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de et certaine détruit les germes morbides, et ses qualités préservatrices sont des plus remarquables. Pour les dents dont le creux est grand, la solution de 1/5 0/0 (1 sur 500) doit être employée avec précaution, tandis que celle de 1/10 0/0 (1 sur 1000) peut s'employer sans danger.

La solution de 1/2 0/0 (1 sur 200) s'emploie dans un canal-radiculaire dont le foramen est petit ; mais le meilleur usage à faire de cette solution est de l'employer à couvrir les petites taches irritantes qui causent tant de malaise à ceux qui en sont affligés. Ces plaques muqueuses semblent avoir une certaine période de durée. Je ne sais à quelle cause les attribuer, ni la méthode de leur guérison. Elles commencent sous forme de petits points rouges irritants sur la membrane muqueuse de la bouche ou de la langue, indifféremment, elles s'agrandissent par degrés, généralement environ un douzième de pouce en diamètre; leur surface est blanche ou grise, et, en contact avec les dents ou situées dans les replis de la membrane muqueuse elles sont molles et douloureuses; le troisième ou quatrième jour elles deviennent généralement intolérables; et le septième ou huitième elles ont ordinairement disparu. En touchant ces points trois ou quatre fois par jour avec la solution de 1 sur 200 on en arrête les progrès, bien que, dans quelques cas, il n'y ait que de l'amélioration. Mais de toutes façons elles sont moins douloureuses et moins désagréables.

On se sert de la solution de 1/20 0/0 (1 pour 2000) pour se nettoyer les mains et rincer le crachoir et les instruments; on y trempe vivement ces derniers et on les essuie bien secs; traités ainsi ils ne se corrodent pas. Il suffit de traiter ainsi en général les mâchoires seules des forceps. La solution à cette proportion peut être égale

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ment employée pour se rincer la bouche, moitié de la solution et moitié de la listerine, en y ajoutant quelques gouttes d'extrait de roses blanches, jockey-club, Marie Stuart ou tout autre essence vendue chez les droguistes. Ces extraits, en combinaison avec la listerine, déguisent jusqu'à un certain point le goût désagréable et l'action astringente du sel. Ces solutions doivent être ainsi employées sans connaissance précise de leur action exacte jusqu'à ce que l'on ait pu établir avec certitude à quel degré elles sont efficaces et le temps qu'elles doivent demeurer en contact avec les parties que l'on traite. Dans tous les cas, il est certain, quant au présent, qu'aucune substance connue ne jouit de propriétés parasiticides plus marquées que le bichlorure de mercure. Ses effets toxiques et sa tendance à corroder les instruments constituent l'objection principale contre son emploi ; cependant on peut, dans une certaine mesure, y obvier; et employé avec grande modération et discernement, le bichlorure de mercure ne manquera pas de rendre de grands services à ceux qui n'en ont jamais fait usage, ou qui l'ont appliqué seulement d'une manière restreinte.

(Dental Record.)

DEANE, traduct.

MOYEN D'EXCAVER LES DENTS SANS DOULEUR A L'AIDE DU JET
D'ÉTHER PULVÉRISÉ,

Par le Dr OTTOLENGUI.

Le Progrès dentaire publie la traduction qui suit des Archives of Dentistry:

On commence par isoler la dent à préparer, avec ne

ou deux autres de chaque côté, au moyen de la digue de caoutchouc. Puis on l'essuie avec du papier buvard et on la sèche avec un courant d'air modérément chaud, qu'il faut continuer jusqu'à ce que la dent blanchisse, ce qui annonce une déshydratation suffisante.

On procède ensuite à l'anesthésie. On se sert pour cela de l'éther le plus pur, lancé en spray continu. Pour savoir combien de temps il faut continuer la pulvérisation, il suffit d'observer les yeux du sujet. Comme l'éther détermine toujours plus ou moins de douleur, il importe d'en avertir le client, en lui expliquant que la souffrance ira en diminuant et que le résultat sera de permettre de préparer la dent sans douleur. Le sujet ainsi prévenu supportera le mal, mais en fronçant les sourcils. Peu à peu, ses muscles se relâcheront jusqu'à ce que l'expression devienne placide, indifférente, et ce sera là le signe de la cessation de toute souffrance. On peut encore prolonger un peu la pulvérisation, puis opérer ensuite la dent. Le résultat de cette méthode est invariable; on est sûr du succès, si l'on remplit bien les conditions. L'opérateur et le sujet seront satisfaits l'un et l'autre, celui-ci de la douleur évitée, le premier du temps économisé et, s'il est d'une nature sympathique, de sa tranquillité d'esprit.

Il est bon de ne pas laisser l'éther aller en contact avec la membrane muqueuse, ni même avec la joue, autrement il serait très désagréable et souvent douloureux. Pour qu'il ne touche pas la muqueuse, on aura soin d'employer une large digue et de la bien assujettir à chaque dent. Pour éviter son contact avec le tégument, quand on a affaire à l'une des dents antérieures du haut on mettra une serviette autour de la face et sur le menton, en l'insinuant sous la dent et la maintenant en

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place avec un porte-digue, bande élastique qui va se fixer à la nuque. De la sorte, l'éther pourra s'écouler sur la serviette. Dans les cas moins accessibles, un morceau d'amadou placé près de la dent remplira le même rôle.

On a objecté qu'un semblable traitement peut amener la mortification de la pulpe. Or, des expériences faites en lançant le jet d'éther sur la pulpe elle-même mise à nu, ont montré que cet organe ne court aucun risque. Une autre objection, c'est qu'avec une dent ainsi insensibilisée, on peut être tenté de faire une obturation capable d'occasionner des troubles graves quand la dent reviendra à sa sensibilité normale. Répondons simplement que l'insensibilisation n'empêche pas de prendre toutes les précautions ordinaires. Cependant, si la cavité est profonde, il faut avoir soin de mettre une coiffe sur la dentine avant d'insérer l'or.

Après avoir ainsi traité une dent, on peut user des instruments tranchants à volonté pendant 2 à 5 minutes, sans déterminer la moindre douleur. Ce procédé convient mieux aux dents supérieures, parce que l'éther en s'accumulant dans la cavité d'une dent inférieure empêche le spray de se transmettre avec toute sa force. Néanmoins, si l'on a soin de disposer convenablement un morceau d'amadou pour s'emparer du liquide excédent, le résultat sera aussi bon à la mâchoire du bas qu'au maxillaire supérieur.

Il ne nous reste plus qu'à dire que si l'on veut essayer cette méthode, on l'adoptera, car elle est aussi avantageuse pour l'opérateur que pour le sujet. Espérons que, malgré la routine et la résistance aux progrès, nous aurons d'ici à peu de mois beaucoup d'imitateurs.

(Archives of Dentistry.)

On nous permettra de faire suivre ce travail de cette réflexion : le moyen proposé n'est pas absolument nouveau et il en existe plusieurs d'infiniment plus pratiques. La cocaïne, elle-même, sur l'action de laquelle nous avons fait des réserves, a donné des résultats sérieux qui nous paraissent préférables.

A. P.

L'ART DENTAIRE AU CONSEIL D'HYGIÈNE PUBLIQUE
ET DE SALUBRITÉ.

A la suite de plusieurs cas de nécrose phosphorée qui se sont produits dans le personnel employé à la fabrication des allumettes chimiques, M. Brouardel a été prié d'indiquer les mesures qu'il y aurait lieu de prescrire pour empêcher le retour de ces accidents. Le rapport qu'il dépose à ce sujet sera également inséré.

Sur la proposition de M. le docteur Brouardel, et après des observations de MM. Rochard, baron de Larrey, Linder, Riche, Troost, Lancereaux et Lépine, le Conseil émet l'avis qu'il y a lieu de faire examiner tous les mois, par un dentiste, les dents des ouvriers fabriquant les allumettes chimiques, tant qu'on n'aura pas substitué le phosphore amorphe au phosphore blanc, ce qui serait à tous les points de vue très désirable.

M. le docteur Brouardel fait connaitre que les vapeurs d'essence de thérébenthine sont employées, dans les fabriques d'allumettes, comme moyen prophylactique de la nécrose phosphorée, et il demande au Conseil quelle est la valeur de ce procédé.

MM. Peligot et Lancereaux ne sont pas persuadés de

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