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QUESTIONS POLITIQUES.

1854.

CE QU'IL FAUT QUE LE PEUPLE SACHE.

I.

29 avril 1851.

J'en ai la preuve matérielle entre les mains.

On essaie de soulever le Peuple.

On n'y réussira pas.

Une infame proclamation portant le titre de 10o BULLETIN a été clandestinement imprimée.

Cette œuvre de ténèbres est signée : LE COMITÉ CENTRAL DE RÉSISTANCE.

Elle circule à Paris dans les ateliers.

Elle est envoyée par la poste dans les départements, sous enveloppe, timbrée des Batignolles.

De deux choses l'une ou cette proclamation insensée et criminelle est l'œuvre de réactionnaires à bout de compression, et ne sachant comment échapper à l'explosion qu'ils ont provoquée; ou bien elle est l'œuvre de meneurs exaspérés, soit par la captivité, soit par l'exil, et n'ayant consulté que l'irritation qui les aveugle. On le sait à un certain degré, l'irritation qui est la faiblesse est aussi la folie.

Dans le premier cas. la police ne fera aucune recherche qui la mettrait facilement et sûrement sur la trace des auteurs de la provocation; ce sera un aveu de culpabilité :

dans le second cas, les meneurs auxquels je fais allusion garderont le silence; ce sera une présomption d'origine. Les réfugiés de Londres ont un journal.

Ce journal s'appelle la Voix du Proscrit.

Il a pour prineipaux rédacteurs MM. Ledru-Rollin. Delescluze, ancien rédacteur en chef de la Vraie République, et Ch. Ribeyrolles, ancien rédacteur en chef de la Réforme.

S'ils s'associent aux sentiments qui ont dicté cette odieuse proclamation, je ne leur demande pas de le déclarer; mais s'ils la réprouvent, je les conjure de la flétrir avec toute l'énergie de leur indignation.

Les circonstances sont graves; il est des réponses qu'il n'est pas permis d'éluder, un silence qu'il serait coupable de garder.

Le moment est venu où il faut que chacun sache avec qui et derrière qui il marche.

Je marche avec la Liberté; jamais je ne marcherai derrière la Terreur, s'appelât-elle réaction de la réaction.

Point de masques!

Inquisiteurs qui voudriez revenir et qui avez fait haïr la Foi, montrez votre visage!

Bourreaux qui voudriez reparaître et qui avez fait douter de la Liberté, ne cachez pas votre face!

Quels que soient les auteurs de la proclamation clandestine que je dénonce au mépris du Peuple qu'on veut soulever et déshonorer, il importe qu'il les connaisse.

Les découvrir sera facile, car, par la conduite qu'ils vont tenir, ils se découvriront eux-mêmes.

Il faut qu'on connaisse qui a signé et qui s'arroge le droit de signer ainsi le Comité CENTRAL DE RÉSISTANCE.

Ou ce comité central existe, ou il n'existe pas.

S'il n'existe pas, il est une imposture; s'il existe, on saura bientôt qui le compose, et je lui demanderai qui l'a institué.

La République démocratique de France n'est pas et ne saurait être la République de Venise, où un conseil des Dix agissait et frappait dans l'ombre.

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