorité, avec ou sans diplôme, sans autre contrôle que le bon sens public et la volonté des malades, en vertu de ce principe: que chacun est libre de se faire traiter, à ses risques et périls, comme et par qui bon lui semble. Il résultait de cette liberté illimitée qu'à côté d'un corps médical muni de diplômes et illustré par des

FEUILLETON.

Confessions de Zagorianopoulos,

Me voici, grâce au courtois accueil que ma réclamation a rencontré de la part du Comité de publication, confortablement installé au rez-de-chaussée de la vraiment bonne Gazette. Avant de vous faire connaître le but principal d'une mission aussi extraordinaire que l'est la mienne, je devrais débuter par vous fournir quelques renseigneIDents sur l'individualité d'un hôte aussi insolite et qui ne vous a réveté sur son compte rien au delà de son nom patronimique, nom qui probablenient ne vous a pas plus appris sur son compte que celui d'Oudeis au Cyclope. Je ne puis, cependant me manifester à vous, étant sous l'éclipse de gloire dont m'a couvert la vénérable Confrérie

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par des souscriptions particulières. Les intérêts moraux et matériels de la profession médicale souffraient de cette concurrence effrénée, non moins que la santé des malades.

Après bien des années de réclamations, le bon sens anglais a enfin compris qu'une telle liberté avait de sé rieux inconvénients et qu'il était temps d'y poser certaines limites. La nouvelle loi a donc été faite pour remédier à un état de choses devenu intolérable. Atteindra-t-elle ce but? Beaucoup de personnes, en Angleterre, et surtout les médecins, pensent qu'elle est insuffisante. Si, en effet, on se place au point de vue des idées dominantes sur le continent, qui veulent que les Gouvernements assurent à chacun le bien-être et la sécurité, sans aucun effort de la part de l'individu, si l'on se place à ce point de vue, l'acte médical d'Angleterre paraîtra très-incom plet et peu propre à atteindre ce but. I accorde, il est vrai, certains privilèges aux médecins diplômés; il leur assure, à l'exclusion des médicastres, le droit aux fonctions publiques, celui de certifier, de témoigner, de récla

des Empiriques, en me nommant son hérault et en me remettant, e guise de lettres de créance, le caducée que je porte à la main. Vous reconnaissez, et je m'en aperçois en vous voyant incliner respectueusement le front devant lui, le bâton d'Esculape, notre père commun. Ces deux serpents enlacés et entortillés autour de sa noueuse surface et qui dressent leurs têtes armées de dards prêts à s'entredéchirer, sont-il n'est que trop vrai— l'emblême de la haine que se soat vouée et se vouent, depuis l'époque de ce devin si prévoyant de l'avenir reservé à ses disciples jusqu'à nos jours, les Empiriques d'un côté et les Dogmatistes de l'autre. Ne conviendrait-il pas, dans la circonstance actuelle, d'interpréter tout autrement la valeur de ces hieroglyphes do blason médical? Ne pourrait-on pas, par exemple, les considérer comme types des tête à tête qui désormais, grâce à votre esprit de tolérance auront souvent lieu, je l'espère, entre nous dans le feuilleton? Cela d'ailleurs serait en harmonie avec l'esprit de notre époque: les tendances à la fusion, aux ententes cordiales sont de nos jours si en vo¬ gue! N'ont-elles pas triomphé d'éléments tout aussi hétérogènes

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