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conque voudra songer combien les épidémies varient sous l'influence du climat. Nous voulons parler, ajoute M. Zenuaro, de notre miliaire,de la fièvre miliaire décrite par Borsieri, par les deux Frank, par Fantoni, etc. etc. etc., de cette miliaire qui a regné et règne actuellement en Italie, et que, quoique sporadique, nous avons également observée à Constantinople. M. Zennaro donne ici lecture de six observations et il ajoute: La miliaire, comme on le sait,ne se présente pas toujours sous sa forme légitime; souvent elle est accompagnée de plusieurs autres états morbides, surtout en temps d'épidémie. Elle se combine avec la rougeole, la variole, la scarlatine, avec les fièvres intermittentes, la fièvre typhoïde, etc. etc., mais, spécialement, elle se développe avec les affections typhiques,avec lesquelles elle se confond-au point de simuler une entérite folliculeuse et vice-versa. M. Zennaro estime qu'il est utile de tracer un diagnostic différentiel entre la miliaire et la dothienentérie, ce qui servira, dit-il, à étayer les observations de

M. Tian.

ces d'autres affections dont elle modifie singulièrement le cours habituel. Elle attaque tous les âges, toutes les conditions, elle règne épidémiquement; on l'observe à l'état sporadique; elle se révèle par des symptômes ordinairement variables et inconstants et parcourt ses stades d'une manière irrégulière. En effet, ajoute M. Zennaro, l'élément miliaire envahit primitivement, tantôt le systême vasculaire général,tantôt l'arbre artériel ou veineux, doù la fièvre, l'angoisse précordiale, les palpitations, les lipothymies. D'autres fois, il attaque la muqueuse des voies respiratoires jusqu'aux dernières vésicules bronchiques, ce qui explique la toux, la dyspnée et les différents râles. Souvent le virus miliaire se porte sur la muqueuse gastro-intestinale: il en résule, les nausées, les vomissements, les coliques, la constipation, ou la diarrhée. Les centres nerveux sont parfois les premiers à se ressentir des atteintes du mal, d'où le délire, le coma, les tremblements, la paralysie, l'épilepsie, la rigidité tétanique. En se portant sur les filaments nerveux, les membranes séreuses, et les fibreuses, le virus détermine les douleurs vagues, l'inquiétude, les névralgies, les crampes, le prurit, les hypérémies, et l'inflammation des articulations et de la plèvre.

Ces phénomènes ne sont pas toujours isolés; ils s'agencent, diversement, et cette diversité dans les symptômes est observće tout autant qu'ils'sont provoqués par une simple irritation dans le sens italien. Lorsque pourtant cette irritation se convertit en phlogose,les phénomènes se fixent et, soit que l'éruption se complète ou non, ces symptômes suivent leur marche ascendante, indépendamment de la cause qui les a engendrés. Pour

Après avoir énuméré les symptômes prodromiques qui caractérisent les deux affections, le Dr. Zennaro parle des sueurs copieuses à odeur spécifique de la fièvre miliaire, de l'oscillation des carotides, phénomènes qui ne se montrent, que très exceptionnellement dans la fièvre typhoïde; de l'érétisme vasculaire, d'intensité variable, érétisme bizarre, intermittent, bien différent du mouvement fébrile régulier et constant de la fièvre typhoïde. La fièvre, les phénomènes cérébraux, le gargouillement, la douleur à la région iléo-coccale manquent dans la miliaire bénigne ; il n'en est pas ainsi dans la fièvre typhoïde quelque légère qu'elle soit ; et si l'on observe parfois des symp-être convaincu que le virus miliaire attaque les systèmes déjà tômes ataxiques ou pulmonaires dans la miliaire, ils sont variables, irréguliers, ce qui n'a pas lieu dans la dothiénentérie. Dans cette affection, les fuliginosités des dents, des gencives et de la langue sont un caractère constant, qui manque très souvent dans la fièvre miliaire, comme aussi les lésions anatomiques que l'on constate toujours dans la fièvre typhoïde.

énumérés, on n'a qu'à réfléchir que la miliaire apparaît tantôt sous la forme d'une bronchite, tantôt sous celle d'une fièvre rhumatismale, ou d'une arthrite, ici sous les apparences de la gastro-entérite, ailleurs sous la forme d'une méningite, selon les organes que le virus atteint; états morbides cependant qui ne contiennent pas les vrais éléments d'une phlogose absolue, et dont les désordres locaux ne sont pas en rapport direct avec les phénomènes généraux.

Dans la miliaire il y a un exanthème spécifique, toujours le même, qui apparaît dans le cours du premier septénaire, tandis que les différentes éruptions accidentelles dans les fiè- La miliaire étant considérée sous ee point de vue, il est vres typhoïdes ne se montrent que beaucoup plus tard. Cet évident pour nous, continue M. Zennaro, que l'éruption n'en exanthème de la miliaire parcourt des périodes constantes à constitue qu'un symptôme, qui peat manquer sans que la mil'instar des autres fièvres exanthématiques, Les phénomènes gé- liaire cesse d'exister, d'où l'exanthema sine exanthemate des aunéraux et locaux s'amendent comme par enchantement dès teurs. Le Dr. Zennaro fait ici la description des vésicules miqu'il est complet, tandis que dans la fièvre typhoïde les exan-liaires, des différentes formes de cet exanthème; cet exanthème thèmes n'ont aucune influence sur la marche de la maladie; la est tel, dit-il, qu'on ne saurait le confondre avec les diverses rétrocession n'y est pas à craindre, comme elle est a redouter éruptions vésiculeuses dépendantes d'une altération quelconque. dans la fièvre miliaire. Celle-ci peut attaquer plusieurs fois le Il traite ensuite des modifications que l'éruption caractéristique même individu, la fièvre typhoïde,par contre,ne récidive pres-subit, de celles qu'elle imprime à la maladie, de sa rétrocesque pas. Ces deux affections, ajoute M. Zennaro en terminant son parallèle, cheminent souvent ensemble, se compliquent, sans abandonner chacune la physionomie qui lui est propre et qui la révèle aux yeux du praticien,

Il serait oiseux, dit-il, d'insister davantage sur cette discussion, et il croit plus opportun d'entrer dans quelques considérations pathologiques sur la miliaire.

Ces considérations portent sur les différentes formes que revêt la miliaire, soit quand elle complique les maladies aiguës ou chroniques, soit lorsque celles-ci viennent s'ajouter à la fièvre miliaire et en modifient les principaux caractères et la marche. Souvent, dit M. Zennaro, la miliaire prend les apparen

sion, de son abondance et des indications que le praticien en déduit pour le pronostic et termine en déclarant que la fièvre miliaire existe dans ce pays à l'état sporadique.

La Séance est levée.

REVUE DE LA PRESSE MÉDICALE.

Note sur l'Amylène, par M. GIRALDĖS.-Après les expérimentations de M. Snow, en Angleterre, sur l'amylène

comme agent anesthésique, M. le Dr. Giraldès s'est cru suffi→ samment autorisé pour faire de nouveaux essais sur cette substance. Un travail de M. Luton, publié dans les archives générales de médecine (février, 1857), avait mis le public au courant des premières expériences de M. Giraldès, lorsque, lui même, vint ensuite communiquer à l'académie des sciences. les résultats de ses observations.

Les malades chez lesquels ce chirurgien a employé l'amylène sont au nombre de 25; ce sont des enfants de trois mois à dix ans qu'il a été nécessaire d'anesthésier pour les soumettre à des explorations douleureuses, ou à des opérations. Chez tous, à l'exception d'un seul, l'anesthésie a été obtenue dans un espace de temps très court, dont la durée minimum a été d'une minute et le maximum de trois minutes. Chez tous, la respi

ration était calme, comme normale, sans convulsions, sans nausées, ou vomissement. Le réveil a été prompt, complet, et les enfants n'ont pas souffert de ces inhalations; il n'étaient pas irrités, énervés, maussades pendant le reste de la journée; ils ont tous conservé leur gaîté.

Les vapeurs de l'amylène, alors même que ce produit a une odeur alliacée prononcée, n'excitent pas les accès de toux, les convulsions du larynx, les contractions des mâchoires, les efforts et les congestions qu'on observe quelquefois à la suite des inhalations de chloroforme.

En terminant cette note, M. Giraldès conclut, jusqu'à plus ample informé,que l'amylène pourra être employé dans tous les cas où il est nécessaire d'obtenir l'anesthésie.

Mais il reste à déterminer si la durée de l'anesthésie est aussi longue qu'avec le chloroforme, si la résolution musculaire est aussi complète, enfin si elle est toujours obtenue sans convulsions, sans efforts, sans congestion céphalique, sans nausées,sans vomissements. Ce sont autant de points à étudier. (Gazette hebdomadaire de médecine et de chirurgie.)

Expériences à l'appui de l'innocuité de l'a mylène et de la valeur anesthésique du nouvel agent; par le Dr. Debout. L'auteur, confirmant les expériences de M. Tourdes, établit d'abord par des essais sur des animaux que, tout en produisant des effets anesthésiques analogues, l'amylène est moins dangereux que le chloroforme, peut-être même que l'éther. Ainsi, tandis qu'il suffit de doubler la quantité du chloroforme pour transformer la dose anesthesique de cet agent en dose toxique, il faut quadrupler celle de l'éther et quintupler celle de l'amylène pour arriver au même résultat.

Les vapeurs du nouvel agent, malgré l'odeur peu agréable du produit, sont parfaitement tolérées: point de toux, de sentiment de malaise; aucune sécrétion de salive qui force quelquefois d'interrompre les inhalations de chloroforme ou d'éther; quelques nausées sont le seul inconvénient qu'il partage avec ces agents. Deux opérés, qui avaient été anesthésiés antérieure ment au moyen du chloroforme, se sont prononcés en faveur de l'amylène; ils justifiaient leur préférence par l'absence de cé phalalgie au réveil et par la conservation de leur appétit.

La volatilité de l'amylène commande l'usage d'un appareil

dont l'embout doit couvrir le nez et la bouche, afin d'assurer la rapidité d'action de l'agent. L'amylène agit plus promptement que l'éther. Le temps nécessaire à la production de l'insensibilité varie ordinairement de 2 à 6 minutes. Cependant, chez un vieillard pusillanime,il n'a pas fallu moins d'une demi heure. L'excitation qui marque le premier temps de l'anesthésie est moins prononcée avec l'amylène qu'avec le chloroforne et surtout l'éther : elle manque même dans les neuf dixièmes des

cas.

La durée de l'anesthésie par l'amylène est très courte ; une minute à peine s'écoule à partir du moment où l'appareil est enlevé que déjà les effets disparaissent. Delà, en cas d'opération longue, la nécessité de prolonger les inhalations, ou de laisser seulement de courtes intermittences.

L'insensibilité produite par l'amylène est moins profonde que maintenir. L'état moral des opérés est remarquable: à leur récelle déterminée par le chloroforine. L'intelligence semble se veil, et le premier moment de stupeur passé, leur physionomie est épanouie. M. Debout ne les a jamais vus éprouver cette exaltation que provoque si souvent l'éther.

Pendant l'anesthésie par l'amylène, alors que l'insensibilité est le plus complète, le pouls reste large, plein et très fréquent, les mouvements respiratoires amples, la peau chaude, signes qui dénotent, selon M. Debout, que la puissance du nouvel agent atteint peu l'action de la vie organique. Quant aux dangers de l'amylène, ceux qu'on peut prévoir doivent lui être communs avec l'éther, c'est à dire l'asphyxie et la syncope.

Les propositions de M. Debout sont appuyées sur quinze cas d'opérations pratiquées sous l'influence de l'amylène. Quatre de ces cas, consignés in extenso par l'auteur, se rapportent à des opérations très douloureuses: ablation d'un ongle, désartieulation d'un doigt avec résection, incisions pour un phlegmon de la main, opération de taille. Dans trois de ces cas où la dose de l'amylène employée est notée, elle a varié de 25 à 35 gram

mes.

(Union médicale. No 33. 17 mars 1857.)

Essai sur l'amylène, nouvel agent anesthésique; parM. DUROY.-La recherche incessante de nouveaux anesthésiques n'a pas uniquement pour mobile la satisfaction de connaître. On espère arriver un jour à donner l'insenisbilité sans exposer l'homme aux dangers menaçants dont on accuse le chloroforme et même l'éther. Voici le problême à résoudre: trouver une substance qui, comme l'éther et le chloroforme, produise l'anesthésie chirurgicale sans jamais causer la mort, malgré l'idiosyncrasie variable des sujets, ou le mode d'application de la substance. M. Duroy n'espère pas que l'on puisse trouver un tel agent. Il pense que les anesthésiques connus et à connaître, à part leurs nuances d'action, porteront toujours en eux des dangers probables, mais peut-être évitables. Aussi les progrès en ce genre semblent-ils, à M. Duroy, résider plutôt dans la notion approfondie des divers phénomènes que provoquent les anesthésiques suivant les conditions variées de leur emploi, dans la connaissance de leur modes d'action relative et de leur posologie, enfin dans l'adoption d'une méthode exacte pour les appliquer. Partant de ce principe déjà énoncé par M. le professeur Tourdes, que « la pureté de l'agent est la première de toutes les conditions pour les substances anesthésiques »,M.Duroy s'est assuré, par des expériences, que l'amy

lène employé à Londres aussi bien qu'à Paris n'était pas le pro-
duit
pur défini par M. Balard; que, sous le nom d'amylène, on
a mis en usage des substances dissemblables, des composés mul-
tiples de plusieurs carbures, Cependant,si la difficulté d'obtenir
l'amylène pur devait en porter le prix à un degré inabordable
pour l'emploi chirurgical, et s'il était reconnu qu'un cer-
tain mélange d'amylène plus économique eut néanmoins des
propriétés efficaces et méritât d'être adopté, on devrait immé
diatement s'entendre sur le titre qu'il conviendrait de donne-
ra à cette liqueur anesthésique, c'est à dire sur la détermination
de la quantité d'amylène absolu que devrait renfermer ce mé-
lange d'hydrocarbures. Les pharmaciens et les chimiste doivent
donc se mettre à l'œuvre pour trouver les procédés qui four-
niront une bonne préparation au meilleur marché possible.
M. Duroy a fait dans ce but une série de tentatives qu'il fait
connaître, et en attendant qu'il ait atteint le résultat désiré, il
expose le procédé par lequel il a obtenu de l'amylène pur.
Mais à quel prix? J'ai retiré, dit-il, 40 grammes d'amylène de
de cinq litres d'alcool amylique! Il faut espérer micux au point
de vue de l'économie.

Cas de mort par l'amylène. Le Dr, Snow vient de publier dans le Médical times and Gazette (No du 18 avril) un cas de mort arrivée, sous ses yeux, à la suite de l'inhalation des vapeurs a mylèniques. C'était la 144 fois que M. Snow administrait l'amylène. Le malade, âgé de 33 ans, jouissant d'une bonne santé, souffrait seulement d'une fistule à l'anus que l'on devait opérer. Après avoir constaté l'état du pouls qui était naturel, bien qu'un peu accéléré, M. Snow commença les inhalations. Le malade était couché sur le côté. 6 drachmes environ d'amylène furent versés dans l'appareil, et le malade se mit à respirer doucement et d'une manière continue. L'opercule fut avancé graduellement sur l'ouverture du masque jusqu'à en couvrir les trois quarts et au bout de 2 minutes, à peu près, le malade, sans éprouver aucune agitation,parut avoir perdu le sentiment; alors il fit quelques inspirations rapides. M. Fergusson qui devait opérer et M. Snow examinèrent alors le pouls qui était bon. A cet instant l'opération fut pratiquée. Le patient ne bougea pas, mais il se manifesta de la raideur dans les membres. M. Snow remarqua dans ce moNent que opercule du masque s'était abaissé et en fermait En résumé, voici quels sont, d'après M. Duroy, les caracte- complétement l'ouverture, mais comme il lui était arrivé res essentiels de l'amylène absolu :

De bouillir à 35° centigrades fixes;

MAR

D'être sans action sur le potassium et de pouvoir conserver

souvent

3 og fermer tout à fait cette ouverture en administrant Pantene, il n'y attacha pas beaucoup d'importance. M. Snow interrompit l'inhalation à l'instant même et il vit que l'opération était terminée. Il examina le pouls et ne put le sentir au De ne pas se colorer au contact, même prolongé, de la potas poignet gauche; du côté droit, il y avait seulement une faible se caustique;

ce métal comme l'huile de naphte;

De ne point donner naissance à de l'acide valérianique sous l'action de la potasse hydratée.

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(Union médicale. No 42 et 43, avril 1857.) De l'amylène, par le Dr. STRIECH. Le Dr. Striech fait observer que c'est Cahours qui, le premier, appela l'attention sur l'action de l'acide sulfurique anhydre sur l'oxyde hydraté d'amidon, et donna le nom d'amylène au produit de cette combinaison. Balard a eu le mérite d'avoir prouvé que la décomposition de l'oxyde hydraté d'amidon s'opère, non seulement par l'acide sulfurique concentré, mais encore par l'acide silicique, par l'acide hydrosulfurique et par le chlorure de zinc. Snow, médecin anglais, fut le premier qui signala l'action anesthésique de l'amylène. Si les expériences faites en France sur ce nouvel agent ne lui sont pas aussi favorables que celles qui ont eu lieu en Angleterre, elles sont pourtant plus intéressantes, en ce sens qu'elle prouvent que l'anesthésie arrive très vite par l'amylène et disparaît plus promptement que celle produite par les autres anesthésiques.

Le Dr. Striech a observé que le succès de l'anésthesie dépend de la qualité de l'amylène. L'action de cet agent varie selon les différents modes de sa préparation; d'où une inconstance remarquable dans ses effets. Il serait donc convenable de déterminer une formule générale pour la préparation de ce produit, afin d'en obtenir un effet toujours le même..

Le Dr. Lammatach a présenté deux qualités d'amylène qu'il a lui même préparées, dont l'une a été obtenue par le chlorure de zinc et l'autre par l'acide sulfurique. Il a mis son produit à la disposition des médecins qui veulent l'employer: une de ces deux qualités a l'odeur de choux pourris, l'autre celle de l'assa foetida.

(Oesterreichische Zeitschrift
für praktische Heilkunde, etc.
Wien. 3. Apr. 1857. No 14.)

vibration.

Cependant, la respiration était tout à fait naturelle; le malade même ne paraissait pas être dans une grande insensibilité; il avait des mouvements dans le visage et les membres, comme s'il eut été sur le point de se réveiller. Au bout de 2 à 3 minutes le pouls devint plus insensible, la respiration plus lente. On jeta vainement de l'eau froide au visage da malade devenu livide. Bientôt la respiration commença à s'arrêter, sauf quelques inspirations profondes, éloignées, et de plus en plus embarrassées.

On pratiqua la respiration artificielle de diverses manières. Au bout de dix minutes, on crut percevoir un faible mouvement du cœur, mais ce fut le dernier. A partir de ce moment, il n'y eut plus aucun signe de vie, bien que la respiration artificielle ait été continuée longtemps encore.

Le malade n'avait rien mangé depuis plusieurs heures, mais il avait bu une pinte d'ale peu de temps avant l'opération.

A l'autopsie, on ne trouve rien qui put expliquer l'accident. Les poumons étaient emphysémateux. Du côté du cœur, le ventricule droit, rempli du sang noir et liquide, parut un peu dilaté; tandis que le gauche, en état de contraction, avait sa cavité presque effacée.

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Elle se déclare par des spasmes cloniques partiels, dans une ou plusieurs extrémités, tantôt aussi au tronc, ou à la face, mais ordinairement sur une moitié du corps. Les mouvements ressemblent beaucoup aux mouvements saccadés et involon taires des muscles, produits sous l'influence d'une machine

électrique. Le Dr. Dubini, de Milan, a donné, le premier, la | autres, la durée a été de 14 jours. Le nombre moyen des ap description de cette forme morbide, en 1846, dans les Annali plications de collodion, même dans le cas d'engorgement du Universali di Medicina di Omodei, continuati da Calderini. cordon spermatique, avait été de 10. M. Losse:ti conseille Après lui, MM, Tatti, Yorna, Buccellati et Scottini firent des d'employer le collodion mêlé avec une petite quantité d'huile études très importantes sur cette affection. M. Hoertel en de ricin dans la proportion de 24 à 1. constata deux cas en Allemagne, et appela cette maladie: myelitis convulsoria.

Dernièrement, M. Pignacca a publié un travail très intéres sant, sous tous les rapports, dans lequel on trouve la symptômatologie, la recherche des causes, l'historique de 38 cas, et le diagnostic différientiel de la maladie. Pour le pronostic, il nous confirme la triste sentence du Dr. Dubini, « que la mort est la règle, et la guérison l'exception.» Quant au traitement, la méthode antiphlogistique énergique est dangereuse; utile si elle est modérée. M. Pignacca propose la strychnine, l'éther, les préparations de quinquina, la jusquiame et les révulsifs. I distingue trois formes de la maladie: pure, épileptique et céphalique. Il la classe dans les névroses; il place son siége dans la moelle épinière, et il considère sa lésion constitutive comme un procès analogue à celui qui produit le ramolissement in (Liguria Medica)

flammatoire des centres nerveux.

Il l'applique au moyen d'un pinceau, et donne le conseil de ne pas trop approcher la lumière artificielle, qui pourrait enflammer le collodion. Pour réitérer les applications, il n'y a pas besoin d'attendre que celui de l'application précédente commence à se détacher et à tomber; on peut, on doit même renouveler les applications, deux ou trois fois par jour. (Annali Universali di Medicina; mars, 1857.)

Du soufre contre le Sycosis; par le le Dr. ZEISSL. L'auteur emploie contre cette affection une mixture

composée de 1 drachme de fleurs de soufre dans une once d'esprit de vin rectifié, avec un peu d'eau de laurier cerise. Il charpie. Il se forme ainsi un Il en enduit les parties affectées moyennant des pelotes de charpie. Il se forme ainsi un précipité qui, uni à l'épiderme qui s'écaille, simule, au commencement,'une aggravaDe l'Hydrocele Vaginale compliquée de paror-voit l'irritation diminuer et la guérison des parties malades tion. En enlevant cependant les écailles par des lotions, on chidie. - Deux cas d'hydrocèle vaginale avec parorchidie inguinale, opérés par la méthode radicale de l'incision, sont cités le Dr. Guerini de Milan. L'un de ces par cás ayant été suivi de mort deux jours après l'opération, bien que celle-ci eut été pratiquéc selon toutes les règles de l'art, l'auteur en conclut que toutes les fois qu'on aura à traiter une hydrocele compliquée de parorchidie, on devra employer de préférence l'injection iodée. Il est persuadé que par ce moyen on obtiendra une prompte guérison sans aucun accident.

(Annali Universali di Medicina)

s'opérer dans l'espace de 3 à 4 semaines. Pour compléter le traitement, l'auteur fait pratiquer des lotions avec 1 drachme de carbonate de soude, 2 onces d'eau et 1 once d'acide gallique.

Pendant le traitement, le malade doit s'abstenir de se' (Ann. de Med. de schmidt, etc. Vienne.

raser.

Cas de grossesse extra-utérine, ne donnant lieu à aucun accident pendant 10 ans et permettant plusieurs grossesses normales; par le Dr. Will.- Uune femme de 39 ans, de faible constitution, fut atteinte, 10 années auparavant et pendant sa première grossesse, d'une affection hypogastrique inflammatoire : à l'étonnement de son médecin, l'avortement n'eut pas lieu. Au terme voulu de cette grossesse survinrent de fortes douleurs, lesquelles diminuèrent sensiblement après des pertes peu abondantes de mucosités sanguinolentes par le vagin, et bientôt cessèrent entièrement, ainsi que les mouvements du foetus.

Gelatinisation de l'Éther et du Chloroforme. -Le professeur Rusponi ayant obtenu la gélatinisation de l'éther en l'agitant avec le blanc d'oeuf dans un récipient fermé, obtint le même résultat pour le chloroforme. La gelée de l'éther est semi-transparente; celle du chloroforme est blanche et opaque. Ces deux anesthésiques, réduits en gelée, ont la faculté de se dissoudre parfaitement bien dans l'eau. Ces substances peuvent s'étendre sur la toile en forme de cataplasme, et s'incorporer avec la morphine, la cantharidine, la conicine, etc. etc.; par conséquent, la forme nouvelle de ces anesthési-à-fait normal, et, en 1851, elle accoucha d'une fille bien porques peut être très utile dans la thérapeutique.

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(Florilegio Medico).

En 1850 eut lieu une 2me grossesse dont le cours fut tout

tante. En février 1854, elle accoucha d'un garçon en bon état, mais le 3me jour,elle ressentit du frisson, et plus tard des douleurs à l'hypogastre; il y eut fièvre, constipation, vomisse

Soixante quatre cas d'orchite blennor-ments de matières verdâtres, et 3 mois après l'accouchement, rhagique, guéris avec le seul emploi du colcette femme mourut dans un état d'émaciation considérable. todion; par Le Dr. LUCA LOSSETTI de Milan.- Les A l'autopsie, on trouva dans la cavité abdominale un fœtus expériences sur l'usage extérieur de ce remède dans d'une couleur jaune clair, occupant un espace compris entre l'orchite se réitèrent. Le Dr. Lossetti rapporte une intéressante la région ensiforme (Processus ensiformis) jusqu'à la région statistique, ou pour mieux dire, établit un parallèle entre vaginale, ayant la tête dirigée vers le haut, et le dos tourné du des cas d'orchite blennorrhagique guéris par la méthode orcôté droit de la mère. Ce fœtus était contenu, flottant, dans un dinaire, (soustractions sanguines, émollients, résolutifs,etc.) et kyste adhérent en avant aux parois abdominales et, en ard'autres cas guéris par la seule application extérieure de col-rière sur plusieurs points, avec la masse intestinale. Ce kyste lodion. Il s'en suit, en prenant la moyenne des résultats de contenait aussi des matières fécales, qui, par 3 ouvertures, l'une et de l'autre méthodes, que les cas guéris par le collodion étaient versées du canal intestinal. l'ont été en six jours et complètement; tandis que pour les

s'y

L'utérus se trouvait placé directement sous ce kyste, sans

avoir aucun rapport avec lui. Du reste, l'utérus, comme l'ovaire droit, et les trompes de Fallope, étaient dans un état normal. L'ovaire gauche manquait,

Dans le courant des deux grossesses, comme aussi en dehors d'elles, la tumeur non-seulement ne réveilla aucune douleur; ́mais elle ne causa même pas la moindre incommodité à cette

femme.

(The Monthy Journal; aug. 1854.)

Métrorrhagie pendant le puerperium; par le professeur HECKER. L'auteur cite trois observations de métrorrhagie chez de nouvelles accouchées, dont deux causées par un fragment de placenta resté dans la matrice, après l'élimination duquel, les accidents disparurent, Dans le troisième cas, l'hémorrhagie se renouvela souvent, et entraina la mort. Le toucher soigneusement exécuté ne put rien révéler sur la cause de l'hémorrhagie et tous les moyens employés furent impuissants à l'arrêter.

A l'autopsie, l'utérus ne présenta rien d'anormal. A la surface antérieure et interne du col, on trouva une espèce de cicatrice de l'étendue de quatre gros d'Allemagne. Dans son milieu, adhérait fortement un caillot fibrineux. Après l'avoir enlevé, on observa un vaisseau béant, dans lequel on put inenlevé, on observa un vaisseau béant, dans lequel on put in troduire une sonde fort avant, par le moyen de laquelle on arriva à un réseau veineux élastique et énorme, situé sur le tissu du ligament entre la vessie et l'utérus, et dont les rameaux, de la grosseur d'une plume de corbeau, contenaient des caillots fibrineux. On peut expliquer cet état des choses, en admettant que pendant le travail de l'accouchement, il y cut déchirure de quelque vaisseau du col utérin, et qu'il n'a pu sẹ fermer par l'obstacle qu'y apportait la cicatrice en question, et qu'alors, nonobstant l'emploi des astringents les plus efficaces, se renouvelait par le détachement du caillot qui se formait, l'hémorrhagic qui causa la mort.

(Ann. de Med. de Schmidt, etc.)

12,152 aliénés et vieillards ont été assistés et 80,390 individus secourus à domicile; total: 212,433 individus qui sont tombés à la charge de l'assistance légale, obligatoire ou publique, sans compter le nombre trop difficilement calculable des individus secourus par la charité publique ou occulte, qui peut bien monter au double du chiffre précédent. On estime qu'en France le nombre des individus secourus dans les établissements de charité s'elève à un million et que la somme depensée est de 20 millions de francs.

S'il arrive assez souvent à Constantinople que des empoisonnements ont lieu par des substances colorantes employées dans la pâtisserie et la sucrerie, des accidents semblables se produisent aussi dans d'autre pays: témoin le fait d'un enfant qui vient de mourir à Dublin (Irlande) pour avoir mangé des pièces de pâtisserie colorée en vert avec l'arsénite de cuivre.

En Europe, les cas d'empoisonnement par le phosphore deviennent chaque jour plus fréquents. Ces empoisonnements, volontaires et involontaires, ont lieu le plus souvent au moyen des allumettes chimiques dans la composition desquelles le Phosphore entre en quantité notable. Ce poison est doué d'une grande énergie, car il suffit de boire de l'eau dans laquelle ont trompé et infusé des allumettes chimiques; on cite plusieurs cas seule de ces allumettes.-dans un pays comme celui-ci, où l'on récents d'enfants qui moururent après avoir sucé la tête d'une trop recommander de ne pas les laisser entre les mains imprufait un grand usage d'allumettes chimiques, on ne saurait donc dentes des enfants, sans compter le danger d'incendie qui peut encore en résulter.

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VARIÉTÉS,

Bien que les actes de dévouement soient fréquents et ordinaires dans le corps médical, il est bon d'en signaler quelques uns de temps en temps pour l'édification du public. Ainsi la Gazette des connaissances medicales et pharmaceutiques rapporte le fait d'un médecin français, le Dr. Salle, qui est mort le 24 avril dernier à Châlons-sur Marne, à l'âge de 29 ans; victime de son dévouement dans l'exercice de sa profession. Notre jeune confrère pratiquait l'opération de la trachéotomie sur un enfant atteint de croup et d'angine maligne; du sang s'écoula dans la trachée; pour sauver l'enfant, l'opérateur appliqua la bouche sur la plaie et aspira le sang.— Le lendemain,le jeune et courageux médecin fut pris de symptômes alarmants des voies respiratoires et,48 heures après, il succombait au milieu des secours impuissants de plusieurs confrères.

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Statistique de la charité légale à Paris en 1855.—97,891 malades ont été traités dans les hôpitaux;

AVIS,

riale de Médecine devra, conformément à ses statuts, Dans la séance de vendredi, 5 juin, la Société Impériale de Médecine devra, conformément à ses statuts, procéder au renouvellement d'une partie de son bureau dont les fonctions expirent. Il y aura élection du Président et des deux Vice-Présidents de la Société.

IMPRIMERIE DE H. CAYOL.

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