Petite bibliothèque morale et philosophique: Ouvrages choisis de Franklin, Descartes, Massillon, Buffon, de Gérando et Droz, Volume 10

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J. Renouard et cie, 1833
 

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Popular passages

Page 20 - L'immolation, au reste, ne consiste pas toujour à donner sa vie; il ya des hommes qui donnent leur vie avec légèreté : il ya, dans certaines circonstances, plus de grandeur dans la manière de recevoir la mort, qu'il n'y en aurait à aller audevant d'elle; il ya quelquefois plus de grandeur à consentir à vivre, et surtout à se résigner à survivre, qu'à braver ou subir le trépas. Il ya une immolation qui embrasse tous les intérêts et tous les instans de l'existence, qui emporte un renoncement...
Page 362 - Ces considérations embrassent aussi le travail manuel , ce travail fatigant, journalier, dans lequel la simple action du corps se combine plus ou moins avec l'attention de l'esprit. Nous les voyons s'appliquer, par exemple, et même recevoir encore quelque nouvelle conséquence, dans ces travaux agricoles qui sont l'occupation habituelle de la plus grande partie du genre humain. La vie du cultivateur est une véritable éducation morale, s'il sait en effet recueillir toutes les instructions qu'.elle...
Page 427 - La morale elle-même n'eût-elle pas du mieux reconnaître tous les services qu'elle en peut recevoir? Renfermée dans ses fonctions légitimes, dirigée à sa vraie destination, cette faculté ne doit-elle pas, comme toutes les autres, apporter de nombreux tributs au perfectionnement de notre caractère? Quelle est donc la puissance qui nous met en possession de l'avenir, celle qui nous transporte à toutes les distances, celle qui nous fait concevoir les objets invisibles à nos sens, celle qui...
Page 20 - Que les héros du monde se taisent et s'inclinent devant un tel héroïsme ! ils recueillent les applaudissemens des hommes ; celui-ci ne recueille que leurs injustices. La gloire les couronne ; celui-ci n'a pour appui que le suffrage de sa conscience. Le sublime , dans les productions de l'esprit . a toujours quelque chose de relatif; il demande un concours de circonstances favorables , une préparation qui ménage la surprise , un art qui rassemble et concentre tous ses effets dans un trait unique...
Page 424 - Les philosophes n'ont pas cessé d'accuser l'imagination comme l'ennemie irréconciliable de notre raison, de notre moralité, de notre bonheur. Ils ont vu en elle la source des prestiges qui nous égarent, des vaines ambitions qui nous exaltent, de tous les troubles qui s'élèvent dans notre cœur. Ces accusations sont, à quelques égards, fort justes, et peut-être ne sontelles pas épuisées : l'imagination peut altérer de mille manières les notions du bien, et porter atteinte au culte dont...
Page 67 - ... de la nature . et trop dédaigneux pour les secours de la vertu, se livrent avec succès aux grands travaux intellectuels , et se croient dispensés peutêtre d'améliorer leur vie ! dans les heures fortunées qu'ils consacrent à ces nobles opérations , ne sont-ils pas meilleurs qu'ils ne pensent l'être et qu'ils ne se proposent de l'être ? Déserteurs de la morale, ne ressemblent-ils pas à ces déserteurs de la civilisation, qui portent dans une région étrangère les arts de leur ancienne...
Page 59 - Il enseigna que \;\ science et la morale ont une source unique et commune, la connaissance de soi-même; et, dans ce principe unique, il renferma tous les principes de découvertes qui devaient guider ses successeurs dans les régions de la sagesse. Le célèbre oracle de Delphes ne peut être réellement compris que des gens de bien. ï...
Page 351 - ... leur dépendance, sur les exemples qu'ils sont appelés à leur offrir, sur la manière de porter un véritable esprit de famille dans ces rapports où l'on ne voyait que l'échange du travail et du salaire. S'il s'adressait à ces professions qui mettent en communication ordinaire avec le public, combien de grandes vues à présenter sur la manière d'obtenir et de justifier la...
Page 55 - ... un culte désintéressé un calcul de personnalité, trompent, d'ailleurs, ce calcul lui.même. Nous leur devons ces études superficielles, cette érudition d'emprunt, ces productions avortées qui attestent l'avidité de jouir, l'impatience de se produire. Nous leur devons les écarts des talents précoces, le prompt épuisement qui en est la suite. Nous leur devons les prétentions et les travers du bel esprit. Nous leur devons le triste spectacle de ces...
Page 325 - Il ignorait la vie ; c'est auprès du malheur qu'enfin il viendra l'apprendre ; peut-être il ignorait son propre cœur, la vue de l'infortune le lui révélera, si toutefois il est digne de cette découverte. » « C'est ainsi que les conditions sociales , dans leur inégalité , composent une échelle que la bienveillance est appelée à descendre et à gravir sans cesse , chargée...

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