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fermant des erreurs, c'eft tout ce qu'on en peut dire.

A l'Article de François Combefis, Religieux Dominicain Réformé, né à Marmande au mois de Novembre 1605. il eft dit, que profeffant à Paris la Théologie dans le Couvent de la ruë St. Honoré en 1640. la facili té qu'il eût d'entrer dans les plus fameufes Bibliotheques de cette grande Ville, le fit refoudre à exécuter le deffein, qu'il avoit conçû depuis longtems,de purger les Ouvrages des Peres Grecs d'une infinité de fautes qui s'y étoient gliffées. Comme il avoit une parfaite intelligence de la Langue Grecque, & qu'il trouva un grand nombre de Manufcrits précieux dans la Bibliotheque du Roi, & dans plufieurs autres, il commença par traduire en Latin plufieurs excellens Traités de très-bons Auteurs,qui n'avoient jamais été connus, & les fit imprimer enfuite; il quitta pour cela 'Ecôle, où il avoit enfeigné plufieurs années la Théologie, & prit un tel goût à ce travail, qu'il l'a continué pendant près de cinquante années avec une application infatigable. Ses

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travaux furent récompenfés par l'Af femblée du Clergé, qui fit en fa faveur ce qu'elle n'avoit encore fait pour aucun Religieux, en lui donnant en 1656. une penfion de soo. livres. Penfion qui fut encore augmentée jufqu'à la concurrence de 800. livres, & enfin de mille livres.

Il feroit à fouhaiter, ajoûte l'Auteur de ces Mémoires, que le P. Combefis eût fçu la Langue Latine auffi parfaitement que la Grécque; car car, comme il n'avoit pas la facilité de s'énoncer en Latin, fes Verfions font obfcures & prefqu'inintelligibles en quelques endroits'; c'eft ce qui fait que fes Livres n'ont pas eû tout le débit qu'il auroit pû fouhaiter, quoiqu'ils ne laiffent pas d'être utiles aux Sçavans.Il mourut à Paris le 23. Mars 1679. dans sa soixante & quatorziéme année. On donne enfuite le Catalogue de fes Ouvrages qui fe trouvent au nombre de 45. On remarque fur le 17, intitulé: Prolufio ad Prefationem Apologeticam in P. Nicolai Edi tionem novam Catena Aurea D. Tho ma. Paris. 1668. in 8°. pages 78. qu'une difpute que le P. Combefis eût

avec le P. Jean Nicolai, Religieux du même Ordre, produifit cet Ouvrage. Le P. Nicolai avoit donné en 1657. une Edition de la Chaîne d'Or de St. Thomas fur les Evangiles, où il avoit corrigé les Paffages de l'Ecriture, qui y étoient cités, fur les derniéres Editions de la Bible; le P. Combefis qui défaprouvoit ces changemens, & qui vouloit que le P. Nicolai mit dans la nouvelle Edition de cet Ouvrage qu'il préparoit, les Paffages de la maniére que S. Thomas les avoit cités, en ufa ainsi par rapport aux morceaux de cè Saint qu'il infera dans fa Bibliotheque des Prédicateurs, & eût foin quelquefois de marquer à la marge les changemens que le P. Nicolai y avoit faits. De-là parurent plusieurs Brochures de part & d'autre pour & contre, jufqu'à celle qui a pour Tître: Difcuffiones ad Prolufionem brevius excuffe. C'est une réponse à la replique du P, Nicolai qui termina la difpute.

A l'Article de Jean-Baptifte Nani, Hiftorien de la République de Venife, il eft dit, p. 263.

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Nani fe fit un grand nom par Hiftoire, quoiqu'il s'y trouve des dé

fauts, & a mérité les louanges d'un grand nombre d'Auteurs.

Warquefort s'exprime ainfi fur fon fujet dans fon Ambassadeur, Tome fecond.

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» Le Caractére de Batifte Nani le » trouve dans l'Hiftoire de fa Pa» trie, & des affaires qui de fon tems » fe font paffées en Italie; il l'a écrite » avec tant d'adreffe, & tant de ju» gement, que quand il n'auroit point » d'autre preuve de fa fuffifance, il paffera toujours pour un très-grand » homme dans l'efprit de ceux qui » s'y connoiffent.

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دو

Mais il a acquis une fi haute ré"putation en toutes fes Ambaffades, particuliérement en celle de Fran» ce, qu'on lui feroit injure, fi on ne » lui donnoit rang parmi les plus grands Ambaffadeurs, & parmi les plus habiles Miniftres; puifqu'il ne fe peut qu'il ne fçût parfaitement les affaires,qu'il a fi judicieusement », écrites». Le même Wicquefort dit ailleurs que l'Hiftoire de Nani feroit au nombre des meilleures, fans les fréquentes Harangues dont elle est remplie, & qui font faites à plaifir, &

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fans la partialité qu'il témoigne à l'égard de la Patrie.

Le jugement que Mr. l'Abbé Le Gendre porte de cet Historien dans fon Hiftoire de France, s'accorde affés avec celui de Wicquefort.

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» Nani, dit-il, en ce qui touche de "près ou de loin l'intérêt de la République, eft plus Vénitien qu'Hifto» rien. Dans le refte, il rend volontiers juftice & dit des gens ce qu'il » en fçait. Les Portraits qu'il y fait font d'autant plus fidéles, qu'il », avoit étudié en fes differentes Ambaffades, les Princes & les Miniftres, » qu'il peint..

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Monfieur Bernard a dit auffi de. Nini, que nous n'avons gueres d'Hiftorien Moderne plus judicieux, plus. éclairé & plus engageant que lui.

La Lettre que Nani écrit à M. l'Ab-, bé Tallemant pour le remercier de P'honneur qu'il lui a fait en traduifant fon Ouvrage, fe trouve traduite de l'Italien en François par cet Abbé. à la tête de fa traduction de l'Hiftoire de Venife. Il n'en a donné que la prémiére partie imprimée à Paris en 4. Vol. in 12. Les 2. prémiers en 1679

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