transformation de la matière. (Génie des religions, 2.) L'Ecolier. Peut-être comprendrai - je mieux les détails; parlez-moi de ses attributs. A-t-il eu un commencement? M. Quinet. Oui; le Dieu hébreu est né des cultes antiques, et chaque point de la terre produit le sien. (Gén. des rel., 9.) M. Michelet. Est-ce vrai, monsieur Mi Sans doute; le Verbe du Sinaï est le résultat du parfait mélange des races orientales; le Verbe du christianisme c'est l'épanouissement de l'unité juive, fécondée du génie de la Perse et de l'Egypte grecque. (Introd. à l'Hist. univ.) L'Ecolier. Mais, messieurs, accordezvous du moins à ce Dieu qui a commencé, le privilége d'être désormais éternel? M. Quinet. Non. Souvent il arrive qu'un Dieu est mort et enterré dans le ciel, et que nous l'adorons encore sur la terre. ( Ahasverus, 267.) - L'Ecolier. Que dites-vous de sa providence, de sa science infinie? la prescience absolue de Dieu, dans l'intérêt de la moralité humaine et de la liberté divine. (Essais sur les bases, etc. Avert., 10.) - L'Ecolier. Il fallait les ôter tout-à-fait, une fois que vous y étiez. Un professeur dire à Dieu votre providence ne s'étendra que jusque là; vous n'aurez qu'un tel degré de science!!! Que penser de la liberté de Dieu ? M. Cousin. Qu'elle n'est pas entière; dans mon système, la création est nécessaire. (Introd. à l'Hist. de la philos., 5° leçon.) L'Ecolier. Messieurs, la première conclusion que je tire de ces réponses, c'est que je puis, sans crainte de passer pour calomniateur, vous appeler des athées; vous l'êtes seulement à la mode de ce xvIe siècle que vous vantez si fort; c'est-à-dire que vous n'osez pas attaquer ouvertement l'existence de Dieu, parce que vous seriez hués partout, même aux enfers, car l'enfer croit en Dieu; mais au fond vous n'en pensez et n'en dites pas moins en détruisant tous les attributs de Dieu, en le mettant où il n'est pas, et en niant ce qu'il est. Parlez avec sincérité : croyez-vous fermement en Dieu ? M. Bouchitté. Dieu, conçu en lui-même comme être absolu et puissance créatrice, ne saurait être atteint et connu par l'homme. (Rationalisme chrétien, etc., XXIX. ) Nul être ne présente plus de contradictions formelles et insolubles. (Ibid., LXXV.) Croyons cependant, à tout hasard, sans trop examiner si c'est avec logique que nous croyons. (Ibid., LXXXIII.) L'Ecolier. La seconde conclusion, c'est que MM. Cousin et Villemain trahissaient la vérité, lorsqu'ils disaient: l'un en présence du roi, que la jeunesse, nourrie de leçons irréprochables, s'élevait, dans les collèges et les facultés, dans le profond respect, dans l'amour sincère de la religion et des lois (1); l'autre, à la chambre des pairs, que, dans toute l'Université, on n'enseignait pas une seule proposition, de près ou de loin, contraire à la religion catholique (2). Tant que ces blasphèmes, débités par les professeurs universitaires, n'auront pas été rétractés, tant qu'ils resteront imprimés dans des livres tous tolérés, et la plupart expressément approuvés par le conseil (1) 1er mai 1843. (2) 15 mai 1843. royal de l'instruction publique, il sera démontré que l'Université sape, par leurs fondements, toutes les religions, toutes les sociétés, puisqu'elle en ruine la base; Dieu! mais n'est-ce pas trop tôt conclure? Il faudra dire encore que les hommes d'état, qui osent affirmer si solennellement des mensonges si manifestes, sont de tristes philosophes. Quoi! dire, par exemple comme M. Ferrari, que Dieu ne peut s'incarner, ce n'est pas enseigner une proposition assez contraire à la religion catholique! -- Chapitre II. De la Création. L'Ecolier. Monsieur Cousin, qu'est-ce que créer? M. Cousin. Voulez-vous la définition vulgaire? la voici: Créer, c'est faire quelque chose de rien, c'est tirer du néant; mais d'après la méthode que nous avons adoptée, il n'en est pas ainsi. (Introd. à l'Hist. de la phil., 5o leçon, 21 et suiv.) L'Ecolier. Monsieur Lerminier, dites-moi pourquoi un professeur de philosophie ne parle pas comme les autres? M. Lerminier. - Parce que le haut enseignement n'est pas établi pour répéter ce que tout le monde sait. (Législ. comp., Revue des Deux-Mondes, 9° série; t. 3, 259 et suiv.) L'Ecolier. sin. Continuez, monsieur Cou M. Cousin. Le fond de la définition est, dans l'idée même du néant, une idée purement négative... Ce néant est la négation de |