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>> mais l'élevèrent à une force presque insurmontable >> à toute coalition future. » (Bolingbroke's Letters on the study and use of history, Bâle, 1788, in-8°, lettre VIII, pag. 184.)

En écrivant ces lignes, Bolingbroke se doutoit peu qu'en un clin d'oeil les Hollandais fouleroient aux pieds Louis XIV à Gertruidenberg, et qu'ils seroient le nœud d'une coalition formidable qui seroit brisée à son tour par une puissance du second ordre : un gant et un verre d'eau.

X.

(Pag. 42. Sous l'empereur Arnoulf, Rome fut prise par un lievre.)

L'empereur Arnoulf faisoit le siége de Rome : un lièvre, qui s'étoit jeté dans le camp de ce prince, s'échappe en courant du côté de la ville; les soldats le poursuivant avec de grands cris, les assiégés, qui se crurent au moment d'un assaut général, perdirent la tête et prirent la fuite, ou se précipitèrent du haut des remparts. Arnoulf, profitant de cette terreur panique, s'empara de la ville. ( Luitpr., hist., liv. 1, c. Muratori ne croit pas trop à ce fait, quoiqu'il nous ait été raconté par un auteur contemporain. (Muratori ann. d'Italia ad ann. DCCCXCVI, in-4°, tom. 5, pag. 215.) Je le crois cependant aussi certain que celui des oies.

8.)

XI.

(Pag. 79. Le poète que vous avez cité rappelle luimême cette loi, etc., etc.)

Illuc testiculi tibi conscius undè fugit mus

. . . ubi velari pictura jubetur

Quæcumque alterius sexus imitata figuram est.

(Juven., sat. VI, 338, 341.)

XII.

(Page 79. Le christianisme s'est emparé à son tour de la nuit, etc.)

Pour chanter ici tes louanges,

Notre zèle, Seigneur, a devancé le jour;

Fais qu'ainsi nous chantions un jour avec les anges
Le bien qu'à tes élus réserve ton amour.

Lève-toi, soleil adorable,

Qui de l'éternité ne fais qu'un heureux jour,
Fais briller à nos yeux ta clarté secourable,
Et répands dans nos cœurs le feu de ton amour....

Fuyez, songes, troupe menteuse,

Dangereux ennemis par la nuit enfantés,

Et

que fuie avec vous la mémoire honteuse Des objets qu'à nos sens vous aviez présentés.

Que ce jour se passe sans crime,

Que nos langues, nos mains, nos yeux soient innocens,
Que tout soit chaste en nous, et qu'un frein légitime
Au joug de la raison asservisse nos sens.....................

Chantons l'auteur de la lumière

Jusqu'au jour où son ordre a marqué notre fin;
Et qu'en le bénissant notre aurore dernière

Se perde en un midi sans soir et sans matin. etc., etc., etc.

(Voyez les hymnes du Bréviaire romain, traduites par Racine, dans les œuvres mêlées de ce grand poète.) Celui qui voudra sans vocation essayer quelque chose dans ce genre, en apparence si simple et si facile, apprendra deux choses en jetant la plume : ce que c'est que la prière, et ce que c'est que le talent de Racine.

XIII.

(Pag. 85. Les voyageurs modernes ont trouvé en Amérique les vestales, le feu nouveau, la circoncision, le baptême, la confession, et enfin la présence réelle, sous les espèces du pain et du vin.)

Rien n'est plus vrai que cette assertion. Voy. les Lettres américaines de Carli-Rubbi, in-8°, tom I, lettres 4,5,6, 9.

Au Pérou, le sacrifice consistoit dans le Cancu ou pain consacré, et dans l'Aca, ou liqueur sacrée, dont les prêtres et les Incas buvoient une portion après la cérémonie. (Ibid., 1. 9.)

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<< Les Mexicains formoient une image de leur idole en pâte de maïs, qu'ils faisoient cuire comme un pain. Après l'avoir portée en procession et rapportée dans » le temple, le prêtre la rompoit et la distribuoit aux » assistans. Chacun mangeoit son morceau, et se croyoit sanctifié après avoir mangé son Dieu. » (Raynal, Hist. phil. et pol., etc., liv. VI.) Carli a tort de citer ce trait sans le moindre signe de désapprobation. (Ibid. 1. 9.) On peut observer ici en passant que les mécréans du dernier siècle, Voltaire, Hume,

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Frédéric II, Raynal, etc., se sont extrêmement amusés à nous faire dire : que nous mangeons notre Dieu après l'avoir fait; qu'une oublie devient Dieu; etc. Ils ont trouvé un moyen infaillible de nous rendre ridicules, c'est de nous prêter leurs propres pensées ; mais cette proposition, le pain est Dieu, tombe d'ellemême par sa propre absurdité. (Bossuet, Hist. des variat., II. 3.) Ainsi tous les bouffons possibles sont bien les maîtres de battre l'air tant qu'ils voudront.

XIV.

(Pag. 86. Hippocrate n'a-t-il pas composé un traité exprès sur les songes, etc., etc.)

Hippocrate dit dans ce traité que tout homme qui juge bien des signes donnés par les songes en sentira l'extréme importance; et il décide ensuite d'une manière plus générale que la mémoire de l'interlocuteur ne le lui rappeloit que l'intelligence des songes est une grande partie de la sagesse. "Osis ov επίςαται κρίνειν ταύτα ος τως μέγα μέρον επίσαται σοφίης. (Hippocr. de Somn. pp. Edit. Van der Linden. Tom. I, C. 2, in-fin. P. 635.) Je ne counois aucun autre texte d'Hippocrate qui se rapporte plus directement au sujet. (Note de l'Éditeur).

XV.

(Pag. 86. Enfin, Marc-Aurèle a regardé ces communications nocturnes comme un fait incontestable ; mais, etc.)

On lit en effet ceci dans les tablettes de ce grand personnage : Les dieux ont la bonté de donner aux hommes, par les songes et par les oracles, les secours dont ils ont besoin. Une grande marque du soin des dieux pour moi, c'est que, dans mes songes, ils m'ont enseigné des remèdes pour mes maux, particulièrement pour mes vertiges et mon crachement de sang, comme il m'arriva à Gaële et à Chryse. (Pensées de Marc-Aurèle, l. I, in fin. ; liv. IX, §. 27 .)

FIN DES NOTES DU SEPTIÈME ENTRETIEN.

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