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Histoire des persécutions religieuses, par La Rigaudière.
Histoire de la Révolution de 1848, par
Garnier-Pagès.
Histoire de Vigilance et des réformateurs, par Peyrat.
Louis XIV et l'Edit de Nantes, par Michelet.
Libertés de l'Eglise gallicane, par Dupin.

Des Parlements de France, par de Bastard d'Estang.
Singularités historiques et littéraires, par Haureau.

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263

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par

Vie politique de Royer-Collard.

L'Église romaine en face de la Révolution,
Émile Saisset. . .

par

Crétineau-Joly.

La Guerre et la paix, par Proudhon.

Mélanges philosophiques, par Jouffroy.

met, Louis Figuier).

Paris, Rome et Jérusalem, par Salvador.

Philosophie de la cour d'assises, par Lambert.

La Province, Elias Regnault.

Du sentiment religieux, par E. de Pompery.

MÉLANGES, BEAUX-ARTS, VOYAGES, VARIÉTÉS.

Abolition du servage en Russie, par Boris Tehitcherine

La Centralisation et ses effets, par O. Barrot.

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Le Monde surnaturel (l'abbé Leriche, H. Blanc, des Mousseaux, DTM Co

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380, 441

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Cinq jours à Turin.

Harmonies de la mer, par Félix Julien.

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LA

CRITIQUE FRANÇAISE,

REVUE

PHILOSOPHIQUE ET LITTÉRAIRE.

Humani nihil à me alienum puto.

L'IDÉE DE LA REVUE.

Nous voulons tenter une œuvre à la fois modeste et ambitieuse.

Modeste lorsqu'on n'a que cinq feuilles, point de cautionnement, et qu'on ne paraît qu'une fois par mois, on doit savoir borner ses désirs. Il ne faut pas rêver la puissance de la presse quotidienne, ou aspirer à la majesté des grandes revues.

Ambitieuse, parce que, sauf illusion, il nous semble que nous poursuivons un grand but.

Les Arabes, qui croient à la guerre, ont une image saisissante pour la peindre. Quand ils vont se battre, ils disent qu'ils vont faire parler la poudre.

Nous, qui croyons à la science, nous voulons faire parler les livres.

Expliquons-nous.

Le monde intellectuel a deux domaines: le journalisme, la littérature.

Ces domaines sont essentiellement divers. L'homme qui écrit dans un journal est dominé par l'événement du jour, par l'impression du moment; il ne choisit guère ses sujets; il est plutôt mis en demeure par les matières qu'il traite, et remarquez bien que nous ne faisons pas une critique, nous constatons un fait.

L'homme qui, dans le silence du cabinet, compose un ouvrage, obéit à une inspiration plus personnelle. Il a plus de temps à donner à la méditation; son cadre est plus vaste, et, par la différence du point de vue auquel il est placé, il embrasse un horizon plus large.

Le premier fait de la polémique, le second fait de la

science.

Les résultats des deux œuvres ne sont pas moins différents que les œuvres elles-mêmes.

L'action de la presse quotidienne est énergique, mais elle est éphémère. Les ouvrages de longue haleine philosodhie, art, histoire, poésie, pénètrent plus lentement dans la conscience publique, mais l'impression qu'ils laissent est plus durable.

En voulez-vous la preuve? Réimprimez, au bout de quelques années, les articles de journaux qui ont fait, au moment de leur apparition sur la scène politique, l'impression la plus profonde, vous serez tout étonné de voir qu'ils ne trouveront plus de lecteurs. L'épreuve a été tentée bien des fois, et toujours le même phénomène s'est produit. Nous pourrions, à l'appui de notre opinion, citer beaucoup de noms propres et beaucoup de faits contemporains. Assurément, dans la presse quotidienne, le Journal des Débats a tenu une grande et sérieuse place. Quelques-uns de ses publicistes les plus qualifiés ont essayé de résumer le travail de leur vie en rééditant sous forme de souvenirs ces impressions que

chaque jour voit naître et que chaque jour emporte. Qu'estil arrivé? C'est que le public a accueilli avec indifférence les choses qui autrefois l'avaient le plus passionné.

Combien d'exemples, au contraire, de livres reçus d'abord avec froideur, qui ont fini par pénétrer peu à peu dans le domaine de la publicité, ont conquis une réputation durable et ont influé largement sur la circulation générale des idées!

La conséquence que nous prétendons tirer de ces observations, c'est qu'il serait utile et bon de créer une sorte de sphère intermédiaire, où viendraient aboutir les deux domaines intellectuels que nous avons essayé de décrire.

Entre la pensée qui court, comme un métal en fusion, dans les mille formes de la presse, au jour le jour, et la pensée élaborée dans les volumes qui prennent place sur les rayons de nos bibliothèques, il y a un espace vide; c'est cet espace que nous nous proposons de remplir.

Entre le livre et le journal, il y a une lacune; c'est cette lacune que nous avons le désir de combler.

Notre but serait atteint si, par des analyses consciencieuses, nous arrivions à donner une idée exacte des principaux livres qui paraissent. C'est ce que la nouvelle Revue que nous fondons tâchera de faire.

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Nous ne nous bornerons pas à placer à côté du titre d'un ouvrage un éloge ou un blâme. Nous nous efforcerons d'en retracer les idées principales, d'en indiquer les divisions, d'en faire connaître les conclusions essentielles. La Critique française essayera de refléter comme dans un miroir le mouvement intellectuel de l'époque, heureux si dans notre modeste emploi de rapporteurs du génie des écrivains contemporains, nous réussissons à atteindre l'un de ces deux buts: inspirer le désir de lire les livres dont nous parlerons, ou

tout au moins en extraire la substance au bénéfice de cette portion du public qui n'a pas le temps d'aborder des lectures d'une longue étendue. Plus heureux encore si notre œuvre prend assez d'importance pour être utile aux auteurs, à l'industrie si intéressante de la librairie, et si, en mettant en circulation les faits principaux et les idées capitales que nous aurons trouvés dans les livres, nous pouvons donner à la presse quotidienne un nouveau champ à exploiter.

Ce n'est pas, au reste, une innovation que nous nous proposons de réaliser. Les journaux contiennent d'excellents articles variétés, et les revues qui existent ont toutes une partie bibliographique. Notre but est d'apporter dans cette élaboration plus d'ensemble et de méthode, et de rallier les forces aujourd'hui éparses.

Nous considérerons comme de notre domaine, dans le cercle des études littéraires, tout ce qui est du domaine de la pensée, soit que cette pensée se produise sous la forme du livre, sous la forme de la représentation théâtrale, qu'elle s'incarne par la parole ou qu'elle se symbolise par les arts.

Nous prions nos lecteurs de ne pas s'attacher trop rigoureusement au sens du mot que nous avons choisi pour titre. Bien que nous nous appelions la Critique, nous ne nous croirons pas obligés à médire de tout et à considérer l'humanité et ses productions par le mauvais côté de la lorgnette. Nous entendons la critique dans son sens élevé et philosophique; pour nous, elle signifie analyse et appréciation; nous sommes de ceux qui pensent que l'urbanité est une condition indispensable de toute discussion, et si l'usage des devises s'était conservé, nous aimerions à inscrire sur notre drapeau littéraire Justice, bienveillance et modération.

En politique comme en littérature, la politesse n'est pas

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