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qualité de leur nourriture, par l'eau corrompue qu'ils boivent, à devenir les victimes du génie de la destruction, qui bientôt vient éteindre le dernier souffle de vie qui anime ces masses infortunées.

Le fléau ayant ainsi pris naissance, suit la direction des vents d'Est, d'Ouest et de Nord-Ouest, et arrive jusqu'à nous, suivant un itinéraire invariable, circonstance notée par MM. Simpson de Londres, Ernest Cloquet en Perse, le Dr. Mehemet Bey en Egypte, et qui se trouve corroborée par les observations faites à Constantinople par M. le Dr. Verrollot.

bâtiment qui amène ici des troupes françaises, il est aussi saist de choléra et meurt en six heures; de tels exemples sont des exceptions qui semblent démontrer un caractère contagieux accidentel.

M. Pardo croit avec les pathologistes modernes que toute maladie originairement miasmatique consécutivement infectieuse peut, par des causes spéciales, se métamorphoser dans les organismes malades et donner naissance à un agent spécifique qui, dans des conditions particulières, présenterait un caractère de contagion, à des degrés différents pour la peste, le typhus, la fièvre jaune et le choléra-morbus? Quant aux causes qui favoriseraient ce développement, M. Pardo se demande si le système planétaire et les révolutions cosmo-telluriques, ne pourraient pas modifier la constitution de l'atmosphère, et devenir la cause première qui détermine la nature des épidémies en opérant en même temps dans l'organisme et l'innervation des êtres vivants des modifications qui les rendent impressionnables aux agents délétères; de cette manière seulement pourraient s'expliquer les pérégrinations extravagantes et capricieuses du choléra-morbus. Il ne faut pas chercher à expliquer par des causes prochaines, comprises dans le cercle étroit de nos connaissances, des phééloignées et qui peut-être resteront à tout jamais infranchissables aux limites de notre intelligence; de ce nombre, dit-il, sont les phénomènes d'incompatibilité, d'antagonisme et de préeminence qu'on remarque dans les manifestations épidémiques et qui ont permis d'ériger en loi,que les épidé ni's d'uu rang inférieur s'effacent et disparaissent devant celles d'uu rang plus élevé. C'est ainsi que le choléra parait avoir remplacé la peste en Egypte.

Cette route constante du choléra, qui coïncide avec la direction des courants électriques de notre planète qui, à leur tour, sont liés avec la présence dans l'air de l'ozone découvert par M. Schoenbein, présente un rapprochement intéressant. M. Scoutteten avait commencé à Constantinople des expériences sur l'ozone, et il serait à désirer que la Société Impériale de Médecine nommât une commission pour les continuer. Quoiqu'il en soit, il est probable, selon le D'. Pardo, que le choléra est une émanation de détritus animaux et végétaux en putréfaction qui, sous l'influence d'une température chaudehumide, et d'autres circonstances débilitantes affecte l'organisme. C'est un empoisonnement végéto-animal qui a la plus grande analogie avec l'empoisonnement typhique, pestilentiel,nomènes qui relèvent au contraire de causes bien autrement celui de la fièvre jaune, et qui doit fatalement procéder d'une cause essentiellement adynamique.

A l'appui de cette idée, le Dr. Pardo cite les malheureuses guerres du commencement de ce siècle, les batailles meurtrières de Napoléon, la famine de 1816, les pluies torrentielles qui furent remarquées à la suite, comme circonstances qui ont toutes concouru à faciliter l'invasion cholérique de 1817. D'ailleurs, n'a-t-on pas remarqué que les ravages du choléra sont plus meurtrières dans les grandes villes,et dans celles-ci parmi En conclusion, M. Pardo dit qu'aucun fait n'a jusqu'à les classes indigentes qui subissent toutes espèces de privations? présent démontré la nature contagieuse du choléra, et moins Mais quel est le mode de propagation du choléra? L'opinion encore les faits spécieux allégués par l'honorable M. Mongéri; populaire, qui a proclamé la contagion de la peste, n'a pas émis que tout porte à croire que le choléra peut acquérir un caracla même idée sur le choléra; l'observation dans les hôpitaux, tère contagieux dans certains cas exceptionnels; que, dans cet l'immunité dans les épidémies et notamment dans celle de état de choses, la plus grande prudence doit être observée par Paris de 1849,des médecins, des étudiants, des sœurs de charité le médecin; car si d'un côté, il ne faut pas répandre l'alarme des infirmiers qui tous se trouvaient en rapport perpétuel dans les populations en prenant des mesures sévères contre une avec les cholériques n'a pas non plus conduit à cette opinion; maladie qui peut n'être pas contagieuse, il ne faut pas d'un les cordons sanitaires, les lazarets qui ont dans une certaine autre côté, par l'incurie et le scepticisme permettre l'introducmesure triomphé du choléra, n'ont pas paru, malgré quelquestion du fléau; et dans tous les cas jamais le médecin ne suexemples qu'on est dans l'habitude de citer, avoir la même bordonnera les droits de l'humanité aux calculs du commerce influence sur la marche du choléra. Dans l'immense majorité et de la politique. des cas les faits excluent d'une manière péremptoire l'idée de contagion; ceux de M. Mongéri sont loin d'être concluants; dans tous les cas, dans son premier fait, il n'est pas dit que le choléra ait été transmis de l'homme malade à l'homme sain, le Crétois Catchullo jouissant du privilège singulier de donner le choléra sans le prendre lui-mème, fait inoui dans les annales de la science. M. Pardo est prêt à accepter ces faits, mais ils ne prouvent qu'une chose, c'est que le choléra aurait offert, dans ces circonstances, par exception, un caractère contagieux. Les faits en petit nombre recueillis par M. Briquet n'ont pas d'autre signification.

M. Pardo cite ensuite deux cas de choléra qu'il a observés à Constantinople, an début de la dernière épidémie; dans l'un, le blanchisseur de l'armée française est saisi de choléra après avoir reça chez lui les hardes des cholériques; dans l'autre, un courtier maritime a des rapports avec l'équipage du premier

M. le Dr. Naranzi annonce qu'à la prochaine séance il répondra à M. Pardo

La séance est levée.

Nous avons le regret d'annoncer que M. Chomel est gravement malade depuis quelque temps et que son état inspire les plus vives inquiétudes à ses nombreux amis.

La fièvre jaune à Lisbonne.- Le nombre des cas de fièvre depuis le commencement de l'épidémie jusqu'à la fin Octobre s'est élévé à 7177, dont 2215 décès. Les hôpitaux reservés aux fièvreux ont reçu 3068 malades, dout 2449 hommes les femmes 188. La mortalité générale a été 1 sur 3.24, et et 619 femmes; les décès parmi les hommes ont été 811 et parmi celle des hôpitaux 1 sur 3. L'épidémie est aujourd'hui sur son déclin.

IMPRIMERIE DE H. CAYOL.

PRIX

de l'abonnement:

12 Francs par an, port compris, pour tous les pays. Les membres honorai res et correspondants de la Société recevront le journal en payant seulement la somme de 3 fr. par an.

L'abonnement est

pour une année entière.

Ire ANNÉE.

publiée par la Société Impériale de Médecine

DE CONSTANTINOPLE,

Paraissant 12 fois par an, le 1er de chaque mois.

ON S'ABONNE Chez Koehler Frères, libraires de la Societé à Constantinople, Victor Masson à Paris, Williams et Norgate, à Londres, F.C.Koehler à Leipsig, Tendler et C. à Vienne, Н. F. Munster Trieste, et chez tous les libraires de l'étranger.

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé franc de port à Mr. le Secrétaire général de la Société.

MARS, 1858.

SOMMAIRE: -I. BULLETIN. II. MÉMOIRES ORIGINAUX: De l'atrophie aigne du foie,par le Dr. MÜHLIG.-Du Trismus nascentium ou Tetanos des nouveaux-nés, par le Dr. GOODELL. III. SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DE MÉDECINE: Séances du 18 Décembre 1857 et des 1, 15 et 29 Janvier et 12 Fevrier 1858. — IV. Revue de la Presse MÉDICALE: De l'atropheaigue du foie, par le Pr. FORSTER.-V.VARIÉTÉS.—VI.FEUILLETON: Du Bain Oriental (fin) par le Dr. MILLINGEN.

BULLETIN.

Constantinople, le 1 Mars 1858.

Nous publions aujourd'hui deux mémoires qui ne seront pas lus sans intérêt et qui ont cela de commun entr'eux qu'ils traitent tous deux de maladies qu'on a rarement l'occasion d'observer dans ce pays.

Dans le premier, M. le Dr. Mühlig décrit sous le nom d'atrophie aiguë du foie, un de ces cas d'ictère grave, caractérisés par la rapidité de leur marche vers une issue constamment fatale, qui dans ces derniers temps ont préoccupé les pathologistes de l'Allemagne. La dénomination d'atrophie aiguë, inventée par Rokitansky pour désigner ces cas semblerait au premier åbord renfermer une contradiction et demande une explication. Jusqu'ici l'acuité a été regardée comme un caractère des procédés inflammatoires, et l'atrophie comme une transformation essentiellement lente et chronique. Mais dans

FEUILLETON.

ΕΩΘΕΝ ΤΗ ΕΣΠΕΡΙΑ.

LES BAINS ORIENTAUX.

(Suite et fin.)

Ce n'est qu'après avoir goûté cet indicible état de jouissance, avoir éprouvé ce charme voluptueux que reflète sur les sens l'harmonie parfaite du rhythme des organes élaborateurs de la vie, que l'on peut s'expliquer la passion pour les thermes que tous les peuples de l'antiquité ont témoigné, et comprendre aussi les motifs qui les portaient à entourer ces sources d'hygiène publique des objets les plus attrayants

N° 12.

les idées des allemands l'atrophic pourrait quelquefois avoir une marche rapide et se présenter accompagnée de tous les phénomènes de l'inflammation et même être la conséquence immédiate d'un travail inflammatoire. Il en serait ainsi dans les glandes à structure celluleuse et surtout dans le foie; l'inflammation du foie serait, dans quelques cas, suivie de la transformation rapide en matière graisseuse de ses cellules, qui, désagrégées et liquéfiées, disparaîtraient, par voie d'absorption et d'excrétion, produisant une diminution notable de son volume. C'est à ces cas qu'on a appliqué le nom d'atrophic aiguë du foie, et si la doctrine est vraie, le nom est applicable.

L'atrophie aiguë du foie est donc caractérisée surtout par une diminution brusque du volume du foie, constatéc pendant la vie par la plessimétrie, et après la mort, par une altération profonde ou plutôt une disparition complète des éléments celluleux du foie,révélée par l'examen microscopipue. Le délire, le coma et la mort seraient dus à une intoxication du sang par les éléments de la bile que le foie ne peut plus assembler et éliminer, intoxication qui aurait de l'analogie avec celle qui se rencontre dans la dernière période de la maladie de Bright, lorsque les reins dégénérés ne peuvent plus enlever au sang les principes constituants de l'urine.

La malade, qui forme le sujet de l'observation de M. Mühlig, a présenté pendant la vie tous les symptômes qu'on a indiqués comme propres à l'atrophie aiguë du

que la poësie, la statuaire, la peinture et l'architecture pouvaient offrir à l'imagination, ou de plus flatteurs à l'amour propre national, afin de porter à leur apogée de délice l'esthétique intellectuel et simultanément l'organisme physique. Le Valaneion était considéré, comme indispensable à l'existence par le Demos d'Athènes et celui des différents états de la Grèce, aussi bien que par celui de la plus chétive colonie fière de son autonomie; et tout citoyen s'estimait heureux de pouvoir ajouter sa contribution aux embellissements de ce centre de récréation publique. Notre Byzance n'était alors qu'une ville de troisième rang, et pourtant, il n'existe de musée en Europe, qui possède un choix de statues ou de tableaux dignes d'être comparés aux chefs d'œuvres qui décoraient les portiques des Thermes de Zeuxippus. Au sortir du gymnase, de la palestre, ces accessoires de rigueur attachés, aux thermes; au retour du cirque, du forum, de l'académie chacun entrait dans ses salles, tenues constamment chauffées pour s'y laver. Le peuple yabordait de tout côté, il y passait même ses hivers, et

foie; et l'autopsie et l'examen microscopique ont égale- j rendus de toutes les séances de l'année qui n'ont pas déjà

ment permis de constater les altérations caractéristiques de la maladie après la mort. M. le Dr. Mühlig a fait suivre son observation d'un aperçu de l'histoire générale de cette affection, remarquable par sa concision et sa clarté. On trouvera dans une autre partie de la Gazette, sous la rubrique de Revue de la Presse, une autre observation de cette même maladie, publié par M. Forster de Gottingen dans les Archives de Pathologie du Professeur Virchow, et un résumé des considérations générales, dont M. Forster a fait précéder l'histoire de sa malade. Le lecteur pourra ainsi se former une idée de ce qui a été été écrit le plus récemment en Allemagne sur ce point intéressant de pathologie.

été publiés. On y trouvera l'analyse de plusieurs communications interréssantes faites à la Société. En première ligne nous citerons le support de M. le Dr. Marchand sur une Monographie de la Noix vomique, envoyée à la Société Impériale de Médecine par M. le Dr. Brunelli de la Cannée. M. Brunelli, porté à étudier les effets thérapeutiques de cette substance par les résultats qu'il la vit produire entre les mains des Empiriques de l'Albanie, a découvert en elle des propriétés nouvelles qu'il a su utiliser dans un grand nombre de maladies. Nous citerons encore le résumé d'un travail remarquable de critique par M. le Dr. Ferro et les communications de MM. Sarell et Plessa sur un cas de laryngite aiguë, qui ont donné lieu à une vive discussion dans une séance subséquente.

médical et hygiénique de la question et de rechercher jusqu'à quel point l'usage fréquent de ces Bains préserve les populations de l'Orient de maladies communes dans l'Occident. Mais comme ce sujet serait trop serieux pour les colonnes légères du Feuilletton il se propose de le développer dans une autre partie de la Gaette. Nous souhaitons qu'il remplisse bientôt sa pro

Le second mémoire est intitulé du Trismus nascentium ou Tétanos des nouveaux-nés. Le tétanos dans toutes ses formes est une affection rare dans les pays tempérés. Au Feuilleton, M. le Dr. Millingen termine sa desMais dans les tropiques, il parait que les circonstances cli-cription du Bain Oriental. Il lui reste à traiter le côté matériques lyl prédisposent à tous les âges et surtout dans l'enfance. Aux Antilles et dans la partie méridionale des Etats-Unis une forme particulière du tétanos, appelée par les auteurs anglais trismus nascentium fait de grands ravages parmi les nouveaux-nés dans les premiers jours de la vie. Le trismus nascentium s'est rencontré cependant quelquefois sur le continent Européen. M. le Dr. Goodell a eu occasion d'en observer un cas dans cette capitale, et il en prend occasion pour présenter une description de cette curieuse affection de l'enfance, et proposer une théorie nouvelle sur la cause des spasmes toniques qui la caractérisent. Selon M. le Dr. Goodell, le trismus pourrait bien être dû à l'influence sur les centres nerveux du pus entré dans le torrent de la circulation par les ouvertures béantes des veines ombilicales. Cet état de pyémie qui dans l'adulte produit des abcès métastatiques, occasionnerait dans le nouveau-né le tétanos qui emporte le petit malade avant que les abcès puissent se former.

que

A côté de ces mémoires on trouvera les comptes

l'habitude journalière en avait rendu l'usage tellement indispensable, les Athéniens les avaient introduits jusques sur leurs vaisseaux. Le mode de se laver au bain avant de se mettre à table passa de la Grèce à Rome, et cette coutume y devint si générale que Plutarque, quoique grec, fut fort surpris de voir que les imitateurs des mœurs et des usages de ses compatriotes avaient, sous ce rapport, poussé l'exagération au point que non possent, neque sustinerent cibum capere non loti. L'Empereur Titus, selon lui, occasiona sa mort par son refus d'obéir à ses médecins qui lui avaient conseillé de s'abstenir du bain avant ses repas. Plutarque est d'avis que, parfois, on peut sans la moindre crainte se dispenser de cette habitude: etiam aliquando illoti cibum capere non verebimur.

Le goût des thermes publics auquel Agrippa initia ses concitoyens, acquit un tel empire sur toutes les classes, que le gouvernement se vit contraint maintes fois d'en bâtir de nouveaux et de plus vastes comme preuves de sa sollicitude en faveur du Sénat et du peuple.

messe.

Ce numéro qui est le douzième de la Gazette Médicale d'Orient, clôt la première année de sa publication et le premier volume de sa collection; il est accompagné d'une Table de Matières. Il termine aussi les labeurs du Comité chargé de la publication depuis le 1er Octobre. En prennant congé des lecteurs le Comité les remercie de l'appui et de l'encouragement qu'ils lui ont prêté et il les quitte avec d'autant moins de regret qu'il a la persuasion que le nouveau Comité a été constitué dans d'excellentes conditions pour soutenir le crédit scientifique de la Gazette Médicale d'Orient.

Les Nérons et les Caracallas, malgré leurs cruautés inouies, obtinrent non seulement l'impunité, mais même le titre de pères du peuple et les honneurs de l'apothéose, en construisant des thermes dont la magnificence, et l'étendue étaient sans égal; alors Titus et Antonin durent eux aussi payer le même tribut aux exigences des gardes prétoriennes, en leur ouvrant des thermes où, chaque jour, mille six cent sièges en marbre étaient à leur disposition. Le farouche Dioclétien, en habile politique, réussit à captiver les factieux et à s'en faire aimer, en élevant à Rome les thermes qui portent encore aujourd'hui son nom où d'après Olympiodorus, trois mille individus pouvaient trouver place en même temps.

La prédilection que les peuples du rit Mahométan ont aujourd'hui pour les bains publics, est aussi prononcée que celle que les Romains et les Grecs manifestaient, mais elle est bien plus durable en ce qu'elle est associée à un profond sentiment de vénération, aussi inébralanble que lour attachement à la foi qu'ils professent. Ils les apprécient comme

MÉMOIRES ORIGINAUX.

tournée à gauche, l'expression de sa physionomie est apathiTM que; les paupières sont fermées, les globes oculaires immobiles,

SUR L'ATROPHIE AIGUE DU FOIE, par le Docteur la pupille dilatée; l'iris ne réagit pas à la lumière; la peau et MÜHLIG.

que

par pe

En livrant à la publicité un cas d'atrophie aigue du foie, que j'ai rencontré dernièrement dans ma clientelle, je me crois justifié tant la rareté de cette affection, que par le fait par son existence dans ces contrées n'a été encore constatée sonne. M. Rigler, qui a consigné dans son ouvrage « Sur la Turquie et ses habitants » les résultats de sa longue pratique en Orient, dit qu'il n'a jamais rencontré l'affection en question. Je me propose de présenter à la suite quelques observations sur la pathologie de cette maladie peu connue et peu étudiée jusqu'à présent.

Cas. L'objet de notre observation est une jeune anglaise, âgée de 21 ans, mariée depuis deux ans environ; elle avait toujours joui d'une santé parfaite, dont elle portait les signes sur sa physionomie; habituée à une vie aisée, elle s'était vue exposée aux privations d'un état social insuffisant, et avait beaucoup souffert dans les derniers temps de misère et de chagrin. Quant au debut de sa maladie et la marche qu'elle avait suivie jusqu'au moment où je fus appelé à voir la malade, son mari me donna les renseignements suivants: Arrivée au neuvième mois de sa grossesse, elle s'est bien portée jusqu'à l'époque où elle attendait sa délivrance; il avait remarqué cependant dans les derniers jours, que ses yeux étaient devenus jaunâtres et que son caractère était plus irritable que de coutume; le travail d'accouchement dura huit heures et finit sans accident par la naissance d'un enfant vivant et sain; les trois jours, qui suivirent sa délivrance, la mère sembla se porter bien, mais dans la nuit du quatrième jour elle fut prise subitement d'une forte agitation; elle commença à délirer, repoussa son enfant et s'évanouit.

On crut trouver la cause de ces accidents dans la difficulté, que la mère éprouvait, à faire prendre le sein à l'enfant. Un médecin, appelé auprès de la malade, prescrivit d'abord le tartre émetique et procéda ensuite à quelques manipulations mesmériques (!!); comme il s'en suivit un sommeil profond, des collègues survenus plus tard opinèrent que c'était un sommeil magnétique.

Je n'ai vu la malade que le quatrième jour de sa maladie, et voici ce que j'ai pu constater: Couchée sur le dos, la face

sources de jouissance physique; ils les vénèrent à cause des facilités | qu'ils y trouvent pour l'observance des lois lustrales auxquelles la religion Mahometane assujettit, indistinctement et sans différence de sexe, tous ses sectateurs. Le baiu est ainsi devenu inséparable de la mosquée, et cette association est devenue si intime, qu'ils n'est permis de construire l'un de ces édifices, que là où l'autre existe. Consacrées à un rit religieux ces constructions sont plutôt remarquables par leur nombre prodigieux que par leur beauté architecturale ou la richesse des matériaux, Chaque ville, chaque village, la plus chétive bourgade, sur toute l'étendue des contrées habitées par les Mahométans, en Asie, en Afrique, et en Europe, quelle qu'en soient la température ou la diversité de climat, possède un nombre de bains publics, semblables à ceux dont la description vient d'être présentée proportionnel à la population, dont la plupart ont été élevés par la piété de quelque personnage la communauté. Partout, en toute saison, à toute heure de la

pour

les conjonctives oculaires présentent un teint jaune clair très prononcé ; il y a trisme persistant; la respiration est tranquille; de temps à temps il y a du hoquet et on remarque de légers mouvements de flexion des avant-bras; la malade, plongée dans le coma le plus profond, ne semble avoir aucune idée de ce qui se passe autour d'elle, et ne montre de la sensibilité qu'à la pression des hypochondres, soit le droit, soit le gauche, qui se manifeste par de simples mouvements des bras, tandis que la physionomie conserve une expression apathique. Les selles heures. Le pouls est fréquent et petit; la température de la sont involontaires; l'urine est retenue depuis vingt-quatre peau n'est pas augmentée sensiblement. L'examen des organes de la poitrine n'offre rien de particulier. L'abdomen est souple; l'utérus de la grandeur d'une poire et bien contracté, est facile à circonscrire dans l'hypogastre droit. La percussion est tympanique dans tout l'épigastre; dans la région hépatique elle est tympanique obtuse sur les côtes inférieures, dans la largeur de deux travers de doigt environ; plus haut, dans l'étendue approximative d'un pouce et demi, elle est mate comme à l'état normal; la râte semble un peu augmentée de

volume.

L'apparition rapide des symptômes cérébraux, l'ictère et surtout la diminution considérable du volume du foie, constatée par la plessimétrie ne me laissèrent aucun doute que j'étais en présence d'un cas d'atrophie aiguè ou jaune du foie, et je conclus à un pronostic fâcheux. Le trisme rendant l'administration de médicaments par la bouche tout-à-fait impossible, je recommandai des lavements avec l'huile de ricin et des sinapismes sur les extrémités.

La malade succomba dans la nuit suivante. Comme le médecin traitant refusait opiniâtrement de livrer le certificat de décès d'usage, en prétextant qu'il ne pouvait pas se convaincre de la réalité de la mort d'une personne, qu'il croyait plongée dans un sommeil magnétique (!), on vint me prier de faire l'autopsie. Je la fis 36 heures après la mort par un temps froid et constatai les états suivants :

Les téguments sont d'un jaune saturé; absence de raideur cadavérique; sur les parois abdominales et aux parties déclives du cadavre peu de lividité cadavérique.

journée, ces établissements constamment chauffés se trouvent prêts à recevoir la foule de tout sexe, et de tout âge qui aborde pour s'aquitter d'un devoir religieux, plutôt que pour se procurer un plaisir.

Tous ceux qui fréquentent les thermes par pure piété ne se soumettent pas au procédé dépurateur auquel nous nous sommes livrés. Méthode renouvelée des anciens, elle n'est employée, aujourd'hui, qu'après une fatigue extraordinaire, un refroidissement, un pressentiment d'indisposition, après une longue maladie, ou en général pour la jouissance qu'on en obtient. Les femmes l'emploient à la veille des noces, après les couches et leur infirmité périodique. Ceux qui n'y vont que pour motif de propreté se contentent d'un procédé qui, pour être plus simple, n'en est pas moins détersif, et que voici la transpiration, après un séjour de quelques minutes au milieu de l'atmosphère brûlante du caldarium, étant bien établie, le strigillaire débute par une friction générale qu'il termine par une copieuse ablu

La cavité thoracique ne présente rien d'anormal; hypostase et cedème des parties déclives des poumons; péricarde vide, cœur normal, contenant peu de sang liquide et quelques caillots très friables.

Le sac péritonéal ne renferme aucun liquide, l'estomac et les intestins sont distendus par du gaz; à l'ouverture de l'abdomen on ne s'aperçoit point de la présence du foie, caché dans la profondeur de l'hypochondre droit; la veine cave inférieure, étant ouverte par le bistouri, laisse échapper du sang noir et grumeux en quantité considérable.

L'enveloppe péritonéale du foie est partout ridée; le foie lui-même est réduit aux deux tiers à peu-près de son volume normal; son løbe gauche ne présente plus qu'un faible appendice du lobe droit; la diminution de volume est remarquable surtout sur l'épaisseur du foie, qui paraît aplati avec les bords pendants et flasques. Son tissu est sans résistance et flasque, présentant à la coupe une coloration jaune claire uniforme, excepté en quelques endroits où elle est d'un rouge pourpre, avec un luisant particulier; on ne voit surgir sous le bistouri, ni du sang, ni de la bile.

Le tronc de la veine-porte est intacte.

Dans la substance corticale du rein droit il y a un kyste de la grandeur d'une noisette, renfermant un liquide trouble. La substance de la matrice est pâle et exsangue, elle présente à la coupe de nombreux vaisseaux sanguins, vides et béants; sa surface interne est recouverte d'une couche de sang coagulé, facile à enlever; les annexes de l'utérus sont ̧å l'état parfaitement normal.

La famille n'a pas consenti à l'ouverture du crâne.

Dans la soirée du même jour, je soumis le parenchyme du foic, de concert avec MM. les Docteurs Vallon et Mavrojéni, à l'examen microscopique; nous n'avons pu constater la présence d'aucune cellule hépatique conservée, et on ne voyait sous le microscope qu'un détritus moléculaire, jaunâtre, uniforme et quelques gouttelettes graisseuses.

Les connaissances que nous possédons sur l'atrophie aiguë du foie, appartiennent tout-à-fait à notre siècle; plus encore, on chercherait en vain dans les ouvrages les plus récents de pathologie, soit français, soit italiens, un chapitre consacré à une maladie du foie désignée sous le nom d'atrophie aiguë; c'est la médecine allemande, qui en a la première donné la

La vésicule biliaire, fortement distendue, laisse échapper à description. Rokitansky dans son onvrage d'anatomie patholo l'incision un liquide blanchâtre, tirant sur le gris, qui ne res-gique en trace le tableau suivant: « L'atrophie jaune aigue semble nullement à de la bile; on y voit flotter ça et là quel- ! ( c'est la dénomination qu'il a choisie) se caractérise par une ques petits flocons albumineux; les conduits biliaires sont contractés, mais perméables.

La râte est augmentée de volume dans son diamètre antéro-postérieur et ramollie.

L'estomac renferme un liquide grisâtre,contenant une grande quantité de petites particules noirâtres ressemblant beaucoup au marc de café (1); sa muqueuse est pâle et recouverte d'un mucus abondant, auquel on voit entremêlées ça et là quelques stries de sang; je n'ai pû découvrir nulle part des érosions hémorrhagiques.

La muqueuse du duodenum et des intestins grêles est recouverte de mucus grisâtre; on y rencontre le même liquide noirâtre, semblable au marc du café, que nous avons vû dans l'estomac, seulement il parait plus saturé. Le gros intestin ne présente rien de particulier.

coloration jaune saturée, l'imbibition du tissu entier avec de la bile, l'extrême flaccidité, l'absence de la structure granuleuse, et par la diminution considérable du volume du foie; se développant avec grande rapidité, cette atrophie, qui, se porte principalement sur l'épaisseur, détermine l'aplatissement du foie. Elle se déclare surtout pendant l'adolescence, et se manifeste pendant la vie par une marche aiguë, par une grande sensibilité du foie, par des symptômes nerveux et par de l'ictère; elle se termine par la mort, qui est précedée de fièvre et de phénomènes de dissolution du sang, d'irritation du cerveau et des méninges, etc.»

Se basant sur les recherches de Rokitansky, Horaczek a traité le sujet sous le point de vue de la clinique, mais il est tombé dans l'erreur de confondre avec l'atrophie jaune aiguë des cas d'ictère provenant d'autres causes; on doit reprocher ee

(1) Cette matière se rencontre souvent dans les masses rendues par les malades même manque d'exactitude au Dr. Budd, qui en a parlé dans

souffrant de diverses maladies de l'estomac, surtout dans les cas d'érosions hémorrhagiques, d'ulcère simple ou carcinomateux; elle est tout simplement du sang altéré par le suc gastrique.

tion. La seconde partie de l'opération consiste dans l'onction de savon, suivie plus tard d'une seconde ablution générale, après laquelle on se fait soigneusement essuyer, et recouvrir de serviettes sèches pour s'en retourner à l'Apodytérium, et attendre, étendu sur le lit de repos, le moment où la transpiration se soit suffisamment modérée pour permettre de reprendre, sans crainte d'un refroidissement trop brusque ses vêtements. Quoique plusieurs bains publics, possèdent des baignoires en marbre, à l'instar de celui de Djélal-Oglou qui, semblables au solium des anciens, sont munies de gradins pour y monter et y descendre, on ne s'en sert que dans le cas où l'immersion a été ordonnée par cause d'indisposition. Aussi la majorité des bains publics en est-elle dépourvue, comme étant un meuble fort inutile. Il n'y a que la population Israélite qui en fasse usage pour s'aquitter des purifications prescrites par la loi Mosaïque. Rien ne répug ne davantage aux notions de proprété entretenues par les Ma

son excellent ouvrage sur les maladies du foie. Ou la trouve du reste assez bien décrite dans l'ouvrage de M. Henoch sur les

hométans que l'immersion du corps dans une eau stagnante. C'est selon eux une vraie antonomasie que de désigner un tel procédé par le nom de bain; c'est un baptisma et l'inverse du loutron ou d'une ablution. L'eau, qui à l'aide d'une température élévée dissout les souillures qui recouvrent la surface de la peau, doit, selon eux, être rejetée au fur et mesure et remplacée par une eau courante qui, à son tour, entraine ce qui reste d'impuretés jusqu'à ce que l'état de propreté soit par ces moyens rendu parfait. La méthode usitée en Europe leur semble un vrai contresens, puisqu'elle consiste dans une immersion prolongée du corps dans une solution des impuretés mêmes dont on cherche à le débarrasser. Ils s'étonnent comment, avec nos connaissances de l'endosmose et de l'exosmose, l'on puisse persister dans l'emploi d'un moyen de purification aussi impropre, ou du moins, aussi équivoque. Chez les anciens, ainsi que la lecture des ouvrages grecs et latins nous l'enseigne, le solium n'était qu'un

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