Revue philosophique de la France et de l'étranger, Volume 13

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Presses universitaires de France, 1882 - Philosophy
 

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Popular passages

Page 611 - Une intelligence qui, pour un instant donné, connaîtrait toutes les forces dont la nature est animée et la situation respective des êtres qui la composent, si d'ailleurs elle était assez vaste pour soumettre ces données à l'analyse, embrasserait dans la même formule les mouvements des plus grands corps de l'univers et ceux du plus léger atome ; rien ne serait incertain pour elle, et l'avenir, comme le passé, serait présent à ses yeux.
Page 120 - Alors un petit Juif, au long nez. au teint blême, Pauvre, mais satisfait, pensif et retiré, Esprit subtil et creux, moins lu que célébré, Caché sous le manteau de Descartes son maître, Marchant à pas comptés, s'approcha du grand Être. ;> Pardonnez-moi, dit-il, en lui parlant tout bas; » Mais je pense, entre nous, que vous n'existez pas.
Page 123 - Au reste, ces deux moines étaient les gros bonnets de leur maison ; ils avaient de l'esprit, de la gaieté, de l'honnêteté, des connaissances. Quelles que soient nos opinions, on a toujours des mœurs quand on passe les trois quarts de sa vie à étudier; et je gage que ces moines athées sont les...
Page 678 - S'il a volé, il l'a payé puisqu'on l'a mis en prison. » On l'occupe au jardin. Un jour, il s'évade emportant des effets et soixante francs à un infirmier. Il est rattrapé à cinq...
Page 322 - ... que tout ne l'est pas, parce qu'il ne veut rien assurer. C'est dans ce doute qui doute de soi et dans cette ignorance qui s'ignore, qu'est l'essence de son opinion qu'il n'a pu exprimer par aucun terme positif.
Page 117 - ... toujours répugner qu'il y en ait eu; ainsi le monde ou le plein a dû toujours être et n'aura pas été créé dans le temps comme l'on croit. Le monde sera donc être nécessaire, et, comme il est déjà immense, il sera encore éternel; en un mot, le monde sera Dieu...
Page 36 - Le savoir m'apparaît non comme un but absolu, mais comme un moyen pour l'édification du monde, dont les dernières raisons et les fins suprêmes sont d'ordre moral. Le fond de tout est à mes yeux volonté ; la conscience , le procédé suivant lequel la volonté prend possession d'elle.même; la perfection de la volonté, la perfection de l'être et le but de la science. Je crois à la primauté de la raison pratique, et je vote librement en faveur de la liberté.
Page 405 - La bonne volonté est le seul bien réel : vouloir le bien d'autrui, c'est vouloir qu'il veuille le bien ; résultat qui ne saurait absolument être atteint par voie de contrainte. Ainsi la réalisation du bien positif exclut la contrainte, et quiconque poursuit le bien positif doit s'en interdire absolument l'emploi. Comme les sociétés religieuses les plus considérables prétendent se proposer ce but, nous rattacherons au nom...
Page 124 - ... suspecte, comme trop peu proportionnée à nos facultés. Nos sens ne nous montrent que des individus, l'attention achève de les séparer, le jugement peut les comparer un à un, mais voila tout.
Page 404 - ... qui passent la mesure de l'obligation. » En un mot c'est le dévouement, c'est le sacrifice, c'est l'amour, oui, l'amour, mais un amour raisonnable, sans acception de personne, inspiré par la notion d'une solidarité libre entre tous les hommes ; c'est la bonté dans l'ordre de la raison, appliquée à la poursuite de cette fin commune de tous, qui se composerait des fins propres de tous atteintes et possédées '. Il fallait bien en venir là; il fallait bien qu'une âme droite aboutit à...

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