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fcélérats qui fe font emparés de Paris, qui dévorent Paris & la France, qui ne peuvent vivre que de crimes, & qui n'ont plus de falut que dans le désespoir même du crime. Adieu.

Paris, le 7 Juin, l'an deuxième de la république Française.

Extrait du rapport de S. JUST, fur la faction de BRISSOT, PETION, & ROLAND, à la feance du 8 Juillet 1793.

".....Aucun de ceux qui avaient combattu le 10 Août, ne fut épargné. La révolution fut flétrie dans la perfonne de fes défenfeurs, & de tous les tableaux confolans qu'offraient ces "jours prodigieux, la malignité n'offrit au peuple Français que "ceux de Septembre; tableaux déplorables fans doute, mais on ne donna point de larmes au fang qu'avait verfé la cour? Et "vous auffi, vous avez été fenfibles aux agonies du 2 7bre. &

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qui de nous avait plus droit de s'en porter les accusateurs in"flexibles, ou de ceux qui, dans ce tems là, jouisfaient de l'au"torité, & repondaient feuls de l'ordre public, & de la vie des ❝citoyens, ou de nous tous qui arrivions défintéresses de nos dé, "ferts? Petion & Manuel étaient alors les magiftrats de Paris. Ils "repondaient à quelqu'un qui leur confeillait d'aller aux prifons, "qu'ils ne voulaient point rifquer leur popularité. Celui qui voit "égorger fans pitié eft plus cruel que celui qui tue. "l'intérêt a fermé le cœur de magiftrats du peuple, & les a dé❝ pravés jufqu'à prétendre conferver leur popularité en mena, 66 geant le crime, on en doit conclure qu'ils méditaient un crime

Mais lorfque

!

"eux-mêmes; qu'ils ont du confpirer contre la république, car "ils n'étaient pas affez vertueux pour elle; ils ont du déplorer les "forfaits qu'ils ont laissé commettre, pour n'en pas être accufés; ils "ont du jouer l'austérité pour adoucir l'horreur de leur conduite, & "tromper leurs concitoyens.

"Accufateurs du peuple; on ne vous vit point le 2 7bre. entre les "affaffins & les victimes, quels-qu'aient été les hommes inhumains qui verférent le fang, vous en repondez tous, vous qui l'avez laisse repandre!

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"Morande eft-il affaffiné, disait Briffot? Morande était fon "ennemi, Morande était dans les prifons. Les mêmes affaffins ❝ont provoque des loix de fang contre le peuple; les mêmes affaffins ont provoqué la guerre civile. L'épouvante fe repro duifait fous toutes les formes......"

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POSTSCRIPTUM.

Le numéro précédent ayant été imprimé et diftribué, pendant une excurfion que j'étais allé faire fur le continent, il s'y eft glifsé deux erreurs de fait que je m'empressede rectifier.

Page 312. On lit à la note, Mad. la Princeffe de Tarente est le feul dernier rejetton de l'ancienne maifon de Chatillon, &c. lifez, Madame la Princefse de Tarente, et fa fœur, Madame la Duchefse de Crufsol, font les derniers rejettons de l'ancienne maifon de Châtillon.

Page 365. Le Comte Alex. de la Rochefoucault qui avait passe la journée auprès de Roi, lifez, le Comte François de la Rochefoucault.

Nouvelles Anecdotes fur les prifonniers d'Orléans maffacrés à Ver failles, page 400.

Lorfque les prifonniers arrivérent à Verfailles, les foldats qui les avaient escortés, difaient hautement au peuple : quand eft-ce dons que vous commencez? Ils ne voulaient pas les maffacrer en route, parce qu'alors rien n'aurait pu les difculper. A Versailles ils étaient plus à leur aife, & ils provoquaient les affaffins.

Un des prifonniers ayant fu en chemin, qu'on devait les transférer à Verfailles trouva moyen de donner des ordres à un tapiffier de cette ville de faire porter un lit pour lui dans une des loges de la menagerie. La commune de Verfailles s'y oppofa, en difant au Tapiflier, qu'il n'y en avait pas befoin. Ef

fectivement,

fectivement, il n'y avait pas le plus leger préparatif de fait pour recevoir les 53 prifonniers. Ni vivres, ni lits, ni paille, rien n'était prêt. On était affuré du maffacre; & le choix d'un dimanche pour leur entrée à Versailles confirmait encore cette certitude.

M. le Duc de Briffac, attendant fon tour pour être maffacré, eut la préfence d'efprit d'ordonner à un de fes gens qu'il apperçut d'aller recommander à Mad. la Comtefse du Barry, à qui il était tendrement attaché depuis la mort de Louis XV. de quitter pendant quelque tems fa maifon de Luciennes, parcequ'il prévoyait qu'on y porterait fes membres déchirés. Les cannibales n'y manquérent pas.

Ils burent pendant toute la foirée dans les cabarets de Verfailles, ayant fur la table les membres & les têtes de leurs victimes. Quinze jours après le maisacre, on vit de ces bourreaux qui confervaient encore dans leurs poches, certaines parties du corps des prifonniers.

On afsure que M. d'Abancourt, miniftre de la guerre, tua quatre hommes avant de fuccomber fous le nombre des afsafsins. Ce M. d'Abancourt était un beau, brave, & honnête jeune homme, qui n'avait accepté le miniftére, ainsi que M. de Ste. Croix, que pour obéir aux ordres pofitifs du Roi.

Les deux M M. de Montgon, fe cachérent plufieurs jours, & plufieurs nuits dans le parc de Verfailles. Ils firent demander un passeport à Pétion. Celui-cy le refufa. Il éxigeait à la fin de Septembre, que ces deux jeunes gens vinfsent fe reconftituer prifonniers à l'Abbaye.

Ces nouveaux détails m'ont été donnés par un temoin oculaire depuis l'impreffion du recit qui précéde.

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Page 453. Life des Français qui ont compofe pendant l'année 1793, Le comité de fecours pour les ecclefiaftiques & laics refugiés en Angleterre.

MESSIEURS,

L'Evêque de S. Pol de Léon, président.

L'Evêque de Montpellier.

Le Comte de Botherell, procureur Syndic des états de la pro

vince de Bretagne.

Le Comte de Coigny.

Le Comte de la Châtre.

Le Préfident de Frondeville.
Le Marquis de Cheffontaine.
Le Marquis de Chambors.
Le Vicomte de Souillac.
Le Chevalier Blondel.

Je fais que l'on s'occupe dès à préfent de l'hiftoire de la perfécution de l'Eglife. Je laiffe donc à ceux qui ont été les temoins de Féxercice journalier des vertus de ces deux prélats & de leurs collégues, à leur rendre la justice qu'ils méritent. Cette tâche ne pouvait être remise en de meilleures mains qu'en celles de M. l'Abbé de Barruel.

Perfonne auffi ne pouvait être plus juftement choisi pour exprimer au nom du clergé Français, la reconnaissance dont ce corps eft pénétré, pour l'interêt qui lui a été temoigné en Angleterre. Les prêtres Français a qui le Roi de la Grande Bretagne a accordé un azile au Château de Winchester, y ont fait ériger un monument fimple, fur lequel ils ont depofé les expreffions de leur gratitude. Je me joins à eux en publiant cette infcription.

Le clergé du Brabant ne s'eft pas conduit avec moins de générofité envers ces infortunées victimes de la religion & de l'honneur. Que d'actions nobles refteront enfevelies dans le filence parceque la délicateffe des bienfaiteurs l'a éxigé de la part des obligés. Graces vous foient rendues, ô vous tous qui avez arraché au défespoir & à la mort tant de familles forcées de fuir

pour

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