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ble pluie de grêlons énormes, ou peut-être d'aérolithes accompagnés de grôle, accable les fuyards. Pour que le jour, miraculeusement prolongé, rendit encore plus visible l'intervention du Tout-Puissant dans cette victoire, Josué, en plein midi, par inspiration divine sans doute, ordonne au soleil et à la lune de s'arrêter. Ces astres, paraissant obéir à sa voix, ne se hâtent point de se coucher, environ un jour entier. On aurait tort de conclure de là, que la Bible contredit le système de Copernic. Les astronomes qui l'admettent, ne laissent pas d'écrire dans les calendriers, que le soleil se lève et qu'il so couche. Très-probablement le général hébreu, aussi bien que ses soldats, croyait, d'après l'apparence, à la fixité de la terre et à la mobilité du soleil. Il n'était pas inspiré pour connattre le vrai système solaire, mais seulement pour donner le signal d'un phénomène miraculeux, en langage conforme au mouvement apparent et à l'opinion vulgaire. L'astre du jour parut en effet s'arrêter, aux yeux des Israélites ; et comme ceux qui virent ce prodige n'en purent douter, ceux aussi qui le lisent bien attesté dans l'Ecriture de vérité, ont des raisons suffisantes pour le croire.

Quelqu'un a conjecturé, qu'il n'y eut aucune interruption dans le mouvement de la terre, mais que, par une miraculeuse combinaison de rayons réfractés, l'image du soleil parut long-temps comme fixée audessus de Gabaon. On conçoit plus aisément que le mouvement de notre globe fut suspendu, pour que le même hémisphère fut plus long-temps éclairé. Ladessus il est des gens qui se récrient, prétendant qu'une telle suspension aurait troublé l'harmonie de tout l'univers. Mais quoi les corps célestes qui gravitent dans l'espace, dépendent-ils plus les uns des autres que du Créateur; et la main du suprême Architecte ne peut-elle rien modifier dans son admirable

pour

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ouvrage sans tout bouleverser ?... Accorderait - on moins au divin pouvoir, uni à la sagesse infinie, qu'à un simple conducteur de voiture ici-bas, qui trouve moyen, dans une descente, de serrer seulement l'une des quatre, roues, laquelle sans tourner, avance néanmoins avec les trois autres ? Concevons ainsi qu'une révolution diurne de la terre autour de son axe a pu être supprimée, sans que notre planète, cela, ait été retardée un seul instant d'avancer dans l'ellipse qu'elle décrit chaque année autour du soleil. On comprend dès lors que les inconvéniens qui semblent avoir dû résulter de cette suspension de rotation, au lieu de s'étendre à tout le système solaire, et par contre-coup au reste de l'univers, ont été relatifs seulement à notre globe, à ses eaux, à son atmosphère et tout au plus à son satellite, la lune, qu'on vit aussi s'arrêter sur la vallée d'Ajalon. C'est à quoi la Puissance divine a pu parer sans efforts; il lui en coûtait moins qu'à nous d'empêcher le levier d'une romaine de s'élever quand on la charge trèspeu. Le but de cette merveille était d'ailleurs entièrement digne du vrai Dieu qui s'est révélé; car quelque opinion qu'on ait sur la manière dont il l'opéra, le fait demeure incontestable pour le fidèle instruit, comme pour l'ignorant; il atteste à l'un comme à l'autre, et aux chrétiens comme à l'ancien peuple, que le grand flambeau du ciel, qui a été un objet d'idolâtrie, n'est pas une divinité; que la nature a un maître absolu; que le Tout-Puissant punissait les Gananéens, protégeait Israël, et glorifiait Josué comme son serviteur. Josué n'aurait point osé consigner dans son livre un tel prodige, s'il n'avait pas été incontestable et frappant pour tous ceux qui n'étaient point aveugles entre ses contemporains, amis ou ennemis.

Dans le reste de ce chapitre, on trouve la fin tragique des rois vaincus; la destruction de leurs capi

tales et de plusieurs autres villes du midi de Canaan ;' toute personne vivante y fut exterminée à la façon de l'interdit. C'est ainsi que l'Eternel, qui avait jugé l'ancien monde par le déluge, et les villes de la plaine par le feu du ciel, se servant alors de l'épée d'Israël pour juger les Cananéens, montra d'une manière terrible, que sa redoutable justice se sert tour à tour des élémens et des hommes, pour détruire les peuples qui comblent la mesure de leurs iniquités.

ADDITION aux remarques qui précèdent; par

même professeur.

le

LORSQUE, tandis tandis que le soleil brille en plein midi, on aperçoit aussi la lune, ce satellite de notre globe pourrait être pris pour un petit nuage blanc, n'était sa rondeur, et ne contribue en rien à la clarté du jour. Le Maître de la nature n'inspira donc pas à Josué de dire à la lune, aussi bien qu'au soleil, arrête-toi, pour donner aux Israélites plus de lumière; mais parce que la rotation de la terre sur son axe devant être suspendue, il convenait, pour conserver les rapports établis entre la terre et la lune, que le mouvement de celle-ci subit une modification correspondante. Il est entièrement improbable que le chef guerrier d'Israël ait eu là-dessus les connaissances astronomiques des savans de nos jours. Je conclus que ceux des astronomes modernes c qui trouvent dans le passage dont il s'agit, une pierre d'achoppement à leur foi aux divines Ecritures, y reconnaîtront plutôt, s'ils prennent la peine d'y réfléchir, une preuve sensible que le Créateur de l'univers a fait parler Josué, et a procuré ce phénomène unique et admirable. Si le général vainqueur, désirant la prolongation du jour avait parlé par un mouvement naturel, sans inspiration, il ne se serait adressé qu'au soleil et point à la

;

lune, si peu perceptible, et si insignifiante relativeinent à son but particulier; et si ce trait de l'histoire sainte, au lieu d'être authentique et d'avoir été écrit du vivant de tant de personnes qui en furent les témoins oculaires, y avait été inséré long-temps après cette époque, par quelque imposteur, celui-ci pareillement n'aurait nullement songé à faire mention de la lune le miracle de la station du soleil lui aurait paru une invention suffisamment merveilleuse. Dans une autre conjoncture, le soleil aurait pu se trouver en son midi, sans que la lune parût en même temps sur l'horizon; comme aussi la lune aurait pu interrompre son cours sans que Josué le lui eût ordonné, s'il ne s'était adressé qu'au soleil, et sans que les Israélites y eussent pris garde. Mais celui qui prévoyait les progrès des sciences humaines et l'incrédulité des derniers temps, a ménagé admirablement toutes ces circonstances et du fait et du récit, pour en fournir une preuve appropriée à nos jours.

(Article communiqué.)

CORRESPONDANCE.

Nous connaissons particulièrement l'homme respectable auquel nous devons le récit suivant, dont nous garantissons la parfaite exactitude.

A mon retour d'O..........., j'ai visité an Anglais, M. le baron d'O...., établi du côté de Pithiviers, où il y a quel ques protestans presque tous prosélytes, et d'eux-mêmes en lisant la Bible et des livres protestans. - Conduit par un mauvais cheval, je fus obligé de coucher dans une ferme au milieu de la forêt. Il y avait une vieille femme qui me reçut assez bien.-La conversation étant tombée sur la religion, elle me dit qu'ils changeaient

toujours de curé, et que depuis long-temps ils n'en avaient pas: Nous vivons comme des huguenots, comme des malheureux, ce furent ses mots; je ne me fis pas connaître. Mais le lendemain matin, instruite sans doute par mon guide qui se doutait qui j'étais, je la trouvai plus radoucie; elle me demanda comment les protestans célébraient leur culte, quelle était leur croyance; je le lui expliquai et lui dis que j'étais ministre ; alors elle me raconta qu'il y avait dans la paroisse quelques protestans qui l'étaient devenus d'eux-mêmes, en lisant: Oh! ils en savent long, me dit-elle; ce sont des paysans, mais ils sont bien fermes dans leur croyance. Elle m'en indiqua un très-pauvre à un quart de lieue de la route ; j'y fus; c'était une mauvaise chaumière dans laquelle on peut à peine entrer; il était couché sur un méchant lit ; il fut surpris de me voir, ainsi que sa › femme, qui était assise par terre tristement auprès de son lit. Je leur dis que j'étais ministre ; les larmes leur vinrent aux yeux : « On a bien des épreuves dans cette vie, me dit-il; mais que de martyrs n'y a-t-il pas dans le ciel? J'ai été bien tourmenté pour ma croyance, mais j'ai de quoi leur répondre, aussi ne me disent-ils plus rien; mais c'est pour elle que je crains (en me montrant sa femme qui était catholique et qu'il a rendue protestante. Elle m'assura qu'on ne la gagnerait pas); elle ne sait pas lire et ne connaît pas aussi bien la religion. Parce que je suis mourant et dépourvu de tout, ils disent que nous sommes abandonnés de Dieu; je vous assure qu'on tombe quelquefois dans le découragement. »

Je cherchai à le fortifier, je fis une prière, et lui donnant quelque chose pour l'assister, ce qui lui arracha encore des larmes, je lui fis remarquer que le Seigneur avait permis que je fusse retenu dans la forêt, que sa demeure me fût indiquée et que je le visitasse ; preuve certaine, lui dis-je, que le bon Dieu vient à notre aide alors que nous nous y attendons le moins.-Je quittai plus tôt que je ne l'aurais voulu la demeure de ce pauvre selon ce monde, parce que c'était un dimanche, et que je tenais à me rendre chez M. d'O.... pour faire un petit service dans sa chapelle.

Je suis donc persuadé que si l'on visitait ces contrées,

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