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ou 355 pages seulement, tandis qu'il en compte 355+88 ou 443. D'ailleurs Louis Elzevier avait lui-même imprimé déjà cette lettre à Voet séparément, en 1643. - En outre, la première partie donne, après les sixièmes Objections et Réponses, une pièce que Louis Elzevier avait aussi publiée à part, en 1648: RENATI DES CARTES, Notæ in programma· quoddam, sub finem anni 1647, in Belgio editum, etc., p. 169-191. Par contre, les cinquièmes Objections de Gassend ne figurent pas à leur place, entre les quatrièmes et les sixièmes. A cet endroit, Elzevier donne la traduction latine de deux pièces insérées en 1647 dans le volume des Méditations en français : à savoir, un Avertissement de Descartes, au sujet des Objections de Gassend, et une Lettre à Clerselier en réponse à quelques-unes des Instances publiées dans la Disquisitio Metaphysica en 1644. La première de ces deux pièces offre, dans l'édition de 1650, une particularité fort intéressante: tandis que, pour tout le reste, elle ne fait que traduire exactement l'original, un passage cependant se trouve tout changé. A propos des Objections de Gassend, Descartes avait dit en français : « Lors que i̇'ay sceu que Monfieur C. L.R. prenoit la veine de traduire les autres objections, ie l'ay prié d'obmettre celles-cy. » (Vol. des Méditations en français, dans la présente édition, p. 109, 1. 8-11.) Voici la phrase latine correspondante : « Cùm audivi Ludovicum Elzevirium, industrium typographum, Meditationes meas unà cum aliis Objectionibus prælo suo iterum subjicere decrevisse, rogavi ipsum ut Quintas objectiones omitteret. » (Edition d'Amsterdam, Louis Elzevier, 1650, p. 141.) Descartes aurait donc fait lui-même des recommandations expresses à Louis Elzevier, pour que l'édition de 1650 (commencée d'ailleurs en 1649, comme en fait foi la date de l'Appendix), c'est-à-dire la seconde qui sortit des presses d'Amsterdam, différât de celle de 1642, qui était la première imprimée en Hollande. Toutefois Elzevier ne voulut pas exclure tout à fait du volume, les cinquièmes Objections et Réponses: il se contenta de les reléguer, avec les septièmes

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(du P. Bourdin), dans un Appendix, ainsi composé : p. 2, Typographus Lectori; p. 3, Objectiones quintæ : Eximio viro Renato Cartesio P. Gassendus Gassendus S.; p. 55, Responsio Authoris ad quintas Objectiones; p. 78, Objectiones septimæ cum notis Authoris, sive Dissertatio de prima philosophia; p. 143, Admodum Reverendo Patri Dinet, etc. Au reste, voici, à ce sujet, la déclaration de l'éditeur lui-même, en tête de cet Appendix, sous le titre Typographus Lectori :

« Etiamsi Auctor Meditationum de Primâ Philosophia noluerit ut Objectiones quintæ amplius in suo libro cum cæteris legerentur, ut ex posita loco illarum Admonitione liquere potest; quia tamen a magni nominis Philosopho sunt profectæ, rem curiosis ingeniis non ingratam me facturum existimavi, si illas hoc loco, quamvis alieno, unà cum Responsionibus reponerem. Quæ ratio cùm pro septimis etiam Objectionibus et Responsionibus militet, eas quoque Quintis subjunxi, simulque Epistolas ad Iesuitam Dinet & ad Gisbertum Voetium Vltrajectinum Theologum. Et ne qua in re illorum votis desim, eadem opera hîc significabo, Primarum objectionum auctorem esse doctum quendam Fæderati Belgii Theologum, Secundas Lutetiæ a Marino Mersenno ex diversorum Philosophorum et Theologorum ore exceptas fuisse, Tertias esse Thomæ Hobbii celebris Philosophi Angli, Quartas Antonii Arnaldi Doctoris Theologiæ Sorbonici, Quintas nomen auctoris sui Petri Gassendi præferre, Sextas rursus ab eodem Mersenno ex aliorum ore fuisse exceptas, Septimas denique apparere ex Epistola ad Patrem Dinet esse Iesuitæ cujusdam.

Vinrent ensuite les éditions de Blaev, à Amsterdam, en 1685, 1698, etc., aussi dans le format in-4. C'est la reproduction des éditions elzeviriennes. Même omission des cinquièmes Objections de Gassend, entre les quatrièmes et les sixièmes; on trouve, à la place, la traduction latine des deux mêmes pièces : Avertissement de Descartes, dans l'édition française de 1647, et Lettre à Clerselier. Même addition des Notæ in programma quoddam, etc., après les sixièmes

Objections. Même Appendix composé de la même manière : cinquièmes Objections de Gassend et Réponses de Descartes, les septièmes (du P. Bourdin) et les Notes intercalées de Descartes, Lettre de celui-ci au P. Dinet. Enfin, pour terminer, la Lettre à Voet.

De quelle façon maintenant convient-il d'utiliser les éditions anciennes, soit pour le contenu du présent volume, soit pour l'établissement du texte ?

Pour le contenu, la seconde édition, celle de 1642, doit évidemment faire loi. La première édition, en effet, est incomplète : il y manque les septièmes Objections, qui n'avaient pas été envoyées à temps pour y figurer, et qui d'ailleurs ont été faites, non pas, comme les autres, sur une copie manuscrite adressée avant toute impression par Mersenne aux théologiens ou philosophes dont il provoquait les critiques, mais sur le volume imprimé dès le 28 août 1641, et que le P. Bourdin, auteur des septièmes Objections, étudia de lui-même à seule fin de le critiquer. Descartes ayant joint, en outre, à ces septièmes Objections, accrues de ses propres Notes, la Lettre qu'il écrivit ensuite au P. Dinet, nous ne les séparerons pas non plus dans le présent volume. Mais nous n'y ajouterons pas cependant, comme l'ont fait les Elzevier, de 1650 à 1678, et ensuite Blaev, la Lettre à Voet. Cette addition, en effet, de la part des imprimeurs de Hollande, semble n'avoir eu d'autre cause que le besoin de grossir un volume qui, sous le nouveau format in-4, aurait été un peu mince. Or notre présent volume des Méditations en latin se trouve assez gros sans cela. D'ailleurs, si une bonne moitié de la Lettre au P. Dinet relate, en effet, les démêlés de Descartes à Utrecht avec Voet, ce qui explique que la Lettre à Voet vienne naturellement à la suite, il faudrait donc aussi, pour avoir un tout complet, imprimer encore la Lettre apologétique au Magistrat d'Utrecht, toujours sur le même sujet, et en outre, comme l'ont fait les éditions hollandaises à partir de 1650, les Nota in programma etc., dernière pièce

du dossier des relations de Descartes avec son ancien disciple et ami d'Utrecht, le professeur Henry de Roy. Ne vaut-il pas mieux, puisqu'aussi bien la place nous ferait défaut, réserver ces trois pièces : Lettre à Voet, Lettre apologétique au Magistrat d'Utrecht, et Notæ in programma etc., qui complè teront fort bien notre autre volume, un peu mince sans cela, des Principia Philosophia en latin?

D'autre part, nous n'imiterons pas les éditeurs de Hollande, qui ont ôté de leur place chronologique les cinquièmes Objections et Réponses, pour en faire un simple Appendix avec les septièmes, etc. Ils ont bien pu s'autoriser pour cela de l'Avertissement de Descartes, dans l'édition française des Méditations en 1647, et même d'instructions précises que le philosophe paraît avoir données à Louis Elzevier en 1649. Toutefois Descartes ne parle, en 1647, que de la traduction de ces cinquièmes Objections, et il engage Clerselier à ne pas l'entreprendre; mais lorsqu'elles eurent été traduites quand même, il ne s'opposa pas à ce qu'elles fussent imprimées à la fin du volume. Plus tard, également, en 1649, malgré ses instructions à Louis Elzevier, il laissa réimprimer le texte, au moins en Appendix. D'ailleurs lui-même avait déjà permis, et sans doute pris soin, qu'on imprimât ce texte des cinquièmes Objections, avec ses propres Réponses en latin, entre les quatrièmes et les sixièmes, dans la seconde édition faite auprès de lui, à Amsterdam, par Louis Elzevier en 1642. Nous serons donc plus fidèles, ce semble, à sa pensée première, en les maintenant, comme lui, à leur place dans l'ensemble de l'œuvre, qu'en écoutant avec trop de complaisance un mot qui lui sera peut-être échappé plus tard dans un moment d'humeur, et qu'après l'avoir dit, il n'aura pas voulu retirer, sauf à fermer à demi les yeux sur ce que feraient ses éditeurs. Et il était si loin de rester lui-même indifférent aux Objections de Gassend, que non seulement il permit, en fin de compte, qu'on imprimât, bien qu'à la suite des autres, et la traduction française en 1647 et le texte latin en 1649-1650, mais il voulut

lire en outre le gros livre d'Instances ou Disquisitio Metaphysica, et il y répondit au moins sur quelques points. A ce propos, nous avons cru devoir reproduire in extenso (p. 394-409 du présent volume) la table des matières de cette Disquisitio, laquelle table a le double avantage de donner à la fois le sommaire détaillé des Instances de Gassend et, ce qui manquait dans les éditions de 1641 et de 1642, les sommaires, point par point, des Objections de Gassend et des Réponses de Descartes, bien que, fort probablement, ces derniers sommaires soient l'œuvre de l'éditeur de la Disquisitio, Samuel Sorbière.

Enfin il est à peine besoin de dire que, à tous les endroits où la chose est nécessaire, le lecteur sera averti des différences entre l'édition de 1642 et celle de 1641, et dont la plus notable est un assez long passage qui termine les Réponses de Descartes aux quatrièmes Objections d'Antoine Arnauld: ce passage très important sur l'Eucharistie, envoyé d'abord en 1640 à Mersenne, n'avait point paru dans la première édition, en 1641, sans doute afin d'obtenir plus aisément l'approbation de la Sorbonne; il fut rétabli naturellement dans l'édition de 1642 (voir ci-après, p. 252, 1. 22, à p. 256, 1. 8).

Pour le texte, on doit suivre aussi cette seconde édition de 1642. Celle de 1641, en effet, fut imprimée à Paris, loin de Descartes, qui était en Hollande, et à qui on n'envoya point les épreuves. Mersenne, qui eut le soin de l'impression, se contenta de demander de temps en temps au philosophe quelques corrections ou modifications, quelquefois pour le sens, le plus souvent pour la langue. C'est tout ce que nous apprend du moins la correspondance de Descartes, et les renseignements qu'elle donne à ce sujet sont rappelés avec soin, dans le présent volume, par des notes au bas des pages. D'ailleurs, nous avons une déclaration qui, à elle seule, suffirait pour établir l'infériorité du texte de la première édition comparée à la seconde. A la fin de l'édition de 1641, page des errata, on trouve ceci : « Quoniam

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